Montreux remporte un vrai choc au sommet

Du suspense, des buts, de l’intensité et deux équipes, comme souvent, très plaisantes à voir jouer: le choc entre Montreux-Sports et Pully Football a tenu toutes ses promesses samedi! Il faut dire que ni Montreusiens ni Pulliérans ne pouvaient se permettre de se cacher, après avoir chacun perdu leur dernière confrontation, respectivement contre Bex et Saint-Légier. Et vu que tous deux se verraient bien parmi les deux premiers du groupe en juin prochain, il était aussi question de marquer son territoire et de montrer quelle équipe possède le football le plus efficace à l’est de la capitale. Et dans cette optique-là, c’est bien Montreux qui est reparti de Chailly avec une longueur d’avance sur son opposant, même s’il a fallu cravacher pour l’obtenir.

Hugo D’Aquino score d’entrée

La faute, avant tout, à un Pully combatif, qui a, une fois de plus, prouvé qu’il n’est jamais vaincu. Ce sont eux, d’ailleurs, les visiteurs, qui sont le mieux rentrés dans cette partie. Hugo D’Aquino, titularisé dans l’offensive pulliérane pour la troisième fois de la saison au côté d’Hervé Rickli, jouait de malice et de réussite pour transformer un ballon qui traînait dans la surface des locaux, un peu maladroits en l’occasion. Les visiteurs semblaient en route pour frapper un grand coup, d’autant plus qu’on sentait le MS un peu déconcentré, pas totalement prêt à en découdre avec un adversaire qui avait soif de points, après sa lourde défaite à Saint-Légier (3-0) laquelle, disons-le ainsi, peut souffrir de certaines contestations.

Pully a faibli après sa grosse entame de match

Le Pully Football avait besoin d’un gros résultat à Montreux pour faire table rase du passé et définitivement oublier les événements de Praz-Dagoud, et autant dire que son premier quart d’heure allait clairement dans ce sens. «Je regrette, cependant, ce passage entre la 20e et la 35e. On manque franchement de rythme durant ce quart d’heure-là et cela nous coûte cher», s’agaçait Mario D’Alessandro. Et, comme par hasard, cela correspond au moment où Montreux a augmenté le rythme, dévoilé tout son potentiel et… marqué deux buts!

Eric Rameau a apporté le déclic à son équipe

Car, si l’on a eu un peu de mal à reconnaître Pierre Cheminade et ses hommes en début de rencontre, il n’a pas fallu grand chose pour que l’étincelle, l’élément déclencheur, ait lieu et qu’on la retrouve dans les yeux des locaux. En fait, il a suffi que le grand Eric Rameau se retrouve dans la surface adverse le ballon dans les pieds. Dès lors, le buteur sait toujours quoi faire. Cette fois-ci, il a cherché à se retourner pour affronter Antony Russo, avant de se retrouver propulsé à terre. Comme toujours, le Français avait parfaitement joué le coup et permettait à son partenaire-coach de transformer le penalty et de remettre les deux équipes à égalité.

Bashkim Sukaj, un but de plus qui porte son total à 6

À ce moment, le grand Montreux-Sports, celui qui est leader du championnat et qualifié par la plupart de ses pairs comme le grand favori du groupe, était bien de retour, et les pensionnaires de Chailly en ont fait baver à leur adversaire jusqu’à la pause. Cedrico Franja et Nelson Oliveira se sont démarqués, mais c’est bien l’intenable Bashkim Sukaj qui a fini par donner une longueur d’avance à ses couleurs, en faisant tout, tout seul, dans les 16 mètres adverses. Il avait manqué d’un peu de tranchant, de vivacité et, peut-être aussi, d’un peu de volonté pour vraiment faire mal lors de ses premières incursions dans le territoire pulliéran jusqu’ici. Mais, sur ce coup, le grand milieu droit ne devait rien à personne. C’est la sixième fois de la saison, déjà, que Sukaj traumatise une arrière-garde de 2e ligue par sa puissance et sa capacité à être dangereux sur n’importe quel ballon.

