Thierrens II a fait le nécessaire pour gagner

«Je me donne corps et âme pour bâtir une équipe de 2/3e ligue compétitive, mais de là à rivaliser avec une équipe de 2e ligue inter… c’est n’importe quoi». Jean-Daniel Perroset a trouvé plusieurs raisons de s’énerver ces derniers jours. Déjà, il n’avait pas aimé notre article consacré à la lourde défaite de son FC Cheseaux à Donneloye (lire ici) dimanche dernier, lors duquel nous estimions que son équipe ne méritait pas mieux. L’éternel débat entre le journaliste et l’entraîneur, cela ne date pas d’hier et cela ne s’arrêtera pas demain. Mais tout aurait pu être oublié en cas de bonne performance de son FCC ce mercredi à Thierrens.

Dani Caseiro en tête de liste

Ce n’est cependant de nouveau pas cette fois que les éléments étaient réunis pour redonner goût au football à l’expérimenté entraîneur. La raison? Dans un match d’importance pour les deux équipes (le FCT pour le maintien, le FCC pour les finales), Thierrens II a fait appel à l’aide de cinq joueurs de la première, et ceux-ci, en particulier devant, ont fait la différence. Ainsi mercredi, ce sont Dani Caseiro, régulièrement titulaire à la I, Cyril Dufey, remplaçant de luxe, ainsi que Lucien Meylan, Loïk De Grennus et Sébastien Sauty, trois éléments jouant beaucoup moins, qui sont venus renforcer la II. Voilà pour les faits. Un souci? Vraiment pas, étant donné que la pratique est plutôt courante et, surtout, qu’elle était nécessaire aux locaux pour pouvoir aligner une équipe ce soir. Frustrant? Absolument, et on peut comprendre l’agacement de Jean-Daniel Perroset, sur ce coup-là.

«Ce n’est pas ma vision du football»

«Lorsqu’on me demande de prêter mes joueurs pour renforcer la deux? Je refuse, tout simplement, car ce n’est pas ma vision du football. En plus, j’étais présent le jour où le match a été repoussé, et je peux vous assurer que le terrain était en meilleur état qu’aujourd’hui. Et grâce à ça, Thierrens peut faire jouer des gars de la première équipe contre lesquels on ne peut pas rivaliser…». Encore une fois, on peut parfaitement comprendre la grosse colère du coach même si ce ne sont pas cinq titulaires de la première équipe qui sont venus renforcer la réserve. Cyril Dufey, il y a encore une année, jouait d’ailleurs en 3e ligue à l’AS Haute-Broye.

«Je ne retire pas quatre joueurs de la II pour faire jouer ceux de la I…»

À cela, son vis-à-vis, Valentin Gavillet, donne une réponse très claire: «Je sais déjà ce qu’on va dire autour de nous et, au fond, je comprends. Nous aurions réagi de la même manière. Mais le fait est qu’on n’avait juste pas le choix. Je ne retire pas quatre joueurs de l’effectif de la «II» pour mettre des gars de la première équipe à la place. Sur la feuille de match, on est 16 ce soir. Parmi eux, cinq joueurs de la une. S’ils ne sont pas là, on fait comment? Entre les blessés et les absents, notre effectif est décimé. À Thierrens, c’est notre politique, on fonctionne comme ça. Et puis, on a aussi joué notre rôle de seconde garniture, en donnant du temps de jeu à certains joueurs qui n’en ont pas encore eu à l’échelon supérieur. Nous ne sommes, de loin pas, les premiers à profiter de ce système, il y en a eu bien d’autres avant nous, et même contre nous. D’ailleurs, ça ne nous a pas empêché de perdre à Prilly le week-end dernier, malgré les renforts». Pas sûr, tout de même, que ce dernier argument séduise grand monde à Cheseaux…

Cheseaux avait pourtant ouvert la marque

En marge de cette polémique, donc, il y a eu match et, oui, il a été largement dominé par Thierrens II, comme pressenti. Pourtant, Cheseaux était bien la première formation à s’être mise en évidence. Un tir, après 17 secondes, qui laissait sous-entendre des volontés bien plus offensives que face à Donneloye trois jours plus tôt, puis même l’ouverture du score, trois minutes seulement après le coup de sifflet initial. Grégory Chassot déviait finement de la tête un excellent centre venu de la gauche et des pieds d’Adriano Fagone. On était très agréablement surpris de l’attitude des visiteurs qui démarraient la partie pied au plancher et qui se donnaient les chances de déjouer les pronostics.

