Echallens III conserve son invincibilité à domicile grâce à Gaëtan Cherpit à la… 93e!

Personne ne repart indemne d’Etagnières. Depuis la saison dernière, la troisième équipe d’Echallens Région y a élu domicile et ne s’y est toujours pas incliné. Cela fait même quelques semaines que les hommes de Didier Schütz ont ajouté la manière, spectaculaire, à la tradition. Après avoir recollé au score en fin de match face au FC Le Talent et rattrapé un déficit de deux buts contre un excellent Cheseaux II, c’est cette fois-ci la talentueuse deuxième équipe de Pully IIA qui a fait les frais du mental de guerrier des néo-promus. Car, à nouveau, ceux-ci ont dû toucher le fond avant de remonter.

Un choc au sommet sanguin

Il y avait de l’enjeu vendredi soir, en Champ-Giroud. Les deux formations, positionnées à deux unités du leader, le Talent, avec un match en moins, avaient l’occasion de réaliser une excellente opération. Celle de ravir la tête de groupe, d’abord, de repousser leur adversaire du soir à trois longueurs, ensuite, et également de définitivement reléguer la menace Porto Lausanne hors leurs rétroviseurs. C’était autant de bonnes raisons qui ont poussé Challensois et Puillérans à ne pas se faire le moindre cadeau. Le résultat? Un match disputé, rugueux, à suspense, plaisant à contempler et, surtout, trois cartons rouges qui ne font les affaires de personne. D’autant plus que ceux-ci pourraient peser très lourd dans la balance si une place en finales devait se jouer au classement fair-play. Et, au vu du chassé-croisé que nous livrent ces deux équipes ainsi que le FC Le Talent depuis le début de la saison, on ne serait pas surpris le moins du monde de devoir en arriver jusque-là pour les départager.

Dominé, Pully marque… deux fois!

Dominateur et bien mieux rentré dans la partie, Echallens a été le premier à se mettre en évidence. Mais ni le buteur en série, Sébastien Rossier, plus discret qu’à son habitude, ni Maciej Stefanski, excellent vendredi soir, ne parvenaient à trouver la faille. À vrai dire, les occasions étaient plutôt rares et celles qui aboutissaient n’étaient pas d’un danger impressionnant. En face, il a fallu une trentaine de minutes aux visiteurs pour se réveiller et réaliser qu’ils étaient aussi des acteurs de ce choc au sommet. Mais ensuite… quel réveil! Fernando Sanchez trouvait d’abord Flavio Saldini au centre des 16 mètres. Le latéral, en position idéale, finissait parfaitement le travail. 0-1.

Dans l’enchaînement, Guillaume Favre déviait malicieusement d’un coup de tête un corner parfaitement botté par Karim Bouberguig, le capitaine pulliéran. Les défenseurs avaient pris le pouvoir. Comme souvent, Echallens payait cash son manque d’expérience et se devait de réagir et de remonter une situation des plus inconfortables.

Didier Schütz: «Cette invincibilité, c’est notre fierté!»

Alors, comme toujours et sans avoir l’air de changer grand chose dans leur jeu, Sébastien Rossier et consorts se sont regardés droit dans les yeux à la pause, ont pris les choses en main et… sont revenus. Il ne fallait qu’une dizaine de minute au dernier nommé pour prendre tout le monde de vitesse côté droit, même le gardien Adrien Galland, sorti bien loin de sa zone sur ce coup-là, et servir Maciej Stefanski qui réduisait la marque, en deux temps. La prophétie était en marche, pour la plus grand joie du coach des pensionnaires des lieux, qui passera le témoin à la tête de l’équipe à Yann Jeanmonod, pour l’heure toujours dernier rempart de l’équipe, à la fin de la saison: «On ne peut pas nous battre à la maison, la série continue. Cette invincibilité, c’est notre fierté! Des deux formations sur le terrain, on est à nouveau celle qui peut repartir pleinement satisfaite par résultat. Ce soir, on a encore montré de caractère, je ne retiens que du positif de ce match, à l’exception d’un ou deux détails sur lesquels on ne va pas s’étendre. En tout cas, il y a de quoi être fier de ces gars, et je le suis».

