Ils ne sont plus que quatre à pouvoir y croire

A trois journées de la fin, rien n’est encore défini dans le groupe 2 de 2e ligue, même pas la relégation de l’ES Malley. Celle-ci ne sera officielle que dans quelques jours, mais personne ne se fait plus d’illusions au Bois-Gentil: la troisième relégation d’affilée est une certitude. On a cru, un moment, que le boeuf avait encore une chance de pouvoir échapper au coup de carrelet, mais cette fois, il faut se résoudre à l’évidence. Malley jouera en 3e ligue la saison prochaine. Seule question, en bas, l’identité de l’équipe qui l’accompagnera.
Et en haut? Ils ne sont plus que quatre à pouvoir encore y croire. Dans l’ordre? Aigle, Concordia, Pied du Jura et Forward Morges. Voici donc notre analyse des forces en présence et du calendrier restant dans ce groupe 2.
 

1. FC Aigle, 23 matches, 50 points

Le FCA a un peu d’avance, mais encore rien de garanti. Si Forward s’impose à Malley cette semaine en match en retard, alors Aigle compterait sept points d’avance sur les Morgiens à trois journées de la fin. De quoi voir venir quand même. Dans ce sens, le point obtenu ce week-end sur le terrain de Concordia (1-1) doit être vu comme une bonne opération, surtout qu’il laisse les Lausannois six points derrière. En vue de la première place, ce n’est pas mauvais à prendre.
 
Les points forts
– Les individualités, clairement. Aigle est (très) bon partout et on devrait citer l’équipe entière si l’on devait citer les joueurs qui sont largement trop forts pour la 2e ligue. Il y a un dicton célèbre qui dit qu’en 2e ligue, avec un bon gardien et un bon avant-centre, la première place est assurée. Metin Karagülle n’a donc aucune excuse, puisqu’il possède en Steve Saffioti et Salvatore Barbaro ce qui se fait de mieux à ce niveau aux postes-clés. Mais le reste n’est pas trop mal non plus…
– L’envie d’y arriver. La pression, positive, vient du président et du comité, lesquels ont clairement fait de la montée un objectif. Metin Karagülle est également là pour ça et la mission est bien définie: monter.
– Les points d’avance. A ce stade de la saison, cela compte. Il reste trois matches au FCA, qui a neuf points d’avance sur Pied du Jura (3e) et dix sur Forward (4e) qui a un match en moins. En clair? Avec trois points, Aigle est sûr à 100% d’être finaliste. Et il y a un match à Malley qui se profile à l’avant-dernière journée… Avant cela, Aigle aura reçu un FC Crans assuré d’être sauvé et pourrait donc recevoir Forward l’esprit complètement libéré lors de la dernière journée.
 
Le point faible
La nervosité. Les joueurs et le staff eux-mêmes le reconnaissent: leur principal adversaire, c’est eux-mêmes. Aigle peut craquer de manière quasiment immédiate si les choses ne tournent pas dans le sens désiré. Il y a des individualités, donc il y a aussi de l’ego et du caractère.
 
Le programme des trois derniers matches
Aigle – Crans (8e)
Malley (14e) – Aigle
Aigle – Forward (4e)
 

2. FC Concordia, 22 matches, 44 points

La surprise de la saison. On ne le dira jamais assez, mais Marcos Carballo a pris une équipe à l’agonie à l’hiver 2013/2014 (4 points à la trêve) et l’a transformé en finaliste seize mois plus tard! Son équipe joue bien au football et se retrouve en position largement favorable, avec quatre matches encore à disputer.
 
