Yverdon Sport a passé 167 de ses 270 minutes de championnat à 10 contre 11! Après les expulsions de Sacha Margairaz en première période face au SLO, puis de Dadie Mayila à la 47e à Bavois, c’est Yannick Bovay qui a pris un carton rouge à la 33e face à Naters, samedi. En trois matches de championnat, YS n’a donc jamais pu développer son jeu, mais cette incroyable série d’expulsions n’empêche pas les Yverdonnois de compter six points après trois journées.
Samedi, face à Naters, Yverdon a donc joué à dix depuis la 33e, mais s’est imposé 2-0 grâce à des réussites de Fatah Ahamada (72e) et Blake Smith (89e) en fin de match. Forcément, on a voulu en savoir plus en appelant Julien Marendaz.
Coach, encore un carton rouge en première période!
Oui, c’est une série incroyable, je vous l’accorde.
Une expulsion logique, selon vous?
Elle est sévère, si vous me demandez mon avis. Le premier carton jaune, d’accord, mais le deuxième, une minute plus tard, j’estime que l’arbitre n’était pas obligé de le sortir. De loin pas, même.
Yannick Bovay a pris ses deux cartons jaunes en deux minutes?
Exactement. Et on s’est de nouveau retrouvés à dix sans que ce soit mérité. C’est ma lecture des choses, en tout cas.
Qu’est-ce qui se passe dans votre tête, à ce moment-là? Trois cartons rouges en trois matches, à la 25e, 47e et 33e, ce n’est quand même pas habituel!
La première chose qui me passe par l’esprit, c’est que faire, déjà! On avait déjà deux suspendus et pas énormément de solutions sur le banc, forcément. Il a bien fallu faire quelque chose…
Donc?
J’ai décidé de faire entrer Isaac Bamele, qui est un latéral, dans la position de Yannick Bovay, en milieu défensif à côté de Florian Gudit. Et il a été très bon. Son entrée nous a permis de stabiliser le milieu, même à dix. Le point noir, c’est que j’ai de nouveau dû sacrifier Eros Pitronaci, comme à Bavois. Je suis désolé pour lui, ça lui tombe dessus deux fois de suite, mais l’équilibre de l’équipe est plus important que tout.
Du coup, vous êtes restés avec vos deux milieux défensifs…
Oui, et on a bien tenu. Franchement, Naters a eu très peu d’occasions, pour ne pas dire pas du tout. Ils ont été un peu dangereux sur coup de pied arrêté, mais c’est tout. On n’a pas subi plus que ça, pour tout dire, et ce qui est beau, c’est qu’on est allés chercher la victoire en fin de match!
En contre?
Oui, par Fatah Ahamada tout d’abord, à un quart d’heure de la fin. Et à la 90e, Allan Eleouet a pu servir Blake Smith, qui a gagné son face-à-face avec le gardien valaisan.
Ah, c’est bien, ça! Deux buts de deux attaquants, ça doit vous faire plaisir, non?
Très. Au final, c’est une soirée positive, avec les trois points et cette belle démonstration collective.
Mais ces trois cartons rouges en trois matches, c’est fou quand même… Vous allez devoir en parler à votre équipe, c’est obligé, non?
Mais non, ce sont des faits de jeu! Sincèrement, ces trois expulsions ne sont pas dues à notre style de jeu ou à que sais-je… Cela tient à un arbitre plus sévère qu’un autre ou à une faute de dernier recours, pas à une agressivité mal placée. Non, je n’ai rien à reprocher à mon équipe et il n’y aura pas de mot d’ordre particulier. Après, c’est sûr qu’on aimerait bien finir un match à onze, une fois (rires).
Surtout qu’on sait que vous prônez un jeu basé sur la possession de balle, sur la circulation… Vous n’êtes pas frustré de n’avoir pas encore pu le présenter à votre nouveau public?
Cela viendra, on ne va pas jouer tous les matches à dix. Mais le fait que l’on compte six points malgré tous ces cartons, cela montre le courage et l’état d’esprit de cette équipe. Mercredi, à Bavois, on n’a pas été récompensés. Ce soir, on l’est. Je pense que notre public voit cela, constate qu’un groupe est en train de naître et qu’il est solidaire. Sincèrement, gagner deux matches à dix, cela en dit long sur l’envie qu’a YS de réaliser une belle saison.
