Florian Simonin et Champvent, une affaire qui roule

Florian Simonin (40 ans) est en train de se faire sa place dans le petit monde du football vaudois. Entraîneur de Champvent (2e ligue)  depuis le début de l’année, il a sauvé le FCC de la relégation et est aujourd’hui 3e du groupe 1, tout près de la tête. Après avoir entraîné des juniors au club, puis été assistant à la première équipe, il est allé coacher les juniors A Inter d’Yverdon Sport, avec beaucoup de succès. Pour l’instant, il a eu des résultats partout où il est passé et sa méthode plaît bien. Champvent, en tout cas, ne peut pas s’en plaindre: grâce à lui, le Battoir redevient une place forte du football nord-vaudois. Il a su amener de nombreux jeunes et les intégrer, tout en maintenant une harmonie avec les « anciens » et en rendant le FC Champvent moins dépendant de son buteur de légende, l’immense Albino Bencivenga. Pour tout cela, et pour bien plus de choses encore, Florian Simonin mérite qu’on l’écoute. A lui la parole.

La 3e place de Champvent

Forcément, je suis satisfait. Ça va plutôt bien pour l’instant en ce qui concerne les résultats, même si on a eu une mauvaise passe. On en est sortis et je peux dire aujourd’hui qu’on a un groupe uni, qui a appris à se connaître. Forcément, cet été, de nombreux jeunes sont arrivés et ils ont dû se faire leur place, ce qui ne se fait pas d’un coup, comme ça. Il y a des susceptibilités, des caractères, des gens qui sont là et qui ont raison de défendre leur place! Mais là, on a trouvé une unité. On va partir en camp, on sera 20! 18 joueurs de l’effectif, plus notre capitaine de la saison dernière Sacha Clément, qui vient d’arrêter, et notre président Claude Meylan. Pour moi, c’est un signe. Il y a des générations différentes, mais elles cohabitent bien.

Comment il a géré la mauvaise passe

Autant on avait fait de bonnes choses au début, autant on a touché le fond contre Pied du Jura, avec cette incroyable défaite à la maison. On a été mauvais, mais mauvais… Là, forcément, il y a une remise en question. Elle a concerné l’équipe, mais elle m’a aussi concerné moi. La première chose que j’ai fait, c’est me demander pourquoi on avait joué comme ça. Et puis après, il y a eu des sanctions à prendre, car ce mauvais résultat avait des causes, notamment de comportement. Vous savez, on a intégré ces jeunes et vous avez compris qu’ils ont dû prendre leur place dans ce groupe. J’ai dû recadrer l’un ou l’autre joueur par rapport à ça. Ma satisfaction, c’est de voir que le message est passé et qu’il a été suivi d’effets. Quand vous allez au clash, ça peut partir vers le bon ou vers le mauvais. Il fallait agir, alors je suis allé au clash. Et les entraînements derrière ont été bons, la mentalité aussi. Et un des joueurs que j’ai dû le plus recadrer a augmenté son niveau de jeu et de concentration, marquant même un doublé la semaine dernière. Donc oui, on est sortis de cette mauvais passe.

Son style comme entraîneur

Je crois que je suis quelqu’un d’assez exigeant dans le jeu. J’ai des principes et je demande qu’on les respecte, mais à côté de ça, j’ai l’impression d’être assez proche des joueurs. Je dis parfois que je suis leur meilleur ami hors du terrain et leur pire ennemi une fois que l’entraînement a commencé (rires). Ce qui est sûr, c’est que je ne suis pas un dictateur, loin de là. Je suis quelqu’un d’assez entier et je crois que pour l’instant, ils apprécient le style. Après, j’aime bien qu’il y ait de la discipline quand on est au terrain. A l’entraînement, je demande aux gars d’être pro pendant une heure et demie. On ne l’est pas avant ni après, ni eux ni moi. Le foot, c’est notre plaisir. Mais pendant l’entraînement, on est professionnels, c’est ce que je demande. Et les jours de match, je compte quatre heures de professionnalisme: j’inclus l’avant et l’après-match. Et surtout, c’est à eux de se préparer comme il faut, en faisant attention à ce qu’ils mangent, à leur préparation de match. Pour moi, le match c’est comme un examen: si tu es bien préparé, bien concentré, tu réduis les mauvaises surprises. Voilà, comment je me définirais. Je n’ai rien inventé dans le football, on est bien d’accord, mais j’essaie d’imposer ma patte.