Le chef d’œuvre signé Gaëtan Cherpit

Si on ne doute pas une seconde que Didier Schütz passe des heures merveilleuses sur le banc d’ER III, sa joie une fois les débats était, en immense majorité, due au coup de patte aussi somptueux qu’improbable de son numéro 15 et dernier changement de la soirée. Encore menés d’une longueur à la 92e minute, il fallait un miracle aux locaux, un de plus, pour pouvoir poursuivre leur folle série à domicile et rester, plus que jamais, dans la course pour les finales.
Celui-ci est venu, donc, des pieds de Gaëtan Cherpit. Le défenseur, positionné à plus de trente mètres des cages adverses, ne s’est pas posé la moindre question lorsqu’il s’est retrouvé esseulé, ballon au pied, comprenant que c’était bel et bien la dernière qui sonnait. Son tir, véritable boulet de canon, semblait de diriger nettement au-dessus, avant que sa trajectoire n’opte pour une descente très rapide. D’un côté comme de l’autre, on ne voulait ou pouvait pas y croire, et pourtant, le résultat était bien là: le tir de Gaëtan Cherpit avait fini sa course sous la latte d’Adrien Galland, et l’inverse aurait été vraiment sévère pour les Challensois. 2-2, score final!

Jean-François Tuberosi: «Au fond, ce score est bien plus logique»

«Il y a pas mal de déception, forcément. Pas par rapport au contenu de la rencontre, mais de se voir rattraper à moins de deux minutes du terme, c’est dur. Malgré tout, ce sont les seuls regrets qu’on peut avoir. Au fond, ce score est bien plus logique. On perd sur des erreurs de jeunesses, ce sont des gamins sur le terrain. Typiquement ces deux cartons rouges, inadmissibles par ailleurs, nous coûtent très cher. On perd gros ce soir, et à plusieurs niveaux. On reste bien placés au classement, mais on est toujours à la recherche de l’équipe du premier tour. Celle qui impressionnait, qui jouait vite au football, elle nous manque depuis le début du second tour», a commenté Jean-François Tuberosi, entraîneur des jeunes Pulliérans.

Certes, Pully n’a pas été la machine de cet automne, celle qui avait, notamment, infligé un sec 6-3 à l’aller à son adversaire du soir. Malgré tout, on a bien compris la raison pour laquelle ce Pully Football IIA faisait partie du trio de tête depuis le début de championnat et avait des ambitions de 3e ligue. Même sans briller et en étant dominés, ils sont passés près, tout près, de ramener les trois points face à un adversaire direct, qui bénéficiait même d’un ou deux renforts de la II. Alors à quoi doit-on s’attendre avec une équipe en pleine possession de ses moyens? Quelque chose nous dit que la réponse ne saurait tarder…

«Deux équipes d’Echallens Région en 3e ligue? Et pourquoi pas?»

Revenu à un point de la première place, Echallens III, de son côté, ne faiblit toujours pas et possède l’avantage certain d’avoir déjà joué ses deux duels au sommet, alors que Le Talent et Pully doivent, eux, encore se retrouver et, fatalement, se voler des points. Toutefois, si la belle aventure devait continuer pour Didier Schütz et ses hommes, une question finirait bien par se poser: doit-il y avoir deux équipes d’Echallens Région en 3e ligue? Ce dernier, en tout cas, n’hésiterait pas une seconde: «Et pourquoi pas? On ne va tout de même pas empêcher une équipe de monter alors qu’elle en a les moyens et l’envie. De notre côté, on va continuer à prendre les matches les uns après les autres, puis on verra où cela nous mène. Ce qui est sûr, c’est que j’ai avec moi des joueurs motivés à aller le plus loin possible».

Un compte-rendu de Florian Vaney

Les prochains rendez-vous

La III d’Echallens rejoue ce mardi à 20h30, sur le terrain du FC Romanel IB. Coup d’envoi à 19h au Centre sportif des Marais. Le dimanche 1er mai, à 14h30, Pully IIA reçoit le FC Nord Gros de Vaud.

FC Echallens Région III – FC Pully IIA 2-2 (0-2)

Buts: 28e Saldini 0-1; 38e Favre 0-2; 55e Stefanski 1-2; 90e Cherpit 2-2.

Arbitre: M. José Antonio Paz.

FCER: Jeanmonod; Fabio Alves, Guermann, Sauty, Pinol; Fernandez, Haering, De Oliveira, Despont; Sefanski, Rossier.

Sont entrés en jeu: Vionnet, Jacquot et Fontannaz.

Entraîneurs: Yann Jeanmonod et Didier Schütz.

Pully: Galland; Saldini, Bouberguig, Favre, Marino; Barkati, Brunner, Foutinho, Crescenzi; Munafo, Diego Lopez Sanchez.

Sont entrés en jeu: Dusage, Marques et Panchaud.

Entraîneur: Jean-François Tuberosi.

Etagnières. 82e, expulsion de Valentino Crescenzi (deuxième avertissement). 82e, expulsion d’Antoine Haering. 86e, expulsion de David Marques.

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