Montreux, c'est déjà costaud

Si le concept de «choc des extrêmes» fait bien plus de sens au mois d’avril que le 27 août, après uniquement deux semaines de compétition, toujours est-il que c’est ce que nous apprenait le classement sur Concordia, dernier avec deux défaites et aucun but marqué, et sur Montreux, en tête avec six points et un différentiel de buts de +7.
Une mince affaire pour le leader ce samedi au Bois-Gentil? On aurait pu y croire lorsque Bashkim Sukaj a ouvert le score après à peine… 45 secondes de jeu, au sein d’une défense incroyablement démobilisée pour l’occasion. C’était, toutefois, clairement sous-estimer des Lausannois, il est vrai un peu passés à côté de leur entame de championnat, mais toujours redoutables. La réaction? Benoît Tabin lançait Atef Ammari qui ne tremblait pas au moment de tromper Gabriel Vieira: troisième minute de jeu, Concordia était enfin rentré dans la partie, 1-1! Montreux allait devoir s’arracher s’il entendait poursuivre son sans-faute et légitimer son rôle parmi les favoris du groupe.

Atef Ammari, l’homme en forme côté lausannois

Les mêmes questions sont, pourtant, bien vite remontées à la surface lorsque Loïc Vuichoud s’est joué de Ronaldo Rodrigues avant de glisser sa frappe sous le corps de Pablo Soutullo, alors qu’on ne jouait que depuis dix minutes (1-2, 10e). L’équipe de Marcos Carballo est-elle vraiment au niveau de l’an dernier? Peut-elle rivaliser avec une formation qui a battu Crissier 4-2, alors qu’elle s’est, elle-même, inclinée 2-0 contre ce même adversaire? D’un revers de la main, en prenant le jeu à leur compte, les Lausannois ont balayé tous les doutes.
Une merveille de contre mené à toute vitesse permettait à Atef Ammari de prendre, à nouveau, sa chance côté gauche, mais son envoi était détourné par le poteau. Très en vue aujourd’hui, le buteur faisait, une fois de plus, tout juste, quelques instants plus tard, au moment d’alerter Gabriel Vieira, mais la claquette du dernier rempart du MS était parfaite. Concordia était bien là, tout près, se procurant les meilleures occasions et développant son jeu, toujours aussi attractif, de manière à clairement mettre en difficulté des visiteurs qui auraient, sans doute, pu en mettre un de plus, mais qui pouvaient se montrer plutôt satisfaits de rentrer aux vestiaires avec une longueur d’avance.

Concordia rate ses deux entames de mi-temps

Un problème de réalisme? D’expérience et d’agressivité, surtout, explique Marcos Carballo: «La grande différence entre Montreux et Concordia, aujourd’hui, c’est l’agressivité dans les endroits décisifs, affirme celui qui s’est activé autant que possible sur son banc pour mobiliser au maximum ses joueurs. On a été beaucoup trop tendres, on s’est fait manger. Après, il ne faut pas être dupes. Lucas Bühlmann et Ronaldo Rodrigues, nos deux défenseurs, ce sont des 1999… On leur en demande beaucoup, mais ils n’ont pas la tâche facile face à l’expérience que possède la plupart des Montreusiens».
En faisant référence au manque d’agressivité, l’homme fort des bleus et blancs avait, probablement, encore dans un coin de sa tête les deux entames de périodes catastrophiques des siens, qui avaient vu, en première mi-temps, Bashkim Sukaj ouvrir le score, et, en seconde période, Eric Rameau heurter le poteau de Pablo Soutullo, 20 secondes à peine après le coup d’envoi. Et, effectivement, par deux fois, la défense lausannoise n’avait aucune excuse si ce n’est sa passivité.

Montreux a du solide à tous les étages

Si l’entraîneur de Concordia tient à rappeler la différence d’expérience entre les deux formations, c’est bien que Montreux n’est pas le dernier venu. Et c’est en bloc, à l’expérience et collectivement que les visiteurs ont fait la différence. Il faut dire qu’avec Pierre Cheminade en tant qu’entraîneur-joueur, Eric Rameau comme capitaine ainsi que Bashkim Sukaj et Christopher Schwindt comme principaux renforts cet été, les Montreusiens sont plutôt bien fournis à ce niveau-là.
Le premier a parfaitement tenu la baraque derrière, le deuxième est toujours aussi précieux pour son engagement, son implication dans le jeu ainsi que son sens du but, et les deux nouveaux arrivés ont chacun marqué, pour ouvrir et clore la marque (2-4, score final) d’un match qui n’a rien eu d’une promenade de santé. Oui, Montreux tient du lourd à tous les étages, tout particulièrement devant, et encore plus particulièrement lorsque Loïc Vuichoud tire son épingle du jeu et inscrit deux buts capitaux. Et les 13 goals en trois matches ne viennent pas de nulle part, loin de là.