Sa relation avec Albino Bencivenga

J’ai dû prendre une décision forte récemment, pour booster l’équipe. Et cela impliquait de laisser Albino sur le banc, puisqu’on joue en 4-3-3 et que j’attends de mes gars sur les côtés qu’ils bossent énormément défensivement. On ne joue donc qu’avec une pointe, et il n’y a donc qu’une place pour Marco Galati et Albino. C’est l’un ou l’autre et les deux l’ont compris. Marco, il ne lui manque qu’une chose, c’est de marquer, parce qu’il a tout le reste. Il a les occasions, mais il est poissard. Mais dès qu’il va marquer, je me dis que Champvent sera vraiment fort… Il a une bonne mentalité, il travaille, et il mérite sa chance. Après, cela veut dire qu’Albino ne joue pas tout le temps et c’est un changement énorme à Champvent, je le sais. Aujourd’hui, le FCC n’est plus dépendant d’Albino Bencivenga et ça fait bizarre de dire cette phrase, je l’avoue. On a parlé et je lui ai expliqué mon choix. Albino, c’est un grand monsieur du football, qui a fait mille choses de plus que moi. Je suis admirateur du footballeur et de l’homme, mais j’assume mon choix et je le défends. Ca ne lui fait pas plaisir, parce que c’est un buteur, un gagneur, un gars qui veut être sur le terrain. Mais il sait aussi que je fais ça pour l’équipe. Ce qui m’a vraiment scotché, c’est quand je l’ai appelé. Je lui ai dit: « Albino, tu n’es plus un titulaire indiscutable. » Il m’a répondu: « Florian, le FC Champvent est plus important que moi. Prends la décision qui est la bonne pour le club, pas pour moi. » Voilà, ça c’est Albino Bencivenga. Il n’a pas fait la gueule un instant et quand il entre, il donne tout et il marque. Il s’entraîne à fond, il est irréprochable. Et un buteur comme lui, qu’il joue 30 ou 45 minutes, il marque. Attention, ça ne veut pas dire qu’il ne va plus jamais jouer 90 minutes! Il peut encore le faire et être très bon et il postule à une place de titulaire à chaque match. Chaque partie est différente, chaque adversaire aussi, et Champvent a besoin de lui à tout moment. Qu’il joue ou pas, il est tellement important dans le vestiaire et dans la vie de groupe… Je le redis, je n’ai que de l’admiration pour lui.

Ses ambitions à court terme avec Champvent

Ce groupe 1 est très ouvert, ce qui veut aussi dire qu’il est très disputé et chaque point est compliqué à prendre. Mais forcément, en étant 3e aujourd’hui, avec un match en retard sur le 2e, on vise haut. Cela peut être la participation aux finales, mais pour moi, l’objectif est plus large que ça: c’est finir en haut du classement. Interprétez-ça comme vous voulez (rires). Ce qui est sûr, c’est qu’on a un coup à jouer.

Le FC Champvent, ce club spécial

Je viens d’Yverdon, pas de Champvent, mais je m’y sens vraiment bien. Je jouais aux Azzurri Yverdon et j’ai eu une grosse blessure, le truc sérieux. Et pendant ce temps, Florian Magnin, un historique de Champvent, me serinait sans arrêt pour que je vienne à Champvent. Il a tellement insisté que j’ai dit oui et j’ai pris une décision magnifique ce jour-là grâce à lui! J’ai tout de suite aimé Champvent, jouant surtout à la II et quelques fois avec la I. C’est un club vraiment spécial, avec un environnement très positif et dynamique. Vraiment, je m’y sens bien. Il y a des valeurs ici, qu’on a peut-être un peu perdu pendant un tout petit moment. Ma fierté, c’est de voir qu’elles reviennent petit à petit. Et je tiens à souligner l’excellent travail de Florian Magnin avec la II. Il mérite qu’on parle de lui.

La défaite à Villeneuve (4e ligue) en Coupe

Bon, on avait des joueurs blessés, d’autres en vacances… J’avais un peu fait tourner aussi, on a joué sans Marco Galati, Albino Bencivenga, Steven Bonzon, par exemple. C’était un peu le match-piège. Et surtout, on est tombés sur une équipe qui crevait la dalle! Villeneuve a vraiment bien joué, avec trois très bons éléments, un par ligne. Ils avaient un bon défenseur, un bon milieu et un attaquant qui marque. Ça a suffi pour nous faire tomber ce jour-là. On avait pourtant fait une bonne entame, mais on n’a pas marqué. A 1-1, le match peut tourner en notre faveur, mais ils ont été plus réalistes, mettant énormément d’impact physique. Ils ont joué dur, parfois un peu trop, et ils ont eu la qualification. Voilà, c’est une déception, mais je retiens aussi qu’on a très bien réagi en allant gagner à Gland juste derrière.

Ses envies pour l’avenir

Sincèrement, j’ai de la peine à me poser ces questions-là, même si je devrais peut-être. Je me sens tellement bien à Champvent que je n’ai pas envie de me projeter plus loin. Déjà, je suis quelqu’un qui aime bien la stabilité, je ne vais pas changer juste pour changer, pour voir comment c’est ailleurs. Je mesure la chance que j’ai d’être à Champvent. Cela ne veut pas dire que je manque d’ambition, au contraire, mais je vais me laisser guider par les opportunités et ce qui se présentera. Aujourd’hui, j’ai le diplôme B. J’ai envie de faire le B+, puis le A, et on verra où tout ça me mènera. Mais vous dire aujourd’hui que je veux entraîner à tel ou tel niveau, non.

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