Assens II s’enflamme et ça fait mal

Tout aurait pu basculer bien différemment mercredi, dans le derby entre Echallens Région III et Assens II, et Cristian Fernandez est en droit de se demander ce qu’il se serait passé si son coup-franc n’avait pas heurté la barre transversale après… trois minutes de jeu! La poisse et les montants collent depuis le début de la saison à la peau de la formation basée à Etagnières, et ce n’est pas la réception d’Assens qui a amélioré son cas de ce côté-là. D’autant que, sur l’action de rupture, Benjamin Valet allait plus vite que tout le monde sur la droite et centrait pour Michael Brülhart qui pouvait, un brin chanceusement, tromper une première fois Renaud Dessarzin. En assommant leur adversaire de la sorte en moins de cinq minutes, les visiteurs venaient de faire le plus gros du travail. Le reste allait suivre tout seul.

Vincent Barbay: «En première mi-temps, on n’a pas livré la marchandise»

«On est revenu des vestiaires très fort. J’ai dit aux gars de se lâcher et d’en mettre un peu plus parce que, en première mi-temps, on n’a pas vraiment livré la marchandise. On s’est caché, on a attendu, mais on était loin de produire notre jeu». Vincent Barbay avait le sens de la formule pour expliquer que son équipe était bien heureuse de partir boire le thé en menant au score. Non pas qu’Echallens se soit montré très pressant durant les 45 minutes initiales, mais, surtout, que ses hommes aient trouvé l’ouverture sur l’une de leur seule occasion de la mi-temps. D’ailleurs, ce n’est pas un hasard si un seul des… huit buts inscrits ce soir a été marqué en première période.

Simon Maiorano pourra-t-il remplacer Sébastien Rossier?

En fait, d’un côté comme de l’autre, on a surtout vu Simon Maiorano tenter des choses. Remarquable et remarqué depuis le début de la saison, le buteur challensois n’a, sans doute, pas réalisé son meilleur match ce soir. Mais il a pesé, comme souvent, et il a, à nouveau, prouvé être capable de faire la différence sur un geste, une accélération, un contrôle orienté. Finalement, il a dû se contenter d’obtenir un bon coup-franc (qui aurait pu être un penalty à deux mètres près). «Honnêtement, je ne sais pas comment il fait pour garder son calme en permanence, expliquait Yann Jeanmonod, l’entraîneur-joueur d’ERIII. Encore à l’entraînement cette semaine, il fait toujours le geste juste, celui dont il a besoin pour se mettre en bonne position, et, à chaque fois, sa frappe termine sur le poteau ou juste à côté. Il a beaucoup scoré en préparation et on pensait que sa saison allait être lancée après son but le week-end dernier. En tout cas, avec un peu de confiance, il a tout pour bien faire».

L’avant-garde du FCA est un feu

Si ça n’a pas fonctionné pour Simon Maiorano et ses coéquipiers en phase offensive, le FCA, de son côté, n’a pas attendu bien longtemps après la pause pour expliquer à son adversaire comment un but se marque, et plutôt six fois qu’une. On avait à peine passé l’heure de jeu En Champ-Giroud que le score était déjà de 1-4. Et ça, c’était avant que Michael Brülhart, pour le doublé, Siméon Martin, qui semble décidément inarrêtable en ce début d’exercice, et Damien Bourgeois viennent alourdir l’addition et ajouter leur patte au succès d’une équipe qui compte déjà 19 réalisations en cinq matches.

Les joueurs sont assidus? Le coach le leur rend bien

«On leur en plante sept et le seul attaquant qui n’est pas capable d’en enfiler un, c’est moi!», rigolait Sacha Voeffray, sorti à la mi-temps, depuis le banc de touche, symbole de la bonne ambiance qui règne à la II d’Assens: «Quel plaisir ça procure de coacher cette équipe! Bien sûr, on ne gagne pas 7-1 tous les jours, et c’est parfois un peu plus compliqué, je l’admets. Mais, globalement, c’est un super groupe de potes, travailleur et tellement sympathique. Ils bossent tellement bien que j’ai même dû refuser trois joueurs de la I qui auraient pu venir nous donner un coup de main. J’avais 18 gars sur la feuille de match, et il a fallu les choisir parmi 25 qui sont là à chaque entraînement. Ils méritent tous leur place dans l’équipe et c’est la moindre des choses, à mon sens, de les faire jouer», se réjouit Vincent Barbay, entouré de tous ses joueurs célébrant la fessée infligée aux voisins, une bière à la main.

