Ce week-end, presque tout le football vaudois retiendra son souffle. En raison des finales de 2, 3, et 4e ligue d’une part, mais aussi du dénouement de la saison de 2e inter, qui pourrait avoir plusieurs conséquences à tous les niveaux, dont de nouvelles relégations. Tour d’horizon des enjeux pour les clubs de 2e inter et des impacts possibles pour le football vaudois.
SLO Association est relégué
Malgré sa belle victoire 4-2 à la Tuilière contre Concordia, samedi dernier, la première équipe du « SLO Association » est définitivement reléguée en 2e ligue. Les Stadistes peuvent encore terminer 14es avec 32 potentiels points, mais ne peuvent plus rattraper le meilleur 14e tous groupes confondus, qui est actuellement la réserve du FC Wil, comptant déjà 34 points. Après une saison dans le football interrégional, marquée par un changement d’entraîneur et certains remous en coulisses, la reconstruction doit déjà recommencer, en repartant de 2e ligue. « Il a manqué un peu de stabilité au club pour obtenir le maintien, concède Vagner Gomes, qui quitte son poste de vice-président pour retrouver le banc de Portalban-Gletterens. Lorsqu’une équipe joue avec le même entraîneur depuis 4-5 ans, il est difficile de reprendre le flambeau. Il faut un temps d’adaptation, et c’est aussi pour ça que le timing n’était peut-être pas idéal. »
Un deuxième vaudois va-t-il couler ?
Deux autres formations vaudoises seront encore engagées dans la lutte pour le maintien, samedi dès 18h. Concordia et Echichens, respectivement 12 et 13e, peuvent encore être dépassés par Collombey-Muraz et terminer 14e. Actuellement, avec 34 points, Concordia en compte le même nombre que Wil II, mais souffre d’un moins bon classement fair-play. En d’autres termes, si Collombey gagne et que Echichens ou Concordia perdent ou font match nul lors de cette dernière journée, il y aurait un deuxième Vaudois relégué en 2e ligue.
Si cela arrive, quelques surprises pourraient se produire dans les ligues inférieures. Voici les trois changements principaux qui interviendraient si deux Vaudois sont relégués en 2e ligue :
- Il n’y aurait plus 5, mais 4 promus de 3e à 2e ligue au terme des finales.
- Il n’y aurait plus 8, mais 9 relégués de 3e à 4e ligue.
- Il n’y aurait plus 12, mais 13 relégués de 4e à 5e ligue.
Le plus grand risque pour les clubs vaudois des ligues inférieures réside donc dans l’augmentation du nombre de relégués en 4e et 5e ligue. Actuellement, les deux derniers de chaque groupe de 3e et 4e ligue vont descendre. Mais si la 2e ligue inter venait à perdre un deuxième Vaudois, la moins bonne équipe qui se situe juste au-dessus de la barre (10e) en 3e et 4e ligue, tous groupes confondus, serait aussi reléguée.
En 3e ligue, c’est la « deux » de Concordia, avec 18 points en 22 matchs, qui prie pour le sauvetage de son équipe fanion et celle d’Echichens. Si les hommes de Charly Cornut venaient à couler, ils entraîneraient dans leur chute leur équipe réserve.
En 4e ligue, c’est le Stade Nyonnais qui fait figure de mauvais élève, avec 15 points en 21 matchs (les forfaits ne comptent pas). De quoi rajouter encore plus de suspense à cette soirée du samedi 14 juin !

