La mauvaise affaire du FC Donneloye

Ce n’est pas encore fait, mais cela y ressemble quand même fortement. Depuis mercredi soir, le FC Donneloye a de grandes (mal)chances de disputer ce tant redouté barrage contre la relégation de 2e en 3e ligue. Pourquoi? Parce qu’il risque bien d’y avoir trois relégués vaudois de 2e ligue inter et, donc, mécaniquement, ce sont cinq clubs qui devront quitter la 2e ligue vers le bas à la fin de la saison en cours. Dans ce groupe 1, La Sallaz et sans doute Baulmes seront relégués d’office, même si le FCB a encore une maigre chance de disputer un match décisif à Donneloye lors de la dernière journée. Mais ce ne serait même plus un miracle, ce serait une réécriture complète de l’Ancien Testament. Les deux relégués directs étant connus à 99%, le match de mercredi entre Grandson et Donneloye servait à donner une tendance sur qui affrontera, sans doute, le 12e de l’autre groupe de 2e ligue pour un match de la peur que personne ne se réjouit de jouer.

Grandson a eu trop de blessés pour être ambitieux

Le vainqueur du jour? Il s’agit du FC Grandson-Tuileries, qui peut se considérer comme sauvé, ce qui n’était pas forcément évident il y a encore quelques semaines. Pourquoi? Carlos Rangel n’a pas eu de chances avec les blessés, tout simplement. C’est vrai pour toutes les équipes de 2e ligue, mais à Grandson, particulièrement. Quand les Grandsonnois sont au complet, ils sont redoutables et leur seul tort est de ne pas l’être assez souvent. Mais comment leur reprocher d’être poissards ou trop fragiles? Pourtant, on voyait bien Grandson lutter pour une place tout en haut en début de saison. Il ne manquait qu’un buteur à cette équipe, qu’ils avaient trouvé en la personne de Daniel Costescu. Si lui a été à la hauteur des espérances, ce sont bien ses coéquipiers qui manquaient à l’appel semaine après semaine, chacun pour des raisons différentes. Frustrant, parce que cette équipe au complet vaut mieux que son 9e rang, bien mieux.

Face à Donneloye, pour ce match de la peur, l’entraîneur colombien a pu compter sur les retours de Julien Fantoli, de Danilo Patricelli et de Renato Provenzano, les deux derniers en cours de partie, et ils ont fait de vraies différences. Et, bien sûr, Grandson a une arme fatale, Daniel Costescu, auteur d’un doublé alors qu’il rentrait à peine d’un mariage à l’étranger.

Une histoire de date de match

Ce choc, s’il a été très fair-play sur le terrain, a été plus « frais » en dehors. On ne va pas rentrer dans les détails, mais le jour de tenue du match a provoqué quelques débats entre les deux clubs, la faute à une compétition de BMX ayant occupé le terrain du Pécos tout le week-end. D’abord fixé à lundi, le match a été repoussé à mercredi, puisque le lundi était le jour de réserve du BMX en cas de mauvais temps. Et le fait de voir arriver juste à temps pour le match de mercredi l’attaquant roumain, auteur de 16 buts cette saison, a fait grincer quelques dents du côté de Donneloye. A juste titre, puisque 90 minutes plus tard, ce n’étaient plus 16 buts que Costescu comptabilisait, mais 18! Disons-le clairement: Grandson a gagné ce match sur le terrain et c’est tout ce qui compte.

Jérôme Thomas en face-à-face, c’est souvent au fond

Devant un très joli public pour un mercredi soir, toute la partie latérale du terrain étant largement remplie, Donneloye a pris l’avantage peu avant la pause grâce à un but de son attaquant Jérôme Thomas. Le capitaine des Oies a fait parler son légendaire sang-froid face à Nicolas Jaccard, un gardien qu’il connaît bien. En remportant son face à face, Thomas a prouvé, une semaine après Echichens, qu’il montait en puissance dans ce championnat et cela ne peut pas être une mauvaise nouvelle en vue des prochains matches et, surtout, des barrages qui se profilent.

Daniel Costescu égalise dès l’entame de la deuxième mi-temps

Car oui, Donneloye a fini par perdre ce match qu’il maîtrisait plutôt bien. Pourquoi? Parce que Grandson a eu la chance de revenir tout de suite au score, dès l’entame de la deuxième période. Une faute sur Samuel Carrasco offrait un coup-franc bien placé à Daniel Costescu, qui ne se faisait pas prier pour le réduire magnifiquement, du côté du gardien, mais suffisamment fort et bien placé pour que celui-ci ne puisse pas intervenir. Cette égalisation rapide était la meilleure des choses qui pouvait arriver à Grandson. Etre mené par Donneloye n’est en effet jamais une bonne nouvelle, puisque les Oies sont capables de transpercer n’importe qui en contre grâce à la vitesse d’Hervé Vallotton et de Jérôme Thomas. 1-1, donc, et bientôt 2-1 grâce à Danilo Patricelli. A peine entré, il s’en allait défier Joël Riond et le battre proprement. Du bon travail, mais Donneloye réclamait un penalty pour une action litigieuse quelques secondes plus tôt de l’autre côté.

