«Entraîner la Vallée de Joux, c’est un défi qui me plaît»

Après neuf ans passés à La Sarraz-Eclépens (deux promotions, de 3e ligue en 2e ligue inter), Camilo Suarez a accepté de répondre à l’appel du FC La Vallée de Joux, en troisième ligue. Arrivé tardivement au Sentier, fin février, il a déjà imposé sa patte. Une preuve? La victoire sur le terrain d’Etoile Broye (2-3), une équipe de haut de classement. Les Combiers ne comptent que deux points d’avance sur la barre, alors qu’un déplacement ultra-important se profile, dimanche à 14h, à Champagne. Pourquoi avoir accepté de "monter" à la Vallée? Comment gérer une préparation difficile? Où veut-il arriver avec sa nouvelle équipe? Quelle vision a-t-il du FC La Sarraz-Eclépens, son vrai "club de coeur"? Cet entraîneur adepte de beau football, aficionado du FC Barcelone et du Celta Vigo, dit tout.

Camilo Suarez, comment vous êtes-vous retrouvé à la Vallée de Joux? 

Après avoir quitté La Sarraz-Eclépens, en octobre, je pensais rester tranquille jusqu’en juin. Après neuf ans, je voulais me consacrer à des choses que je me refusais jusqu’alors, puisque le football était la priorité absolue. Des loisirs, des activités extra-sportives, notamment. Mais le FC Vallée de Joux m’a appelé, je les ai écouté, et j’ai décidé d’accepter. Il y a eu d’autres approches, notamment de clubs de la région lémanique, mais je les ai poliment déclinées.

Mais alors justement, pourquoi avoir accepté la Vallée? 

Il s’agit d’un défi, et je suis un homme de défis. Je ne me vois pas aller dans une équipe cinquième, qui ne joue rien. La Vallée est en danger de relégation, la mission est claire: il faut se sauver. Pour que j’entraîne en club, il faut qu’il y ait un objectif. Avec La Sarraz, on est montés en 2e ligue, puis en 2e ligue inter. Après, on ne pouvait pas prétendre monter de suite en 1re ligue, mais se trouver juste derrière des équipes comme Bavois, Team Vaud ou Köniz, l’an dernier, j’appelle quand même cela réaliser un objectif.


L’objectif, justement, peut-il être de construire une équipe pour monter en 2e ligue avec la Vallée l’an prochain?

Commençons déjà par nous sauver. On verra en juin pour la suite, mais le défi, il est là pour l’instant. Après, si le FC La Vallée est ambitieux, il sera bien temps d’en parler.


A la Vallée, vous retrouvez un joueur exceptionnel, Yassine El-Azzaoui, que vous avez dirigé à La Sarraz…

Oui, mais ce n’est pas moi qui l’ai amené. Yassine a signé bien avant que j’aie été contacté. Et lorsque la Vallée a cherché un entraîneur, fin février, ils m’ont appelé. Bien sûr qu’en 3e ligue, c’est génial de l’avoir, mais il est blessé et va se faire opérer très prochainement. On ne pourra pas compter sur lui avant de longs mois. Son frère Ziggy est là, par contre, et mon fils Sébastien a également été transféré de La Sarraz.

Il y a d’autres bons joueurs dans votre contingent: Ibrahim Kallo, Patrick Spadafora… De quoi vous sauver facilement?

Il y a du potentiel, mais nous ne sommes de loin pas sauvés! Ependes revient fort, et Valmont, tout comme nous, est concerné par la lutte contre la relégation. Vallorbe et Rances sont en plein dedans, également. Tout le monde peut battre tout le monde dans ce groupe, mis à part Chavornay, qui est intouchable. Ils peuvent passer à côté sur un match, bien sûr, mais ils méritent leur ascension.

On vous voit encore souvent du côté de La Sarraz. Vous êtes toujours proche de ce club, non?

Oui, je suis encore proche des joueurs et des dirigeants, c’est une évidence. Mon départ s’est fait en douceur. J’ai dit que j’étais fatigué après ces neuf ans, mais je me sens toujours bien là-bas. Mais attention, une chose est claire: je ne travaille pas en sous-marin. Nous avons des discussions franches, et, indirectement, j’ai proposé au comité de choisir mon successeur, Stéphan Cornu. Attention, ce n’est pas moi qui l’ai mis en place, mais j’ai indiqué qu’il était disponible.


Avec le recul, quelle est votre vision de son travail depuis son arrivée?

Il est très compétent, et très exigeant. Il est relativement dur dans ses rapports relationnels. Attention, ça ne veut pas dire qu’il n’aime pas ses joueurs, mais il met une certaine distance. La transition a été dure à assimiler pour certains, qui ne sont d’ailleurs plus là aujourd’hui. Quelque part, je pense que c’était la bonne chose à faire, après mon passage. Au vu des résultats, et de la qualité de jeu présenté, comme à Thierrens samedi dernier, il fait très bien son travail. Lorsque j’avais dit en octobre qu’il était l’homme de la situation, je constate que j’avais raison.

Revenons à la Vallée de Joux: les trajets ne sont-ils pas trop astreignants? 

Mais non, pas du tout! J’étais sur un rythme de 2e ligue inter, avec des entraînements minimum trois fois par semaine, des déplacements à Bümpliz et Dürrenast… J’habite à Ferreyres, je suis donc à vingt minutes du terrain du Sentier. Le déplacement le plus lointain? Moudon. Alors non, je ne suis pas effrayé par les déplacements (sourire). Et je dois signaler que j’ai été très bien accueilli, tant par les joueurs que par les dirigeants. Certains m’ont dit "Mais t’es fou, t’as signé chez les Combiers!". Je leur réponds que ce sont eux, les fous (rires). J’ai un président qui m’appelle régulièrement, pour échanger, me demander mon avis. Ce sont des gens ouverts, qui écoutent le message que je veux faire passer. Franchement, entraîner la Vallée de Joux, c’est un défi qui me plaît et je suis très heureux d’y avoir répondu favorablement.

Mais on imagine quand même que les conditions d’entraînement sont difficiles? Et vous avez deux matches de retard sur tout le monde et même trois sur le FC Vignoble!

Oui, bon, il faut quand même dire qu’on a vécu un hiver particulièrement compliqué, et pas seulement à la Vallée de Joux! Bon, c’est vrai qu’à 1000m, au mois de mars, c’était dantesque. Et le 30 avril, le terrain était blanc! Pas des mètres de neige, on s’entend bien, mais enfin, il a quand même neigé et on a dû renvoyer le match contre Rances. Le problème, c’est que notre terrain d’entraînement, c’est le terrain A. Avec un bout d’herbe en plus… Par contre, les vestiaires sont formidables. Et le Centre sportif, c’est le top, ça c’est clair. Maintenant, c’est vrai que je me réjouis de l’été (rire

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