Jean-Philippe Karlen et les Azzurri: «Aller le plus loin et le plus haut possible»

A quelques jours du choc au sommet dans ce groupe 1 de 2e ligue inter (SLO-Azzurri 90, samedi 20 avril à 16h30 à Vidy), Jean-Philippe Karlen se confie sur sa situation et celle de son club. Montés de 3e en 2e ligue en juin 2011, les Azzurri du président Antonio D’Attoli font aujourd’hui figure de favoris pour la promotion en 1re ligue Classic. Encore renforcés cet hiver par les arrivées de Renato Rocha (Renens) et Lyazid Brahimi (Stade-Lausanne-Ouchy), les Azzurri n’ont pourtant pas su battre Collombey-Muraz ce week-end (1-1). Pas forcément l’idéal pour préparer le déplacement à Vidy de samedi, mais Jean-Philippe Karlen et les Azzurri voient de toute façon plus loin. Entretien sans concession avec un entraîneur ambitieux, pour lui et pour un club qu’il souhaite bien emmener le plus haut possible, là où l’a amené sa carrière de joueur de haut niveau (Yverdon, Servette, Lausanne, notamment).

Jean-Philippe Karlen, comment se présente ce sprint final? 

De manière idéale, je n’ai pas peur de le dire. J’ai la chance d’avoir une équipe à mon image, que j’ai pu choisir. Ce sont tous des bons footballeurs, et des êtres humains de qualité. Et nous avons de bons terrains à disposition, on a pu travailler comme il faut pendant la préparation, notamment sur synthétique. Il y a un bon esprit dans ce groupe, nous sommes partis à seize aux Canaries, cela permet aussi de créer quelque chose.

Ce camp d’entraînement aux Canaries a-t-il plus servi à souder le groupe ou à vous préparer footballistiquement? 

Les deux. On s’est entraîné avec assiduité, mais on a également profité du soleil et de la plage. Nous avons notamment pu faire un match sur le terrain de Las Palmas, où ont lieu les tournois internationaux.

Le retour en Suisse, dans la pluie et le froid, n’était-il pas trop compliqué à gérer? 

Oui, un peu… Mes joueurs ont les larmes aux yeux lorsque je parle des Canaries! Ils se réjouissent déjà de l’an prochain. Je peux déjà dire que beaucoup de joueurs vont vouloir rester au club uniquement pour y retourner (rires)!

Est-ce agréable d’entraîner un club ambitieux comme les Azzurri?

La différence entre les Azzurri et Orbe, par exemple, c’est qu’à Orbe, on a joué en 2e ligue inter quasiment avec le même groupe qui avait obtenu la promotion. Forcément, malgré toutes les qualités du groupe et tout le travail effectué, c’est plus compliqué. Personne ne m’appelait pour venir jouer au Puisoir, à l’époque! Aujourd’hui, je reçois des appels quasiment tous les jours pour venir aux Azzurri. Le groupe a bien changé depuis la première promotion. Il reste trois joueurs qui sont passés de la 3e ligue à la 2e ligue, il y a dix-huit mois.

Justement, comment gérer toutes les individualités de ce groupe? Certains ont joué en Super League, ou en LNA à l’époque, ils ont tous un certain caractère, voire une certaine réputation…

Mais je les connais tous très bien, je les ai choisis! Certains étaient mes juniors au LS. Thierry Ebe, je le connais depuis des années, Scalisi… Ce sont mes fils! 60% du groupe, ce sont mes fils footballistiques, ils mourraient pour moi, je le dis. Après, leur caractère… Bien sûr qu’ils en ont, j’espère bien. Après, il ne faut pas se le cacher, le succès, ça aide. Quand on gagne, c’est plus facile, mais gérer un groupe, ça va bien au-delà de ça.