Les points forts
– Le collectif. Concordia impressionne par la qualité de son jeu et sa cohésion. Il y a des bons joueurs, bien sûr, mais si les Lausannois sont deuxièmes aujourd’hui, ils le doivent surtout à leur collectif. Ce n’est pas faire injure à Atef Ammari, Malick Gehri, Mario Papa, Pablo Soutullo et Markus Holst de dire cela, car tous sont d’excellents joueurs de 2e ligue. Mais ensemble, ils ont quelque chose en plus. Une preuve? Les arrivées cet hiver de Benoît Tabin et Yannick Moizeau n’ont rien bouleversé, alors que les deux hommes ont amené une concurrence supplémentaire. La preuve que le groupe est sain.
– Aucune pression. Si Aigle a affiché ses objectifs d’entrée, Concordia ne l’a pas fait. Et pour cause, personne ne pouvait raisonnablement penser aux finales l’été dernier. Le président David Clément n’a évidemment pas exigé que son équipe y arrive et la 2e ligue inter n’est de loin pas une priorité pour un club où l’argent ne coule pas à flots. Concordia recrute plutôt par affinités, en se basant sur les « copains des copains ». En 2e ligue, cela marche. Mais les finales ne sont pas absentes des pensées. Une preuve? Cet hiver, au moment de débuter la préparation du deuxième tour, Marcos Carballo a précisé à ses joueurs que les finales auraient lieu du 13 au 21 juin, histoire d’éviter qu’ils ne réservent trop tôt leurs billets d’avion…
– Un entraîneur au top. On l’a souvent dit ici, mais Marcos Carballo a tout changé à Concordia. Il est jeune, il parle bien, il communique tout aussi bien et ne commet aucune erreur de management. Dans tous les clubs, quand on parle avec les joueurs de leur entraîneurs, ils émettent en privé à un moment ou à un autre une petite réserve, voire une critique à peine cachée. A Concordia, rien de tout ça, même sous la torture. Ses joueurs l’apprécient et le respectent, même les remplaçants. Ou alors ils sont vraiment très hypocrites avec nous, ce que l’on ne peut pas croire.
 
Le point faible
– Le calendrier. C’est vrai, il reste quatre matches à Concordia, mais ils sont tous un peu piégeux. Le premier? Au Puisoir, face à une équipe d’Orbe tellement imprévisible que c’en est affolant. Dans la même semaine, les Urbigènes peuvent perdre à la maison contre Malley et aller gagner à Morges, un doublé auquel on peine à croire même en l’écrivant. Aller jouer à Orbe n’est donc pas la garantie de ramener trois points et, après, Concordia va enchaîner trois matches face à des équipes ayant besoin de points pour se sauver. Ni Bex, ni Bottens ni Bursins-Rolle-Perroy ne feront de cadeaux aux Lausannois. Franchement, aller chercher douze points dans ces quatre parties serait un énorme exploit. Ça tombe bien, neuf suffiront.
 
Le programme des quatre derniers matches
Orbe (6e) – Concordia
Bex (11e) – Concordia
Concordia – Bottens (13e)
BRP (12e) – Concordia

 

3. Pied du Jura, 23 matches, 41 points

En finale de la Coupe vaudoise, déjà qualifié pour la Coupe de Suisse, toujours en course pour la montée en 2e ligue inter: Pied du Jura vit une saison de rêve. La montée en 2e ligue inter n’est pas une priorité, mais elle serait assumée avec plaisir car la région de Morges l’attend avec impatience. Le choc face à Forward sera ainsi particulièrement attendu dans le coin.
 
Les points forts
– La dynamique positive. On l’a dit, tout réussit à Pied du Jura depuis quelques mois, même si l’avant-dernier match face à Crans a été vilain. Le club est sur un nuage et l’amalgame entre anciens et jeunes est très réussi. Pied du Jura surfe sur la vague du succès et cela pourrait se révéler dans le sprint final, là où tout le monde a tendance à se crisper. L’insouciance et le relâchement peuvent être une vertu.
– Un entraîneur qui sait où mettre les priorités. Bruno Chappuis n’est pas du genre à s’enflammer. Il observe d’un oeil amusé l’enthousiasme de son équipe, mais sait parfaitement prendre le recul nécessaire pour éviter que cela aille trop loin. Avec les jeunes qui sont montés cette année, et qui brillent, il dispose d’un effectif suffisamment large pour laisser sur le banc, voire avec la II, un élément ne faisant pas assez d’efforts et il est parfaitement conscient des limites de son groupe… même s’il fait tout pour les repousser le plus loin possible, ce qui lui réussit parfaitement.
– Un buteur qui marque. Michael Martinez est en forme. Et même quand il ne l’est pas, il est dangereux car peu de monde, pour ne pas dire personne, ne sait mieux que lui comment marquer un but en 2e ligue. Dans les matches qui comptent, il est là, et il plante. Il n’est pas de ceux qui soignent leurs statistiques à 4 ou 5-0. Non, lui, il surgit à 0-0 ou à 1-1, il offre la victoire à son équipe et il reste discret, en haut du classement des buteurs, mais pas trop. Un tueur silencieux, mais efficace.
 