Montreux sait aussi se montrer patient et frapper en contre

«On ne peut pas dire qu’on fasse une mauvaise seconde période, je trouve même qu’on a été plutôt bons. C’est un aspect du jeu auquel on ne nous associe pas forcément, mais sur lequel on doit aussi progresser et on veut pouvoir s’appuyer». L’aspect du jeu dont parle Pierre Cheminade? Faire le dos rond, se montrer patient et taper en contre-attaque. Cela ne ressemble pas à ce qu’a l’habitude de proposer Montreux? C’est vrai, mais force est de constater que, ça aussi, les Chablaisans savent le faire, et plutôt bien, même. Le résultat du jour, en tout cas, leur donne entièrement raison. Car, effectivement, au retour des vestiaires, Pully avait repris les rênes de la partie et ne les a plus lâchés jusqu’à son terme.

Pully a montré ce qu’il sait faire de mieux après le thé

En fait, on avait que très rarement vu les hommes de Mario D’Alessandro proposer un football aussi calme, aussi posé et aussi construit. «On a remis les choses en place à la pause. Par eux-mêmes, les joueurs se sont rendus compte de ce qui n’allait pas, de leurs erreurs, et ont su y apporter une réponse. On a montré tout autre chose en seconde mi-temps et, à mon sens, on ne mérite pas de repartir les mains vides ce soir». C’est bien à force d’insister et de mettre sous une pression continue l’arrière-garde montreusienne que celle-ci a fini par craquer. Dans l’ordre, la reprise imprécise du bout du pied d’Hugo D’Aquino, le coup de tête mal cadré d’Adrien Gulfo puis le sauvetage sur sa ligne de Marco Mammone, alors qu’Anthony Schwyn semblait avoir fait le plus dur, avaient tous le poids d’un but et ont contribué à entamer l’endurance des locaux. Celui qui a su en profiter s’appelle Yannick Favre, et c’est sur un lointain coup-franc que personne n’est parvenu à dévier, que le capitaine a finalement délivré les siens (2-2, 76e).

Eric Rameau, l’homme qui fait la différence

Cela n’aurait choqué absolument personne que cette réussite clôture le match, que tout le monde se quitte bons amis et reparte chez lui avec un point dans la poche. Mais le monstrueux Eric Rameau en a décidé autrement. Si Pully s’est incliné ce soir, le premier responsable, c’est bel et bien le capitaine du MS. C’est lui qui, d’une frappe croisée à la perfection, sur un très bon service de Bashkim Sukaj, au plus fort de la pression adverse, trompait Antony Russo et apportait les trois points à ses coéquipiers. On jouait la 82e minute, Montreux ne s’était plus montré aux avants-postes depuis des lustres et Pully n’a rien trouvé à répondre à ça. Pas de doute, se montrer solide défensivement et procéder en contre, c’est toujours beaucoup plus facile lorsqu’un de vos attaquants se nomme Eric Rameau.

«On manque encore de niaque, de grinta, de volonté!»

Toujours est-il que le coup est passé prêt pour Pully et que, même si c’est un excellent résultat de s’imposer face à un adversaire de ce calibre, Montreux semble être en mesure de faire encore beaucoup mieux. Car, on le répète, un partage des points aurait, au moins, tout aussi bien reflété ce qu’il s’est passé samedi soir à Chailly. À en entendre les propos de Pierre Cheminade, il ne lui manque plus qu’un peu de temps pour que cette équipe commence vraiment à monter en puissance: «Après notre victoire face à Concordia (lire ici), je ne vous cachais pas que, ce qui me faisait le plus peur, c’était qu’on tombe dans la facilité, ce qui arrive fréquemment lorsqu’on évolue avec des joueurs aussi talentueux. On va dans le bon sens, mais il y a encore de gros efforts à faire de ce côté-là. On manque de niaque, de grinta, de volonté! Une des raisons à cela, c’est qu’on compte pas mal d’absents, principalement pour cause de blessure, et ce sont des joueurs importants, de ceux qui en veulent, justement. À partir de la semaine prochaine, on va commencer à les récupérer, et aucun doute qu’ils vont nous faire beaucoup de bien», conclut le défenseur central qui en est, déjà, à cinq réussites cette saison.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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