Vous avez dit avant qu’avoir un groupe nombreux était un avantage. N’est-ce pas compliqué à gérer en 2e ligue inter? Beaucoup ne joueront pas…

Et? En tant qu’entraîneur, j’aime avoir de bons joueurs à disposition. C’est le cas. Je dois choisir entre eux, mais tant mieux! Dans un groupe, il n’y a pas de remplaçants, il y a des joueurs « à disposition », ceux qui ne commencent pas le match. Comme le dit souvent Gérard Castella, et d’autres avec lui, celui qui ne comprend pas cela peut aller faire un sport individuel, il y a en assez, le tennis, le golf… Et j’ai un mode de fonctionnement très clair: ceux qui ont été les meilleurs dans la semaine, jouent le week-end. Bien sûr qu’il y a des joueurs-cadres. Luca Scalisi, s’il rate exceptionnellement un entraînement, a quand même des chances de jouer le dimanche, c’est évident. Mais je n’aligne jamais deux fois la même équipe, même si on gagne.

Quel sera votre principal adversaire pour la montée? Servette M21? Stade-Lausanne-Ouchy? Perly-Certoux?

Nous-mêmes, déjà! Après, je dirais que le Stade sera l’adversaire le plus compliqué à gérer. Cela fait deux fois qu’ils crèvent au poteau, ils auront peut-être une rage supplémentaire cette année. Mais les deux autres seront là aussi, bien sûr. Cela va se jouer dans les confrontations directes, dès ce samedi.

Quelles sont vos relations avec votre président, Antonio D’Attoli?

C’est un passionné, un fou de foot! Sa fille et son fils jouent aux Azzurri, ce club est son jouet, un beau jouet. On se dit les choses, on a un fonctionnement assez sain. Il me fait confiance à 100% pour le recrutement et la gestion de l’équipe. Jamais il n’est intervenu dans une composition. Et on est équipés comme en Super League! On a des vestes, des trainings, des linges… En fait, les Azzurri, c’est sa Ferrari. Ici, on n’a pas de stade, pas de vestiaire, mais on est en train de créer autre chose. On est au début de quelque chose de grand, en tous les cas on travaille pour.

Après votre expérience en Super League, comme assistant de Gérard Castella à Xamax, vous êtes passé par Orbe, comme entraîneur-joueur, puis joueur à Prilly, avant d’arriver aux Azzurri. Avez-vous envie de retourner entraîner à très haut niveau?

Bien sûr que j’ai envie de revenir dans le football d’élite, même si je me sens également bien au niveau où je suis aujourd’hui. Y revenir avec les Azzurri, ce serait l’idéal et, je n’ai pas peur de le dire, c’est l’objectif. J’ai des ambitions personnelles, c’est sûr, j’aime le succès. Plus j’avance et plus j’ai envie d’aller haut, mais cela passera par le football d’actifs. Entraîner à Team Vaud, très peu pour moi. Là-bas, ce ne sont que des profs de gym qui entraînent, cela ne me correspond pas. Ce sont des copains, pour la plupart, je n’ai pas de peine à le dire. Mais ça ne m’attire pas.

Aller le plus haut possible avec les Azzurri, ça veut dire quoi?

C’est devenir, clairement, la deuxième équipe lausannoise. Il y a le LS, bien sûr, mais après, il doit y avoir les Azzurri. Les vingt-cinq meilleurs joueurs du canton doivent jouer au Lausanne-Sport, c’est entendu. Mais nous, peut-être qu’on peut récupérer les vingt-cinq suivants. C’est le but qu’on doit se fixer. Et ça peut aller vite.

Quels sont vos meilleurs souvenirs, dans votre carrière de joueur?

J’ai eu la chance de vivre les belles années du football romand, et de jouer le haut du classement, avec Lausanne et Servette. Mais je ne suis pas un nostalgique, mon meilleur souvenir, ça peut être hier soir à l’entraînement. Je n’ai plus de maillot chez moi, je les ai tous donnés… Je ne m’attache pas trop au passé. Les souvenirs, pour moi, ça ne veut rien dire.

Avez-vous vraiment mis un terme à votre carrière de joueur?

Oui, cette fois c’est sûr. Le plus dur, ça a été de faire le deuil, de me dire que c’était vraiment fini. Mais là, c’est bon, c’est derrière. L’avenir, pour moi, c’est désormais de créer une équipe de vétérans aux Azzurri. Le but, c’est de faire tomber Malley de sa première place d’ici deux ans (rires).

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