Et maintenant, il faut gagner!

Il ne manque qu’une victoire au FC La Sarraz-Eclépens pour que son apprentissage de la 1re ligue passe à la vitesse supérieure, pour que Jean-Philippe Karlen et ses hommes commencent à véritablement engranger des points et déranger dans ce groupe 1. Cela aurait pu être face à Team Vaud M21, vendredi dernier, mais Dylan Martini a manqué le penalty de la victoire à dix minutes du terme, malgré une très bonne entrée en jeu (lire ici).

Cela aurait pu être ce mercredi soir, aussi, à la maison, cette fois-ci, et face à un FC Fribourg qui semblait prenable. Les pensionnaires d’En Gravey ont dû, toutefois, se contenter d’un deuxième match nul de suite et d’un tout petit point supplémentaire, portant leur total à deux unités en trois rencontres. On ne s’y trompe pas en voyant les moues sur le banc sarrazin à l’issue de ce 2-2: La Sarraz joue au ballon, tient tête à des solides formations de 1re ligue mais avance encore bien trop lentement, à un rythme qui ne lui permet pas d’envisager les prochaines échéances avec 100% de sérénité.

Alex De Groot arrache un point à la 90e

Pourtant, se sont bien les locaux qui sont revenus de nulle part dans cette rencontre. On pensait Fribourg suffisamment expérimenté pour gérer un avantage d’un but face à cette jeune formation néo-promue, particulièrement dans les dernières minutes, où le mot d’ordre semblait être placé sur la conservation de balle et la prise de risque minimum. Par deux fois, cependant, les visiteurs ont échoué à cette tâche, dont une fois durant cette 90e minute. Un coup-franc, qu’on qualifiera de généreux, accordé par l’arbitre de la rencontre à environ 25 mètres des buts fribourgeois, un Alex De Groot, entré une vingtaine de minutes auparavant, bien décidé à remettre les pendules à l’heure, un brin de chance, aussi, avec ce ballon brossé dévié par une tête à l’entrée des 16 mètres, et le banc sarrazin pouvait exploser. Les Rouges sont d’ailleurs partis aussitôt à la conquête du 3-2, qui n’est finalement jamais arrivé malgré la volonté d’aller de l’avant des locaux.

«Ce qui me dérange, c’est que c’est face à ces équipes-là qu’on doit gagner»

Un match nul, arraché dans les derniers instants face au 7e du dernier exercice, qui ne satisfait pas grand monde du côté de La Sarraz: cela en dit long sur l’état d’esprit de la troupe de Jean-Philippe Karlen. Un coach des plus mitigés, d’ailleurs, à l’issue du match: «C’est le genre de rencontres dans lequel on doit mener au score. À 0-0 comme à 1-1, les occasions étaient là pour passer devant. Si c’est un bon point? Ce qui me dérange à ce niveau, c’est que c’est face à ces équipes-là qu’on doit gagner. On voulait quatre points en deux matches, on doit se contenter de seulement deux, on n’avance pas vraiment avec des nuls».

La Sarraz est au niveau, c’est une certitude

Si «Charly» Karlen n’hésite pas à faire savoir quand cela va mal, et c’est peu dire que sa défense centrale en a pris pour son grade ce soir, il est aussi là pour relever tout le positif qu’il observe depuis son banc, match après match: «Ce résultat est rageant, quand même, car il y avait sans doute mieux à faire. Avec un état d’esprit et un dévouement pareil, l’équipe aurait mérité de repartir avec trois points ce soir. Ce qui me rassure, c’est de voir qu’on ne souffre pas de la comparaison avec des équipes comme Fribourg. Ce soir, je ne pense pas qu’on était vraiment inférieurs à eux. C’est bon signe pour la suite, d’autant plus qu’on est en train de récupérer tout le monde. On va pouvoir faire marcher la concurrence et tenter de monter en puissance le plus rapidement possible».