Un certain contrôle des débats quasi permanent

«C’est vrai qu’on a souffert, avouait Pierre Cheminade, qui bénéfice toujours du soutien de Daniel De Nardis sur le banc pendant qu’il se trouve sur le terrain. Le problème, c’est qu’on a commis quelques erreurs individuelles qui ne doivent pas arriver et qui nous ont coûté cher. On ne s’est pas facilités la tâche». Pourtant, Montreux n’a jamais véritablement semblé perdre le contrôle de la partie, même lorsque Benoît Tabin croisait parfaitement sa tête pour permettre à Concordia de revenir à 2-3 (73e). S’il le doit en bonne partie à sa très bonne gestion de match et à son aisance à se tirer de toutes les situations, il faut bien avouer que, en plus d’être un brin maladroit devant les buts, la réussite a également fui les locaux. Juste avant d’inscrire son 2-3, Benoît Tabin avait imité Atef Ammari en allumant le montant de Gabriel Vieira, verni en l’occasion.

La facilité, le pire ennemi du MS

Et, malgré l’allant offensif insufflé par le très bon Jules Uwimana, qui ne cesse de confirmer tout son potentiel saison après saison, les Lausannois ne sont jamais parvenus à se créer la dernière grosse occasion, celle pour arracher quelque chose et, enfin, décoller dans ce championnat. Et ça, forcément, ça a fait le bonheur du nouvel entraîneur-joueur du MS: «C’est vrai que, même malmenés, même à 2-3, on est restés assez sereins. Dégager de la sérénité, c’est une des grandes forces de cette équipe et ça fait partie des choses que j’essaie d’apporter ici. Le problème, c’est qu’il faut pouvoir le jauger. J’ai remarqué qu’on pouvait rapidement avoir tendance à tomber dans la facilité. Et cela pourrait être notre principal frein cette saison».

Pierre Cheminade: «On a le potentiel pour finir tout en haut»

«En dehors de ça? Je ne me fais pas de souci, je constate énormément de positif depuis ma prise de fonction. On n’est pas encore au complet et tout se passe déjà pour le mieux. Bien sûr, il y a encore à travailler, mais les petits détails se corrigeront d’eux-mêmes, à force d’efforts, au fur et à mesure de la saison. Le prochain match? Je sais qu’on joue contre La Sallaz, qui fait un bon début de championnat (lire l’interview de Michaël Pacella ici). Après, pour être vraiment honnête, je ne regarde pas beaucoup ce qu’il se passe ailleurs. On a les joueurs et le potentiel pour finir tout en haut, alors autant se concentrer sur nous et tout faire pour y arriver», conclut le Français, sûr de la force de son équipe, qui aligne donc un troisième succès en championnat en autant de matches et qui se positionne, plus que jamais, comme favori dans ce groupe 2.
 
Concordia-MS2
 
 

Concordia ne décolle toujours pas

L’heure n’est pas autant à la fête pour le troisième du dernier exercice, qui n’a, donc, toujours pas empoché le moindre point cette saison. Pourtant, le FC Concordia aperçu cette après-midi avait tout, ou presque, de l’enthousiaste formation de l’année dernière, qui, par son jeu fluide, dynamique et tellement vivant, est capable de se mettre au niveau de n’importe quel adversaire.
Alors, bien sûr, comme très souvent, les Lausannois ont manqué d’un réalisme qui ferait véritablement d’eux une équipe de tout premier plan en 2e ligue, mais le problème ne vient certainement pas d’aujourd’hui, comme le fait comprendre Marcos Carballo: «Vous voulez la vérité? Je pense qu’on n’est ni meilleurs ni moins bons que la saison dernière à la même époque. La seule différence, c’est qu’on avait eu énormément de chance au début du dernier championnat, et on s’était retrouvés avec 12 points en cinq matches. Aujourd’hui, on n’a un peu moins de chance et on stagne à zéro. On n’a pas été bons sur nos deux premiers matches, mais on est au même niveau que l’an dernier à cette époque. Je ne nous vois pas en danger de relégation pour autant, je pense même qu’on peut toujours finir dans les toutes premières places du classement, mais il faudra monter en puissance et se remettre de ces trois défaites qui pèsent un peu sur le moral, forcément. Le point positif, c’est qu’on est en progrès. On ne fait pas un mauvais match aujourd’hui, par rapport à celui de Crissier, c’est même nettement mieux. À nous de bien préparer la venue de Aigle II ici, le week-end prochain, et de sortir de cette petite spirale négative».

Marcos Carballo: «Laisser l’équipe mieux que je l’ai récupérée

Une victoire serait même impérative si Marcos Carballo souhaite vivre une dernière saison en beauté au sein d’un club qu’il a rejoint il y a trois ans et demi, au bord de la relégation, et avec lequel, il l’a encore démontré ce samedi, il a vécu et vivra encore de grandes émotions.
«Je suis arrivé, l’équipe avait fait cinq points de tout le premier tour… J’ai amené avec moi Malick (Gehri) et Pablo (Soutullo), on a gagné 25 points et obtenu le droit de disputer un barrage contre Donneloye, qu’on a fini par remporter, et on s’est sauvés. Tout ce que j’espère, c’est de laisser l’équipe mieux que je l’ai récupérée. Cela fait plus de trois saisons que je suis ici et, je n’ai absolument pas honte de le dire, je n’ai reçu aucune proposition pour entraîner ailleurs. Et, même si je souhaite continuer mon parcours en tant qu’entraîneur, je me suis dit qu’il était peut-être venu le temps pour moi de laisser la place à quelqu’un d’autre».

Un compte-rendu de Florian Vaney

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