Dufey, De Grennus et Caseiro faciles

Malheureusement pour le suspense, la bonne marche du FCC n’a duré véritablement qu’un quart d’heure, après lequel les hommes de Valentin Gavillet ont enclenché la deuxième et laissé parler la classe de leur offensive. Le plan de jeu était établi, et tout le monde trouvait, les yeux fermés, la flèche Cyril Dufey à la pointe de l’attaque. La preuve? Le débordement de Dani Caseiro côté droit, qui a enrhumé deux adversaires, avant de trouver, seul au point de penalty… Cyril Dufey. Le jeune numéro 12 en a, d’ailleurs, raté plus qu’il en a transformé ce soir. Mais, au vu de la physionomie du match, personne ne lui en tiendra rigueur. Surtout pas après l’accélération plein centre qu’il nous a offert et qui, non sans avoir dribblé le gardien, aboutissait au 3-1. Entre temps, Loïk De Grennus avait parfaitement servi Dani Caseiro pour le chef d’œuvre de la soirée: un petit ballon piqué qui ne pouvait qu’être admiré par Vjeran Milocevic à la suite d’une balle en profondeur bien négociée et d’une course et d’un contrôle admirablement réalisés.

15 minutes, c’est tout ce qu’il a fallu au FCT pour faire la différence ce soir, puisque, malgré des occasions à foison pour les locaux, plus rien n’a été inscrit. Il y a vraiment eu un fossé entre les deux formations au Marais. Notons encore, c’est important, le très bon match de M. Osvaldo Henriques, l’arbitre de cette rencontre.

«On ne pouvait pas paniquer»

Un fossé, évidemment, constaté à son tour par le coach thierranais: «Effectivement, on est restés serein, même après le 0-1. On ne pouvait pas paniquer, on savait qu’on avait énormément de qualité devant, et ça s’est confirmé. On aurait, d’ailleurs, pu en rentrer quelques uns en plus. Je ne sais même pas comment le score a pu resté à 0-0 en seconde période. Toujours est-il que c’est une victoire qui fait du bien après la déconvenue de Prilly (5-3), le week-end dernier, qu’on a un peu remis en course du même coup. Il y a huit équipes en dix points désormais, la fin de championnat s’annonce rude. En plus, on joue Donneloye dimanche… Malgré tout, il y a de quoi être confiant. La plupart de nos matches se dérouleront à domicile, où on est toujours meilleurs!»

Cheseaux a cherché à limiter les dégâts

Si le score nul et vierge après le thé demeure être un mystère pour Valentin Gavillet, Jean-Daniel Perroset apporte un élément de réponse: «Effectivement, on menait 0-1. Mais c’était peut-être contre le cours du jeu, non? À la pause, j’ai resserré les rangs derrière pour éviter le naufrage, car ils auraient pu en mettre bien d’autres… Bien sûr, ce n’est pas comme ça qu’on allait aller en planter trois, mais on n’avait pas vraiment le choix». Le choix du coach du FCC n’était pas dénué de sens au vu de la verve de l’avant-garde adverse. Malgré tout, ce score final de 3-1 demeure assez flatteur pour les visiteurs au regard de ce qu’il s’est passé. «Les finales? Non non, ce n’est clairement plus d’actualité. Donneloye et La Sallaz nous semblent quand même supérieurs», conclura Jean-Daniel Perroset.

Un article rédigé par Florian Vaney

Les prochains rendez-vous

Cheseaux reçoit le FC Savigny-Forel ce samedi à 19h En Sorécot. Le lendemain, dimanche à 14h30, Thierrens II accueille Donneloye.

FC Thierrens II – FC Cheseaux 3-1 (3-1)

Buts: 3e Chassot 0-1; 19e C. Dufey 1-1; 28e Dani Caseiro 2-1; 35e C. Dufey 3-1.

Arbitre: M. Osvaldo Henriques.

FCT: Lin; Cornu, Sauty, Gurtner (86e Studer), Bonny (62e Dizerens); De Grennus, Aymon (77e Krattiger), Meylan, Dani Caseiro; Bostan, Dufey.

Entraîneur: Valentin Gavillet.

Cheseaux: Miocevic; Godinho (85e Mamie), Ubaldi, Laville (51e Rai), Monteleone; Ricardo Ferreira, Allard, Fagone; Chassot, Persano (78e Lasan), Ostojic.

Entraîneur: Jean-Daniel Perroset.

Stade du Marais.

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