Eren Sahingöz enchaîne les performances comme les arrêts décisifs

Il ne faut, cependant, pas oublier une chose: si La Sarraz-Eclépens totalise, tout de même, deux points à l’heure actuelle, il les doit en grande partie à Eren Sahingöz. On a dit que le portier prêté par le SLO avait, sans doute, ramené un point à ses couleurs face à Team Vaud? On tient exactement le même discours à la suite de cette partie contre Fribourg. Si les Vaudois ne se sont pas retrouvés mené par un, voire même deux ou trois buts d’avance à la pause, ils le doivent à un Eren Sahingöz tout simplement énorme dans les cages. Et il le fallait pour compenser la soirée difficile de la charnière centrale sarrazine, passée totalement à côté de sa première mi-temps.

Par trois fois, un Fribourgeois s’est présenté seul face au dernier rempart turc. À chaque fois, celui-ci avait la main ferme, le réflexe juste, le corps au bon endroit pour garder ses coéquipiers dans le match. Et que dire du penalty de la 38e minute, qu’il est allé chercher au ras de son montant droit? Une détente impressionnante, un vrai «big save», comme on l’aurait qualifié de l’autre côté de l’Atlantique. Et si son coach a clairement reconnu qu’il lui devait ce point, c’est qu’Eren Sahingöz semble être sur la bonne voie pour devenir un titulaire en 1re ligue.

Presque tout a souri à Dylan Martini

Faire jeu égal avec Fribourg avec une défense centrale en délicatesse passait donc par un secteur offensif en grande forme. Cela a été le cas, et on aurait aimé le voir toucher encore plus de ballons, entreprendre encore plus qu’il ne l’a déjà fait. Un peu à l’image des vingt premières minutes, où les visiteurs ont pu sauver les apparences en marquant d’entrée de jeu, mais durant lesquels ceux-ci n’ont pas eu un seul moment de répit. Durant ce laps de temps, absolument tout réussissait à Dylan Martini, notamment, dont le vis-à-vis a dû avoir besoin d’une sacrée dose de thé à la pause pour reprendre ses esprits. Passer en vitesse, en dribblant, par l’intérieur, l’extérieur, centrer, piquer au centre… Le demi gauche a tout fait, avec une réussite insolente.  C’est lui, d’ailleurs, qui amenait le but du 1-1, signant un puissant centre tendu qui finissait directement sa course sur le crâne de Valon Hysenaj.

Steven Bernard a déjà tout compris

On l’a un peu moins vu ensuite (il a cédé sa place à la 54e), symbole, également, des difficultés que les locaux ont pu connaître pour contenir les assauts fribourgeois. Si les visiteurs n’ont pas passé leur temps à attaquer, la situation a, cependant, été chaude à chaque fois que ceux-ci se sont retrouvés dans les vingt derniers mètres, mettant en évidence les difficultés rencontrées par Djibril Diallo et Bionic Laba Luyeye pour les contenir ce soir. Un match «sans» que n’a pas connu Steven Bernard, sur son côté droit. Le jeune latéral, qui, à ce rythme, fera très rapidement parler de lui, est à mettre au crédit d’une grosse partie. Il a fait son job derrière, il a pris possession de son couloir et il a mis à mal l’arrière-garde adverse bien plus souvent qu’à son tour. Il aurait même pu donner l’avantage aux siens en début de seconde période si son missile des 30 mètres n’avait pas été détourné, péniblement, en corner par le portier visiteur. Bref, un match plein pour ce jeune homme de 18 ans.

Il faut gagner contre YB, maintenant

Avec son état d’esprit, sa volonté, des joueurs qui font toujours aussi mal sur les ailes avec Valentin Dupuis et Dylan Martini, capables d’effacer n’importe qui en un contre un, ainsi qu’un potentiel et une marge de progression certains, La Sarraz-Eclépens semble armé pour se défendre dans ce championnat, pour sa première année en 1re ligue. Reste à confirmer tout ça dès ce week-end, à la maison, contre Young Boys M21, lanterne rouge du classement, dans un match qui compte déjà beaucoup. Ce sera dimanche, 15h!

Un compte-rendu de Florian Vaney

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