Jérôme Thomas montre la voie, Donneloye surclasse Cheseaux

Loin de nous l’idée de faire insulte au FC Cheseaux, mais, dimanche après-midi, les hommes de Jean-Daniel Perroset n’ont tout simplement pas existé dans le choc au sommet du groupe 4 de 3e ligue. La faute en revient, en grande partie, à un excellent FC Donneloye, qui a, cependant, eu la fâcheuse idée de permettre à ses adversaires d’y croire pendant plus d’une heure uniquement de part sa maladresse à la finition. Emmenés par l’expérience et la hargne du génial Jérôme Thomas et par le tout aussi expérimenté et vif co-entraîneur-joueur Abraham Keita, les locaux ont su, toutefois, trouver trois fois le chemin des filets en dix minutes en fin de match, portant l’addition à un lourd, mais juste, 4-0. Christian Leuenberger, co-entraîneur avec Keita, et les siens envoient ainsi un signal fort aux équipes de tête de ce groupe 4: venir leur prendre des points ce printemps ne sera pas, mais alors vraiment pas, chose aisée.

Un changement tactique bien senti

«On se devait de réagir après la défaite concédée à Echallens il y a deux semaines. On a organisé un match amical face à Champvent cette semaine, pour tenter de changer quelque chose dans notre façon de faire. En fait, on a joué beaucoup plus offensivement, et on s’est aperçu que c’était peut-être ce qu’il nous fallait. À la place du 4-4-2 classique, on a débuté en 4-3-3. On sait que Cheseaux est une formation défensive, ils n’avaient pas la meilleure défense du championnat avant ce match pour rien. Alors on a cherché à mettre la pression sur leur défense, à leur mettre la tête sous l’eau le plus rapidement possible. On a su très bien le faire, et on en a été récompensé, même si la victoire a été longue à se dessiner». On rejoint volontiers Christian Leuenberger sur ce coup-là. Quel plaisir de voir évoluer une formation aussi agressive et portée vers l’avant que l’a été son FC Donneloye aujourd’hui. D’autant plus avec la classe de ses joueurs offensifs!

Donneloye sonne la charge…

Ils furent d’ailleurs les premiers à se mettre en évidence. En moins de 10 minutes, ceux-ci avaient déjà sévèrement inquiété le portier du FCC par trois fois. Dans l’ordre, Hervé Vallotton, bien servi par Jérôme Thomas dans la surface manquait le cadre, tout comme Sacha Margairaz de la tête à la réception d’un coup-franc. Peu après, le même Jérôme Thomas se trouvait en bonne position, mais sa frappe flirtait avec la barre. «Ça peut être 3-0 pareil!», entendait-on alors émaner de la bouche d’un spectateur. C’eût été sévère, mais la logique y était: une seule équipe était véritablement entrée sur le terrain.

…puis trouve récompense

Paradoxalement, c’est sur un coup du sort que les locaux allaient faire la différence, étant donné que c’est le malheureux Maxime Ubaldi qui a poussé le cuir au fond de ses propres filets, suite à un centre puissant, ras terre, d’Abraham Keita (42e). Donneloye rentrait donc aux vestiaires avec un but d’avance, certes mérité, mais qui n’a bien failli jamais voir le jour et qui aurait pu donner au match une toute autre tournure.

Cheseaux manque le hold-up

Un autre événement, qui aurait pu totalement changer le scénario de cette rencontre, c’est le penalty, accordé à Marjan Jankuloski, alors que le panneau d’affichage montrait toujours 1-0. Des occasions avant que le sort de la partie ne soit joué, Cheseaux n’en a eu, à notre connaissance, que deux. Une montagne manquée par Salvio Virgilio en milieu de première période, à qui il est quand même très difficile de reprocher quoi que ce soit sur l’action, et ce penalty, donc. Alors quand Sasa Ostojic s’élance et voit sa tentative repoussée par Joël Riond, on comprend vite que les visiteurs ont laissé passer leur chance et manqué le hold-up qui semblait être leur seule porte de sortie. «Désolé de le dire ainsi mais, s’ils avaient marqué ce penalty et obtenu un point aujourd’hui, ça aurait été du vol. C’est en tout cas le sentiment que nous sommes beaucoup à partager ici», commentera Christian Leuenberger après coup.

Un trio offensif admirable

Vous l’aurez compris, de vol, il n’y en a pas eu sur le terrain de Donneloye. La raison? Un réalisme offensif retrouvé au meilleur moment pour les locaux, tout simplement. Il en a fallu, de la patience, au trio Keita-Thomas-Vallotton pour finalement se voir récompenser de tous leurs efforts. Mais quelle récompense! C’est Hervé Vallotton qui a montré la voie à suivre, en profitant d’une petite mésentente dans la défense adverse. En fait, absolument personne n’a pris ses responsabilités pour tenter d’arrêter le grand numéro 15. Le résultat? Un ballon glissé entre les jambes de Vjeran Miocevic et le 2-0, synonyme de fin des espoirs pour les visiteurs.

La bonne entrée de Dominique Menana

Le buteur pouvait alors quitter la pelouse la conscience tranquille, le sentiment du devoir accompli, remplacé par Dominique Menana. Le trio magique brisé? Pas une seconde! Le jeune Camerounais a été tout simplement parfait dans son rôle, apportant une fraîcheur bienvenue en fin de match. Tout d’abord, il observait, sur le troisième but, le fantastique enchaînement d’Abraham Keita conclu d’une passe parfaite pour l’inévitable Jérôme Thomas. Puis il prenait ses responsabilités, servant une merveille de transversale pour Keita, à nouveau dans le rôle de passeur, qui faisait bénéficier Nicolas Vermot de cet excellent travail préparatoire. 4-0, Donneloye nous a vraiment offert du très beau football en seconde période.

