Bavois II s’adjuge l’acte I

On n’ira pas jusqu’à dire que l’affiche est sur le point de devenir un classique dans le canton, mais tout de même, Laurent Dupuis et Johann Späni, les deux entraîneurs, avaient plutôt intérêt à prendre quelques notes sur leur adversaire ce soir, puisqu’ils se retrouveront dès mercredi prochain (20h30), dans un tout autre contexte, pour une place en quart de finale de la Coupe Vaudoise, avant d’en découdre une dernière fois le 30 avril prochain, là où les points vaudront on ne peut plus cher qu’aujourd’hui, surtout si ce groupe 1 a la bonne idée de rester aussi disputé jusqu’à son terme. Et attendant, c’est Bavois II qui a frappé fort mercredi en prenant largement la mesure de son nouveau meilleur ennemi. S’il existait bien une rencontre où il fallait marquer les esprits, c’était celle-ci, et les Bavoisans n’ont pas loupé l’occasion.

15 points en sept matches: personne ne fait aussi bien

Il faut bien admettre que, en ce moment, personne n’arrive à suivre le rythme de fou qu’est en train d’imposer la troupe de Laurent Dupuis. Ses résultats depuis le début du mois de septembre? Quatre victoires et trois nuls, soit un total de 15 points en sept rencontres. Ne cherchez pas plus loin: avec un FC Champvent, leader, qui carbure à moins de deux points en moyenne par match, la I» de Bavois est, tout simplement, en train de se diriger vers la barre du haut à pas de géant. Les pensionnaires des Peupliers ne sont plus séparés que par deux petites unités de la tête du classement. À ce rythme, ceux-ci passeront l’hiver en position de finalistes et ne tarderont pas à creuser l’écart sur leurs poursuivants le printemps venu. Tout en sachant qu’ils ne pourront pas monter, le cas échéant, étant une deuxième équipe.

Être aussi fort dans la tête qu’avec les pieds

On n’en est, bien sûr, pas encore là et les Nords-Vaudois devront être forts sur le terrain et, surtout, dans leur tête, s’ils ont vraiment l’intention d’arriver dans les deux premières places. Le potentiel pour terminer tout devant, c’est une certitude, ils l’ont, mais si les Bavoisans ont connu un début d’exercice délicat avant de réagir (et de quelle manière), c’est bien que les émotions et l’aspect psychologique risquent bien d’avoir une influence déterminante sur la suite de leur saison. «Au début, commente Laurent Dupuis, il a fallu aller les titiller, les déranger. Ils avaient une façon de jouer qui ne me convenait pas vraiment, il faut le dire, et ça n’a pas été simple d’aller à leur encontre, d’essayer de changer leur mentalité».

Jouer moins bien pour gagner davantage

«Honnêtement, poursuit l’ancien coach du FC Cossonay, on a connu des débuts assez compliqués. Nos matches amicaux n’ont pas donné grand-chose de concluant et nos premiers résultats en championnat parlent clairement en notre défaveur. On n’acceptait pas de mal jouer, de laisser le ballon à notre adversaire, de faire des compromis pour mieux avancer, en somme». Avec trois points en quatre parties et une place sous la barre à la clef, c’est peu dire que les débuts entre Bavois II et Laurent Dupuis ont été tendus: «Et puis, avec les victoires qui ont commencé à arriver puis s’enchaîner, tout est devenu beaucoup plus facile. On joue moins bien que lors de nos premiers matches, c’est certain, mais on l’a accepté, et ça fait toute la différence».

Samy Laubscher a-t-il été trop altruiste?

C’est, d’ailleurs, sans réellement faire des étincelles que le FCB a pris la mesure de Pied du Jura mercredi. À vrai dire, les visiteurs étaient même clairement la meilleure formation sur le terrain durant les vingt premières minutes. Plus agressifs, plus en jambes, meilleurs dans le jeu, on a longtemps cru que les joueurs de Pied du Jua allaient être capables de prendre les devants. C’est en évoquant ce premier quart de la rencontre que peuvent, éventuellement, ressortir les seuls regrets de la troupe de Johann Späni. Samy Laubscher, l’homme en forme actuellement du côté de «PdJ», s’est, effectivement, retrouvé seul face à Julien Caillet. Le très bon milieu de terrain, en position idéale, aurait pu tenter sa chance et choisir la frappe. Au lieu de ça, Laubscher a préféré faire preuve d’altruisme en décalant un coéquipier, qui n’est, finalement, pas parvenu à armer sa frappe. Dommage pour les visiteurs, qui venaient de laisser filer leur plus grosse occasion et le sort de la rencontre avec.