Gaël Grossenbacher a pu garder ses gants et passer une soirée tranquille

Il faut dire que le technicien a de quoi avoir le sourire. Son équipe tient déjà son troisième succès de l’exercice, aligne les réussites avec une aisance déconcertante et des buteurs en pleine bourre, à l’image du doublé en quatre minutes et du gros match de Steve Duvoisin, et affiche un niveau de jeu réjouissant. Si Gaël Grossenbacher, le dernier rempart du FCA, a bien failli enlever ses gants pour aller montrer à ses coéquipiers comment s’effectue une passe et un contrôle avant la pause, il a, finalement, lui aussi, apprécié le spectacle en seconde mi-temps. Il faut dire que, quand Assens s’enflamme, ça va très vite et, surtout, ça fait très mal! Des centres millimétrés, des éliminations individuelles, un pressing de tous les instants et les jumeaux Dutoit qui tiennent toujours aussi bien la baraque derrière… Lorsque les Bleus et Violets jouent comme ça, on n’a clairement pas envie de se retrouver en face.

Faire mieux que le 6e rang de l’an dernier

«Selon moi, reprend le coach, par rapport aux autres formations, on fait une grosse partie de la différence au physique. On est prêt, physiquement, on est affûtés. Cela se ressent vraiment à partir de la 60e, où certaines équipes commencent à souffrir pendant qu’on est encore relativement frais. Si cela peut faire naître une ambition chez nous? Honnêtement, aucune, si ce n’est celle de faire mieux que la saison dernière, où on avait terminé 6e. Si on exclu la défaite à Cheseaux, on fait un bon début de championnat. On s’est également inclinés face à Valmont, mais c’était un très bon match, et Valmont est probablement l’un des grands favoris du groupe. Il y a de quoi être positif et réaliser une bonne saison». Assens est, en effet, responsable des trois seuls buts encaissés par Valmont jusqu’ici.

En terme de réussite, Echallens III est passé d’un extrême à l’autre

On a la mine un peu moins réjouie, forcément, du côté des pensionnaires de Champ-Giroud. Avec un seul point engrangé en trois rencontres, 13 buts encaissés en deux matches et la 7e place du classement avec une partie en plus à leur actif, les Challensois ne connaissent pas tout à fait le même succès que la saison dernière à la même époque. Et le manque de réussite n’est pas seul responsable là-dedans, comme l’explique Yann Jeanmonod, qui a pris le relais de Didier Schütz à la tête de l’équipe cet été: «On ne peut pas tout mettre sur le compte de la chance, loin de là. On se souvient qu’on avait eu énormément de réussite en début de saison dernière, absolument tout nous réussissait. Ça nous avait, notamment, permis de nous retrouver en tête à la trêve hivernale. Fatalement, lorsqu’on passe d’un extrême à l’autre, on doit en payer le prix».

Les anciens leaders peinent à être remplacés

«Et puis, on a aussi beaucoup rajeuni l’équipe durant l’intersaison. On a moins de cadres, comme Sébastien Rossier ou Maciej Stefanski, sur lesquels on ne peut plus compter aujourd’hui. C’était le genre de gars capables de mettre le pied sur le ballon quand il le fallait, de faire tourner le match en notre faveur sur une action… Aujourd’hui, c’est un peu ce qui manque à notre groupe, et j’attends de certains «anciens» qu’ils prennent leurs responsabilités et jouent ce rôle de leader. À l’heure actuelle, on a trop peur de jouer, de s’exposer, d’essayer des choses… Mais c’est précisément ce que j’ai envie de voir dans cette équipe. On est crispé, on a peur… ce n’est pas ça jouer au foot! Il faut relever la tête et se libérer», conclut l’ancien gardien, qui a… marqué l’unique but des locaux dans cette partie!

Un compte-rendu de Florian Vaney

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