Le point faible
– L’enchaînement des chocs. Recevoir Forward, aller à Benfica et recevoir Orbe. Ouch! Même si les deux derniers ne jouent plus rien et ne laisseront pas leur vie sur le terrain, Pied du Jura n’aura pas la partie facile. Surtout, ces trois matches feront suite à la finale de la Coupe vaudoise, ce samedi face à Terre Sainte II. Qu’elle soit gagnée ou perdue, elle laissera des traces dans les organismes et dans les têtes. Il faudra cependant enchaîner et réaliser un sans-faute lors des trois derniers matches. Sinon? Adieu les finales.
 
Le programme des trois derniers matches
Pied du Jura – Forward (4e)
Benfica (5e) – Pied du Jura
Pied du Jura – Orbe (6e)
 

4. Forward Morges, 22 matches, 40 points

Forward, finaliste l’an dernier, veut rééditer la performance cette saison. Pour cela, il faudra combler quatre points de retard sur Concordia, avec quatre matches à disputer. Mathématiquement, c’est plus que jouable, mais il ne faudra rien laisser en route. Il faudra faire dix points, en tout cas, car on voit mal Concordia n’en marquer que cinq ou six.
 
Les points forts
– Les individualités. Même si, quantitativement, Forward n’est de loin pas aussi bien armé qu’Aigle, les joueurs qui forment son onze de base peuvent rivaliser. Bien sûr, le meilleur atout offensif, Raphaël Cand, est blessé. Mais quand même: avec Mickael Peixoto et Estefan Alvarez, l’offensive morgienne peut dynamiter n’importe qui. Et comme derrière, Forward peut compter sur des joueurs comme Thierry Ebe, Cesar Ferrari, Tidiany Koné et Sandji Baradji, sans oublier le gardien Adrien Zanardi, il y a du monde pour bien négocier ces quatre derniers matches.
– L’expérience de leur entraîneur. Qui mieux qu’un connaisseur du football comme Christophe Ohrel pour coacher son équipe dans les moments-clés? Même ses détracteurs les plus acharnés sont obligés de le reconnaître: personne dans ce canton ne peut prétendre connaître le football mieux que l’ancien international suisse. Les bonnes décisions au bon moment, il saura les prendre.
La force de l’habitude. Bien sûr, l’effectif de Forward a changé en douze mois, mais en fait, pas tellement que cela. Sur le onze titulaire du dernier match et celui des finales perdues face à Payerne il y a douze mois, on retrouve huit joueurs. Pas mal et surtout cela montre que ces joueurs-là savent comment gérer une fin de saison à suspense.
 
Le point faible
– Les deux déplacements. Une chose est sûre: si les Morgiens atteignent les finales, ils seront chauds! Pourquoi? Parce que cela voudra dire, quasiment à coup sûr, qu’ils auront gagné le derby à Pied du Jura et qu’ils seront allés gagner sur le terrain du leader Aigle! C’est dans leurs cordes, bien sûr, mais c’est compliqué quand même.
 
Le programme des quatre derniers matches
Malley (14e) – Forward
Pied du Jura (3e) – Forward
Forward – Bavois II (10e)
Aigle (1er) – Forward

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