«On envoie un signal fort»

Vous dire qu’il a été difficile de sortir un joueur du lot serait mentir. Oui, toute l’équipe a réalisé une prestation exemplaire: Quatre buts marqués, zéro encaissé, les chiffres parlent pour eux-mêmes. Mais il n’y en a qu’un qui puisse prendre la balle et nous faire vibrer à chaque fois, créer le danger peu importe la position dans laquelle il se trouve: «Ma prestation? C’est une victoire de solidarité, avant tout. Sur ce plan-là, on a été parfait. On savait qu’on n’avait pas le droit de perdre après la défaite de l’autre jour, alors on les a pressés, on les a gêné à la relance et on a mérité notre victoire. On aurait pu en mettre plus, mais l’essentiel est là. Les trois points font du bien, mais ce n’est pas non plus la meilleure opération du monde. Ce qui compte aujourd’hui, c’est qu’on envoie un signal fort au reste du groupe. On va se battre, on sait que rien n’est fait, que Cheseaux reste proche, que La Sallaz est là et qu’Echallens Région II possède une très belle équipe. On veut être en finales, c’est l’objectif. Après? On prendra les matches les uns après les autres». Oui, Jérôme Thomas est grand! Alors, quand on le voit aller chercher sa fille après le match, un sourire jusqu’aux oreilles affiché, on ne peut qu’être heureux pour lui et ce qu’il arrive à ses couleurs.

Un amalgame qui fonctionne

L’avis du coach quant à son fringuant numéro 9? «Jérôme? Oh oui, ce gars est exceptionnel… Mais il n’y a pas que lui, tous l’ont été! Regardez Abraham, ce type-là a fêté ses 41 ans. 41 ANS! Vous avez vu comme il court? On est en train de monter en puissance, on a une mixité au sein du groupe qui fonctionne parfaitement. Il y a de l’expérience, avec Jérôme, avec Abraham, avec Sacha, notamment. Puis il y a des jeunes, qu’on fait rentrer petit à petit. Ça a été le cas de Dominique Menana aujourd’hui, par exemple. Ainsi, il y a une dynamique de groupe qui marche vraiment bien. Aujourd’hui, on s’est montrés solidaire, on ne s’est pas déconcentrés pour un rien. C’est ce que j’observe depuis quelques temps, tout le monde est là pour aider ses partenaires, pour faire avancer l’équipe, et le résultat s’en ressent.Maintenant, on va aller chercher la première place, même si la deuxième suffirait. On a les moyens pour terminer en tête. Ce qui me donne confiance, c’est notre profondeur de banc. On a pas moins de vingt joueurs capables de nous apporter quelque chose. Et, même s’ils nous restent des gros matches, j’y crois vraiment».

Sacha Margairaz, la voix de la sagesse

Christian Leuenberger l’a souligné, cette victoire, c’est un tout. Comment ne pas souligner l’attitude irréprochable de l’expérimenté Sacha Margairaz au milieu du terrain, alors qu’on a assisté à un vrai match de 3e ligue, souvent à la limite du correct et très, très très, loin du fair-play? La vraie voix de la sagesse, qui a toujours su trouver les mots lorsqu’un coéquipier était sur le point de passer ses nerfs sur un adverse ou sur l’arbitre. Ou encore la performance d’Eric Mercier, dans son couloir gauche, qui n’aura pas cédé un centimètre de pelouse à ses opposants.

En ayant déjà affronté Echallens Région II et Cheseaux, le FC Donneloye se profile en tout cas comme un favori incontestable aux finales. Et le certain Donneloye – La Sallaz du 4 mai prochain risque de valoir son pesant de cacahuètes. Si ce n’est pas pour une place de finaliste, ce sera pour celle de leader du groupe 4.

Les prochains rendez-vous

Grosse semaine pour le FC Cheseaux! Mercredi, le FCC se rend à Thierrens y défier la II, coup d’envoi à 20h. Et samedi, à 19h, Cheseaux reçoit le FC Savigny-Forel. Donneloye, de son côté, attend dimanche, 14h30, et le derby sur le terrain de Thierrens II.

Un compte-rendu de Florian Vaney

FC Donneloye – FC Cheseaux 4-0 (1-0)

Buts: 42e Ubaldi, autogoal 1-0; 72e Vallotton 2-0; 74e Thomas 3-0; 82e Vermot 4-0.

Arbitre: M. Luca D’Angelo.

Donneloye: Riond; Durussel, Reymond (83e Heller), Miranda, Mercier; Vermot, Margairaz, Jaeggi (73e Stubi); Vallotton (76e Menana), Thomas, Keita.

Entraîneurs: Christian Leuenberger et Abraham Keita.

Cheseaux: Miocevic; Chassot, Ubaldi, Ejupi (75e Allard), Monteleone; Rai, Ferreira, Fagone, Favre; Virgilio (46e Jankuloski, 63e Mamie), Ostojic.

Entraîneur: Jean-Daniel Perroset.

Stade Dany Gavillet, Donneloye. 59e, Joël Riond repousse un penalty de Sasa Ostojic.

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