Saint-Prex a fait le plus dur… en apparence
Leader avec deux points d’avance sur Martigny, Saint-Prex aura besoin d’une victoire sur le terrain de Vernier, 8e, pour s’assurer le titre de champion et la montée. Avec 58 points, les hommes d’Andy Laugeois ne sont pas non plus assurés de terminer dans les deux meilleurs deuxièmes (également promus). Si le plus dur semble être fait, il faudra réussir à confirmer cette promotion face à une formation qui n’a plus grand chose à jouer. Plus facile à dire qu’à faire…
La « deux » du SLO veut se battre pour la montée, sur le terrain comme en coulisses
Dans le groupe 2, Gentian Bunjaku et ses protégés réalisent une première saison en 2e ligue inter au-dessus des attentes. « Pour cette première année, l’objectif était d’abord de se maintenir. Mais en voyant qu’à Noël on était 3es, on s’est dit qu’il y avait quelque chose à jouer, et qu’on verrait ce que ça donnerait. »
A une journée du terme, la réserve du SLO est 3e de son groupe, derrière Bosporus, qui ne peut plus être rattrapé. Pour rappel, six équipes de 2e inter montent en 1re ligue : les quatre premiers, ainsi que les deux meilleurs deuxièmes. C’est là que la bataille administrative commence. Le FC Bosporus a vu sa potentielle promotion être refusée par la Ligue, faute d’un mouvement juniors répondant aux conditions.
Dans un tel cas, le règlement des « prescriptions d’exécution » de la 2e ligue inter, établi par la Ligue Amateur, prévoit que le troisième meilleur deuxième, puis le quatrième meilleur deuxième puissent monter. Or, Hiraç Yagan et les Stadistes contestent ce règlement. « L’article 73 du règlement de jeu de l’ASF ne prévoit pas le cas d’un refus de promotion pour des raisons réglementaires, comme c’est le cas pour Bosporus. L’article attribue au comité de la Ligue Amateur le droit de fixer la procédure de promotion uniquement en cas de renonciation d’une équipe à une promotion à laquelle elle aurait droit. Mais rien ne mentionne, dans cet article 73, le cas d’un refus de promotion pour des raisons règlementaires. De plus, il est mentionné que ces procédures doivent être établies avant le début de la saison, ce qui n’a pas été le cas. Au vu de tout cela, les procédures de promotion notamment définies par la LA dans l’article 10.2.4 des prescriptions d’exécution pour la 2e ligue inter ne peuvent, selon nous, pas s’appliquer. »


Ce que craint le SLO, c’est d’être victime d’une injustice, dans le cas où sa deuxième équipe terminerait 3e de son groupe, tout en étant meilleure comptablement qu’un deuxième d’un autre groupe, qui serait lui promu. « Si nous finissons 3es mais avec un meilleur bilan comptable que les 2es d’autres groupes, c’est une question d’équité sportive et nous méritons de monter. Bosporus a été interdit de promotion par la Ligue, donc nous devrions être considérés comme étant les 2es de notre groupe. Un groupe entier ne peut pas être exclu de la discussion pour la promotion alors que c’est une seule équipe qui a fauté. Nous, on n’a rien fait ! »
Actuellement, les pensionnaires de Samaranch comptent toutefois un petit point de retard sur Martigny, deuxième « meilleur deuxième ». Voici la situation avant la dernière journée :
Les meilleurs 2es actuels :
- groupe 1 : Martigny 56pts/29m
- groupe 2 : Bosporus 59/28
- groupe 3 : Buochs 57/29
- groupe 4 : Balzers 53/28
Le SLO, dans le groupe 2, est 3e avec 55 pts en 29 matchs.
Pour Alain Grosjean, membre de la Commission de jeu de la Ligue Amateur, la situation est claire. Malgré les contestations du club lausannois, le règlement de la Ligue Amateur doit s’appliquer, et ce sont les meilleurs 2es qui monteront. Ne pouvant plus terminer 2e de son groupe, le SLO ne peut donc pas prétendre à la promotion. Mais la bataille administrative ne semble pas terminée.
Un bilan positif pour une première
Pour Gentian Bunjaku, qui avait mené cette équipe en 2e ligue inter sur le terrain, et qui la dirige désormais depuis le banc, le verdict du terrain est forcément positif. Dans un groupe relevé, impliquant de nombreux déplacements outre-Sarine, les Lions s’en sont très bien tirés. « Si on avait évolué dans le groupe 1, je pense qu’on aurait eu un peu plus de points. Dans notre groupe, les équipes sont plus physiques, ça joue fort, sans laisser d’espaces, témoigne le technicien. Mais on a tout de suite vu en préparation, lorsqu’on a affronté des équipes du groupe 1, que nous les avons dominées, on était au-dessus. Dans ce sens-là, évoluer dans le groupe 1 nous aurait favorisés. »
Si Hiraç Yagan et les dirigeants du SLO attendent encore la réponse définitive du département juridique de l’ASF, il semblerait que la réserve des pensionnaires de la Pontaise évoluera toujours en 2e ligue inter la saison prochaine. Pour définitivement viser une promotion ?

Texte : Mathieu Grandchamp
Photo de couverture : Seb Mory