Aigle est prêt à ressortir le grand jeu

Metin Karagülle a entendu à peu près toutes les théories concernant son équipe durant la trêve, à commencer par celle qui voulait que ses joueurs s’étaient fait la malle et étaient partis voir ailleurs. Des rumeurs qui ont plutôt doucement fait sourire le technicien, même si, il l’avoue lui-même, le FC Aigle est passé au travers d’une zone de turbulences assez conséquente cet hiver. Au cours des trois derniers mois, le comité aiglon a changé une première fois, une seconde, Metin Karagülle a bien failli tout arrêter et, avec lui, beaucoup de joueurs auraient pu suivre. Ça n’a finalement pas été le cas et les choses ont fini par rentrer dans l’ordre avec l’arrivée de Charles-Henri Coutaz à la présidence du club, accompagné par Pierre Leimgruber et Lino Campigotto, une figure bien connue du football vaudois. Cela aurait été un énorme gâchis si le FCA n’avait pu défendre ses chances à la régulière dans le groupe 1 de 2e ligue inter, comme il l’a si bien fait au premier tour. «Alors je peux vous le confirmer, on sera au moins aussi bon que cet automne», se réjouit l’entraîneur de la «I». En voilà, une bonne nouvelle!

«Le match de Terre Sainte? Une consécration!»

Car Aigle, n’ayons pas peur des mots, a démontré un niveau de jeu titanesque cet automne. Son plus gros coup? Il l’a réalisé face à Terre Sainte, au terme d’une rencontre qui fait trembler les Rojalets encore aujourd’hui (lire ici). «Ah oui, se souvient Metin Karagülle. Là, c’était vraiment la consécration, le tout meilleur football qu’on a produit!» Faire la course en tête pendant de nombreuses semaines au sein d’un groupe de cette qualité, voilà qui en dit long sur la puissance développée par les Aiglons cet automne. «Franchement, lorsque j’observe jouer les équipes de notre groupe, je me dis qu’une bonne moitié serait capable de défendre ses chances en première ligue, sans forcément avoir à lutter pour le maintien», commente l’entraîneur chablaisan, qu’on rejoint volontiers.

Deux matches «soldés» qui pourraient coûter cher

Si cette deuxième ligue inter est réputée si rude, c’est aussi que, au mois de juin, seule la meilleure formation de chaque groupe obtient le droit d’aller tenter sa chance à l’échelon supérieur. Dans cette optique, les deux parties «soldées» par le FCA au mois de novembre pourraient lui coûter très cher. «On ne peut pas dire qu’on n’est pas entré sur le terrain pour gagner. On s’incline deux fois 1-0 face à des formations de haut de tableau. Mais disons que c’est à cette période-là que nos soucis administratifs ont commencé et qu’on a tous été un peu blasé concernant ces événements. J’ai envoyé les jeunes se battre sur le terrain et ils l’ont très bien fait, mais cela n’a pas suffi», explique Metin Karagülle.

«Au mois de novembre, je ne me voyais pas continuer»

Une période durant laquelle le boss de l’équipe fanion a bien failli claquer la porte: «Au mois de novembre, je ne me voyais absolument pas continuer, confirme-t-il. Heureusement, un vrai comité à finir par se mettre en place, composé de personnes en qui on peut avoir confiance. Au final, je me retrouve même gagnant dans l’histoire. J’avais pris l’habitude d’énormément travailler pour le club, en remplaçant notre ancien président lorsqu’il s’absentait, notamment. Je vais pouvoir souffler un peu.»

Valjon Bajrami pourra désormais scorer avec la «I»

Un changement de comité qui a eu pour conséquence de bouleverser certaines choses au club, à commencer par la hiérarchie de la «II». À sa tête, Julien Baumann, ancien joueur du Servette FC, a pris la place de Sébastien Limoli. «On a, d’ailleurs, profité de la trêve pour permettre à certains cadres de la deuxième équipe de tenter leur chance avec nous, à l’étage supérieur», explique Metin Karagülle. Ainsi, le très bon latéral gauche, Rinor Nuredini, et le meilleur buteur de 2e ligue (14 réalisations), Valjon Bajrami, défendront tous deux les couleurs de l’équipe fanion ce printemps. Une promotion méritée, tout comme celles de Rudy Torest et d’Houari Abaidia, qui seront donc amenés à propulser le FCA tout en-haut.

Faire mieux que troisième… et éviter d’être frustré

Car Aigle, même s’il n’a qu’une saison et demie d’ancienneté en 2e ligue inter, n’en est pas moins ambitieux. «L’idéal serait de monter dans les trois ans. C’est sans doute le temps qu’il nous faudrait pour bâtir quelque chose de serein, solide et qui tienne la route en 1ère ligue. Mais, d’un autre côté, on veut faire mieux que la saison dernière», assure l’homme fort de la «I». Sauf que les Aiglons, pour leur premier exercice à ce niveau, ont terminé à un brillant troisième rang. «Ah, et, si possible, on aimerait éviter d’être trop frustré à la fin du championnat», continue-t-il. Un discours qui ne laisse que bien peu de place au doute. Les Chablaisans apprennent vite et ne regardent jamais derrière eux. Ce printemps, ils seront prêts à en découdre et viseront la première place, rien d’autre!

Enfin une certaine stabilité à Aigle

Surtout que ceux-ci peuvent compter sur le retour de Junior Moukoko, parti six mois à Monthey, qui a laissé de très bon souvenir à la pointe de l’attaque aiglone pour y avoir inscrit 23 buts lors du dernier exercice. Ozcan Tugay est également de retour dans le canton, après avoir tenté sa chance aux M-21 du FC Sion. Le jeune milieu de terrain formé à Team Vaud, qui a, également, porté le maillot de Dardania, aura certainement un rôle important à jouer dans l’effectif de Metin Karagülle. Deux arrivées extérieures pour trois départs, ceux d’Arthur Chazelle (Azzurri), Julien Dubuis (Monthey) et Arthur Ozouf (Servette), voilà qui ressemble clairement à une certaine forme de stabilité à laquelle le FCA n’était pas franchement habitué. Vu ce que ces mêmes joueurs ont montré au premier tour, il faudra suivre Aigle de très très près ce printemps.

 

Un article rédigé par Florian Vaney

Articles récents

Coupe vaudoise

Le Calice jusqu’à la lie

Malgré 45 premières minutes de très bonne facture, les Champagnoux se sont heurtés à un SLO en pleine bourre. Les Nord-vaudois n’auront jamais digéré l’inspiration

Coupe vaudoise

A 180 minutes du paradis

Les huit quart de finalistes de la BCV Cup s’affronteront ce soir pour une place en demi-finale. Tour d‘horizon des 4 affiches qui s’annoncent d’ores