Lorsqu’il s’agit de foncer vers l’avant, il y a du monde

Car, premier quart du match excepté, la chance pour Pied du Jura de repartir avec quelque chose des Peupliers s’est rapidement retrouvée très proche de zéro. Sans être impressionnant, mais en pressant toujours en peu plus, c’est, donc, la II de Bavois qui a ouvert le score, par l’intermédiaire de l’intenable Onur Yildiz (27e, 1-0), qui ne s’est pas fait prier pour profiter d’une sortie assez hasardeuse de Julien Bauer. Les Bavoisans ne sont peut-être pas au top dans le jeu, mais lorsqu’il s’agit de partir à tout allure vers l’avant, il y a du monde, de la qualité, et cela paie. Une poignée de secondes auparavant, Yann Martin, parti seul affronter le dernier rempart adverse, avait déjà bien failli ouvrir le score pour les locaux. Bavois II, ça va très, très, vite.

Un but et deux assists pour Onur Yildiz

Sans compter sur une maîtrise du ballon de tous les instants, le plan de jeu de cette équipe semble, en tout cas, faire des merveilles. Saint-Prex, Grandson et Morges en ont fait les frais récemment et, mercredi soir, Pied du Jura, une fois mené au score, n’a jamais semblé en mesure de trouver les solutions nécessaires pour le contrer. Et si c’était dur pour les hommes de Johann Späni à 1-0, cela est devenu encore bien plus compliqué à 2-0, suite au coup de tête sous la latte de Maurice Glur, bien content de sentir le ballon rebondir sur son crâne en la circonstance (40e), voire totalement impossible lorsque Yann Martin a inscrit le numéro 3 en se présentant seul face à Julien Bauer (63e). Le point commun de ces trois réussites? À chaque fois, Onur Yildiz était là, que ce soit pour la passe décisive ou pour la mettre au fond. Un nouveau match plein pour le Turc. Dans le jeu, Pied du Jura était au même niveau, voire même un peu meilleur, peut-être, mais le tableau d’affichage ne trompait pas: 3-0, score final. Et, soyons clair: Bavois n’a absolument rien volé.

Les deux équipes ont joué le jeu

D’ailleurs, il est bon de rappeler que les Nords-Vaudois n’ont pas cherché une seconde à profiter de la situation. Après avoir repoussé deux fois la rencontre, on s’attendait à voir quelques noms du contingent de la première équipe sur la feuille de la match, c’est vrai. Le seul étant Renatus Njohole, en manque de temps de jeu en Promotion League, on doit avouer qu’on s’est lourdement trompé. Bavois a joué le jeu, Pied du Jura, fidèles à ses valeurs, n’a pas cherché le moins du monde à envenimer la situation et les débats se sont déroulés dans un très bon esprit. «Et cela fait quatre matches qu’on ne compte que sur notre effectif», tenait à rappeler Laurent Dupuis.

«24 points en un tour? C’était inespéré!»

L’hiver a, donc, l’air d’arriver un peu vite pour les Bavoisans, qui n’ont plus connu la défaite depuis le 4 septembre dernier. Les tous gros morceaux étant derrière, c’est face à Gland, Terre Sainte II puis Stade Nyonnais II que le FCB terminera son automne. Une dernière ligne droite à sa portée. «Il y a neuf points à aller chercher. À première vue, cela semble jouable, en tout cas. Mais, même avec deux victoires, on passerait à 24 points. Je ne dis absolument pas ça négativement mais, pour moi, au mois d’août, c’était inespéré d’arriver à un tel total», a encore dit Laurent Dupuis.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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