Carlos Rangel: «Je dois renforcer mon équipe»

Le FC Grandson-Tuileries est actuellement 11e du groupe 1 de 2e ligue, avec cinq points d’avance sur la barre. La situation n’est pas catastrophique, mais Carlos Rangel n’est de loin pas satisfait du début de saison de son équipe et, surtout, de son état d’esprit. Alors que son club est réputé pour un certain conservatisme, il a décidé d’hausser le ton et attend six renforts cet hiver. Ses explications.
Carlos Rangel, on vous sent un peu irrité par le début de saison de votre équipe…
Vous pouvez le dire! Vous savez, j’ai une formule par rapport au nombre de points que l’on doit gagner en championnat…
On la connaît! Vous voulez que le FCGT gagne 50% des points en jeu, c’est juste?
Exactement. Là, après 11 matches, on en est à 33%. Mais ça, encore, ça m’est égal. Ce qui me déçoit, c’est qu’on fait tout à 33%. Il y a 33% de présence aux entraînements, 33% d’intensité, 33% d’envie… On ne va pas bien, il faut le dire. Notre groupe se connaît bien, cela fait longtemps qu’on a les mêmes gars, il y a une bonne ambiance. Mais on ne travaille pas assez.
Le fait d’avoir la même équipe depuis longtemps, c’est l’explication? Votre groupe s’essouffle?
Pour remédier à ça, on a amené des bons joueurs, des gars qui ont été professionnels et ont joué en première division dans leur pays. Je pensais qu’apporter au groupe des joueurs comme le gardien Daniel Ondrejicka et l’attaquant Daniel Costescu motiverait les gars, que cela les pousserait à travailler plus. Mais je constate que ce n’est pas suffisant. L’état d’esprit n’est pas assez bon pour disputer un championnat de 2e ligue, et je ne parle même d’ambitionner aller dans les cinq premières places.
Votre équipe ne travaille pas assez?
L’année où nous sommes montés, on a mis en place trois entraînements par semaine. Tout le monde était d’accord. Mais gentiment, on est repassés à deux. C’est en partie de ma faute, j’ai accepté que ce soit le cas. Mais je n’ai pas l’équipe pour ça! Si vous avez des joueurs qui viennent de plus haut, qui ont eu une formation d’élite, ils peuvent s’entraîner deux fois, ou même une fois. Ils ne vont pas perdre leur football. Mais mes gars sortent des juniors du FC Grandson-Tuileries, pour la plupart. Ceux-là doivent s’entraîner trois fois, c’est le minimum. Deux fois, c’est trop peu. On le constate: il y a plus de blessures, ils sont moins résistants. La vérité, c’est que mon équipe vieillit, les gars n’ont plus faim comme avant.
Concrètement?
Ils ne mettent plus la priorité sur le football. Il y a encore deux ou trois ans, j’avais des étudiants, des gars qui avaient une copine, mais rien de fixe. Ils étaient tout contents de venir quatre fois par semaine au terrain. Aujourd’hui, ils ont le boulot, leur copine est devenue leur femme et les voir deux fois par semaine, c’est un miracle. Je ne leur reproche rien, chacun a son parcours de vie, mais l’entraîneur de 2e ligue que je suis fait le constat qu’on n’y arrive pas. Aujourd’hui, je dois changer quelque chose. Si vous pensez que je vais rester sans réaction, vous me connaissez mal.
C’est le bon moment pour agir?
Oui. Nous sommes en difficulté, mais nous avons des points d’avance sur la barre. C’est aujourd’hui qu’il faut agir. Je vais vous dire: tout cycle a un début et une fin. Là, la première équipe du FC Grandson-Tuileries est à la fin d’un cycle, il faut avoir le courage de le dire.
Qu’allez-vous faire? Intégrer des juniors?
Non. Nous n’avons plus de juniors A, la catégorie qui pourrait amener des joueurs à la I. La II et la III sont montés d’une ligue, et nous devons prendre leurs besoins en considération. La II a de bons juniors, mais doit se sauver en 3e ligue. Si je prends les deux meilleurs, je donne quel signal? Je dois penser à tout le monde au club et jouer en 3e ligue fait partie de la progression des jeunes. Ces joueurs-là sont l’avenir du club, ils joueront avec moi dans deux ou trois ans, mais pour l’heure, si je les prends, ce serait affaiblir la II sans renforcer la I.
Quelle solution alors?
Un remaniement fort du contingent. Je vous l’annonce, au risque de surprendre et de choquer mes joueurs, mais je vais aller chercher cinq à six joueurs cet hiver, deux par ligne. J’ai déjà deux très bons gardiens, ce que tout le monde réclamait. Mais je dois améliorer l’équipe partout et amener du sang neuf partout. Je ne veux pas de joueurs confirmés. De toute façon, nous n’avons pas d’argent pour les faire venir. Je veux des gars qui aient envie de progresser et de s’entraîner trois fois par semaine.
Vous allez donc passer à trois entraînements par semaine au deuxième tour?
Oui. Actuellement, au club, on a la chance d’avoir des équipes en 2e, 3e et 4e ligue. Les gars de la I qui n’ont plus envie doivent avoir l’honnêteté de le dire et d’aller renforcer la II. Ce seront toujours mes copains, on boira tous les Mojito ou Cuba Libre qu’ils veulent après les matches, mais là, j’ai besoin d’avoir des gars qui sont à fond la semaine et le week-end. Aujourd’hui, on s’entraîne à 33%, on joue à 33%.
C’est la crise?
L’étymologie du mot crise, c’est le changement. Alors oui, on va changer. Avant qu’il soit trop tard.
Les cinq ou six renforts, vous les connaissez déjà?
Quelques-uns, oui. Mais pas encore tous.

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