Des décisions globalement défavorables aux Oies cette saison

Cette action-là reflète à merveille la saison des hommes de Walter Späni, derniers au fair-play et qui se sentent victimes de décisions arbitrales qui ne tournent pas en leur faveur. En fait, il est étonnant de voir comment une saison peut partir sur de mauvaises bases entre un club et le corps arbitral et continuer jusqu’à la fin, dans une sorte de cercle vicieux. Donneloye, se sentant floué, se montre véhément, réclame, conteste, ce qui braque les arbitres contre eux, et ainsi de suite. Le FCD avait pourtant cherché à comprendre cet hiver (lire ici), mais les choses ont repris comme au premier tour et ce match en est l’illustration flagrante. Y avait-il penalty pour Donneloye à la 67e? Peut-être. Et tout est dans ce « peut-être ». Reste que 20 secondes plus tard, Grandson prenait l’avantage et se retrouvait à 11 contre 10, puisque Flavio Da Silva se faisait expulser pour un deuxième avertissement. Etait-ce vraiment lui qui avait contesté sur l’action? Apparemment pas, mais il n’en reste pas moins qu’ll a été « prié » de sortir du terrain. Avec un homme de moins, surtout aussi fort que lui, et un but de retard, la tâche devenait compliquée, pour ne pas dire impossible.

Donneloye a un calendrier trop compliqué par rapport à Echichens

Effectivement, Donneloye n’est pas revenu dans cette partie et a même encaissé le 3-1 en toute fin de match, des pieds de l’inévitable Costescu, remarquablement servi par Joao Monteiro. Grandson compte donc 8 points d’avance, alors qu’il reste 4 matches à Donneloye. Les Oies peuvent cependant imaginer rattraper Echichens, qui a six points d’avance et un match en plus. Le problème? Il y en a deux, en fait. Les Oies doivent jouer face à Pully, Payerne, LUC-Dorigny et Baulmes. Six points, voire sept, oui, peut-être, au grand maximum. Mais plus? Difficile d’y croire. Le deuxième écueil? Le classement fair-play. Donneloye y est plus que jamais dernier et compte donc virtuellement encore un point de moins qu’Echichens. Un FC Echichens qui va à Chavornay, reçoit Prilly et reçoit La Sallaz… Disons-le clairement: Donneloye sera barragiste. Point.

Il convient donc déjà de penser à ce match-couperet face à une équipe qui devrait se trouver parmi Benfica, Orbe, Stade-Lausanne II, Concordia et Ecublens. Comment le préparer? Vaste question. En ne prenant plus de carton, déjà, et en tentant de prendre confiance. Enrayer la spirale négative est une nécessité et un bon résultat face à Payerne ou Pully serait déjà un début.

Grandson peut toujours viser la barre du 50%

Du côté de Grandson, Carlos Rangel avait fixé comme objectif initial à ses troupes de réaliser 50% des points en jeu sur l’entier de la saison. On fait le calcul? Avec 26 matches, le 100% est de 78 points. La moitié? 39. A trois matches de la fin, le FCGT en compte 30. Reste donc à gagner les trois dernières parties, c’est tout. Le calendrier? A Terre Sainte II, face à Nyon II et à Chavornay. Pas facile. Mais l’essentiel est ailleurs, et largement: Grandson jouera en 2e ligue la saison prochaine.

Les hommes du match

Du côté de Grandson, énorme match de Joao Monteiro. Il a débuté comme latéral gauche avant de passer… milieu droit! Il a une activité folle, peut courir pendant deux jours sans s’arrêter et se bat sur chaque ballon. Exemplaire jusqu’à la dernière minute, lorsqu’il offre le 3-1 à Daniel Costescu. Il était au niveau avec Baulmes, en 1re ligue, avant de se blesser sérieusement. Là, il est en train de revenir de fort belle manière. Grosse performance également d’Hassan Bala. Le Tchadien a récupéré énormément de ballons et gagné de nombreux duels. Il ne fait pas de bruit, mais son travail à mi-terrain est très précieux.

A Donneloye, Gaëtan Pasche a fait son match avec sérieux et application, comme toujours. Lui non plus ne fait pas énormément de bruit, mais il est une valeur sûre du football nord-vaudois depuis des années. Le latéral droit a été bon mercredi soir et ce n’est pas une surprise. Jérôme Thomas a fait de vraies différences en attaque. Il a marqué le 0-1 dans le style qui est le sien, d’un tir croisé imparable. Il a eu l’occasion d’inscrire le 1-2, mais a trop croisé sa frappe. Comme d’habitude, il a montré du caractère et a refusé la défaite jusqu’à la dernière seconde.

Les prochains rendez-vous

L’US Terre Sainte II (10e) recevra Grandson le dimanche 25 mai, à 15h. Le même jour, à 15h30, Donneloye aura la lourde tâche de recevoir Pully (2e).

Le plan-fixe

FC Grandson-Tuileries – FC Donneloye 3-1 (0-1)
Buts: 44e Thomas 0-1; 46e Costescu 1-1; 68e Patricelli 2-1; 90e Costescu 3-1.
Arbitre: M. Onkol.

FCGT: Jaccard; Sengül, Cometta, Marendaz, Joao Monteiro; Carrasco (60e Patricelli), Hassan Bala, Joao Vila, Fantoli (64e Provenzano); Minic (46e Jolidon), Costescu.
Entraîneur: Carlos Rangel.

FCD: Riond; Pasche, Leuenberger, Burdet, Stubi; Weber (76e Ziehli), Da Silva, Lambercier (70e Pellaux), Vallotton, Jäggi (62e Deriaz); Thomas.
Entraîneur: Walter Späni.

Notes: Terrain du Pécos. Expulsion de Flavio Da Silva (68e, deuxième avertissement).

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