«Jouer les finales, ce serait un super cadeau pour cette équipe»

6-2! Lutry III devait absolument battre Cheseaux II dimanche matin dans le groupe 3 de 4e ligue. Les hommes de Cédric Sartoretti l’ont fait, avec une certaine manière. Des buts de Joao Barreiros, Cyril Porta, Jérôme Walker et un triplé de Nelson Da Silva ont permis aux Singes de passer devant leur adversaire du jour et, donc, de s’installer dans un fauteuil de finaliste. Attention, pourtant! Ce groupe 3 est particulièrement relevé entre Vignoble (1er), Poliez-Pittet (3e), Cossonay (4e), Cheseaux II (5e), Le Talent (6e) et Puidoux-Chexbres (7e). Toutes ces équipes-là feraient de beaux finalistes, mais la III de Lutry, cette fois, s’y verrait bien.

Pourquoi cette fois particulièrement? Parce que l’an dernier, cette sympathique équipe a terminé à un seul tout petit point de Cheseaux II. Frustrant, mais Cédric Sartoretti se doutait bien que cela n’allait pas être moins compliqué cette année, puisque ni Puidoux-Chexbres ni Cheseaux ne sont montés. Ce groupe est donc strictement le même, avec le redoutable Vignoble en plus! Pas de cadeau, donc, chaque point compte.

Dimanche matin, après cette belle victoire, nous nous sommes approchés de Cédric Sartoretti, lequel avait bien mérité de savourer la victoire. Il nous a accordé quelques minutes avant d’aller fêter ce succès avec ces joueurs.

Coach, une victoire 6-2 dans le match au sommet! La bière est meilleure après une partie comme ça, non?

Oui, c’est très bien! On est au bord du lac, un joli dimanche ensoleillé, une belle victoire… Il y a pire (rires). On a fait un bon match, je suis content. La différence s’est faite en deuxième période et je suis très content de la manière dont a géré ce match.

Vous passez devant votre adversaire du jour et vous vous installez sur la barre. Vous allez vous accrocher à cette deuxième place!

On espère bien! On n’est obligés à rien du tout, mais jouer les finales, ce serait un super cadeau pour cette équipe. L’an passé, il nous a manqué un point pour y arriver. Cette fois, on a vraiment envie d’y aller, pour s’offrir trois matches très sympas. Ce serait une expérience formidable pour les joueurs et pour moi.

Vous êtes très jeune, non? Vous ne jouez plus?

J’ai 34 ans, merci (rires). Non, je me consacre complètement à l’équipe. J’ai toujours joué ici et voilà six ans, le club m’a demandé de reprendre cette III. J’ai accepté et je ne le regrette pas. On est vraiment une III, avec tout ce que cela comporte. On a les anciens joueurs de la I, et les juniors qui sortent des A.

L’amalgame prend bien?

Oui, c’est sympa. On essaie d’intégrer les jeunes au mieux et surtout de leur faire comprendre que venir en 4e ligue n’est pas une punition, mais une étape dans leur parcours. Arriver tout de suite en 2e ou en 3e ligue pour un gars de 17 ans ce n’est pas forcément évident. Une bonne saison avec nous, voire deux, et il sera prêt. En 4e ligue, ça joue déjà, il ne faut pas croire.

D’autant que vous avez fêté une promotion, déjà!

Oui, nous sommes montés de 5e en 4e ligue, c’est vrai. Au début, on voulait juste se maintenir à ce niveau, mais on se rend compte qu’on est pas trop mal. On est invaincus depuis deux ans et demi sur notre synthétique!

Incroyable!

On a la chance d’avoir de superbes installations, on peut vraiment bien se préparer, mais comme je vous le disais, on est une III. J’insiste énormément sur l’ambiance, l’esprit d’équipe. Celui qui ne veut pas comprendre ne peut pas jouer chez nous.

Et ça marche?

On a un groupe de 24 joueurs et les entraînements se font à 18, au minimum. Je suis un entraîneur heureux, qui privilégie le contact avec ses joueurs. On est une équipe de copains, mais qui joue au football sérieusement.

Vous essayez de faire jouer tout le monde?

On est 24, mais avec les suspendus, les blessés, on n’est jamais au complet. Franchement, j’essaie de faire entrer tout  le monde, mais comme dans toutes les équipes du monde, c’est plus facile quand vous gagnez largement que quand le score est serré. Il y a le groupe et il y a la compétition. Tiens, un exemple concret ce matin contre Cheseaux. J’ai un super jeune joueur, mais pour un match tendu et serré comme celui-ci, j’ai préféré le faire débuter dehors, pour ne pas qu’il se mette trop de pression. Il est entré à la mi-temps et tout s’est bien passé. Mais oui, on donne du temps de jeu à tout le monde. C’est normal, à notre niveau.

Tiens, au fait, pourquoi jouez-vous dans le groupe du Gros-de-Vaud?

On a fait cette demande, justement pour le côté « buvettes ». Bercher, Villars-le-Terroir, Le Talent… Tout cette mentalité-là nous correspond bien. Il faudrait leur poser la question, mais je crois qu’ils nous apprécient aussi. Et on n’est pas si loin.

La I peut jouer les finales en 2e ligue, vous aussi en 4e ligue. Il n’y a que la II qui va mal…

Oui, c’est vrai.

Si vous montez et qu’eux coulent, vous pourriez inverser les équipes?

Oh, ça, je ne sais pas… Il y aurait une réflexion, c’est sûr. On doit agir dans l’intérêt du club, mais aussi des joueurs. Franchement, je ne peux pas vous dire qu’on n’y a jamais pensé, mais on est loin de ce double scénario. Ils vont jouer à fond pour se sauver et nous on veut faire les finales, c’est sûr.

Vous, d’un point de vue personnel, vous vous voyez faire une carrière d’entraîneur?

A ce niveau, oui. Tant que l’ambiance est comme ça, je continuerai aussi longtemps que je le pourrai. Mais pour répondre à votre question, je ne me vois pas aller beaucoup plus haut. J’adore le foot, mais j’ai une vie à côté (rires). La 3e ou la 4e ligue, ça me convient très bien, c’est le football que j’aime.

Vous allez superviser vos adversaires?

Je m’y intéresse, oui. Quand on ne joue pas en même temps, j’aime bien aller voir. Ce week-end, on ne joue pas et il y a Puidoux-Poliez samedi soir. Ce n’est pas impossible que j’y fasse un tour.

Votre principal adversaire pour les finales?

Je pense que Vignoble va les faire. Il reste une place à prendre et je pense que Poliez-Pittet est le mieux placé, si vraiment vous me demandez de choisir. Mais attention à nous (rires)!

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