Porto est solide et réaliste

«Soyons honnêtes deux minutes: aujourd’hui, Porto a fait tout juste! Ils ont peut-être trois occasions sur le match, ils en transforment une et nous bloquent derrière durant le reste du temps. Ils ne pouvaient, tout simplement, pas faire mieux». Dylan Ramel, le jeune entraîneur d’Echallens Région II, avait pourtant de quoi être frustré. Ce sont bien ses hommes qui se sont montrés les plus entreprenants dans le jeu et créés les plus grosses occasions, dimanche après-midi à Chavannes. Avec beaucoup de sportivité, le jeune entraîneur a, cependant, préféré commencer par saluer la prestation de ses adversaires du jour, tant il est vrai que Porto Lausanne a réalisé un grand match dans le réalisme, l’opportunisme et la gestion de son avantage. Un avantage acquis à la 27e, grâce à une parfaite déviation de la tête de Ouassim Belgaid suite à un coup-franc de Rui Abreu.

David Scilipoti s’est cassé les dents sur Edgardo Estay

Avant d’être contraint à passer le reste de l’après-midi à devoir courir après le score, Echallens a pourtant eu les opportunités pour passer devant. David Scilipoti s’est retrouvé seul dans la surface avec un ballon qu’il aurait, dans un meilleur jour, plus que probablement mis dedans, avant de s’en aller en face à face contre le dernier rempart lausannois. Par deux fois, c’est bien lui, Edgardo Estay, qui a eu le dernier mot. Ce dernier a même définitivement dégoûté le buteur challensois en fin de période initiale, en lui ôtant le ballon des pieds dans un second un contre un.

Echallens a touché deux fois les montants… en 30 secondes!

Le scénario après la pause a été sensiblement le même. Les visiteurs ont pris le jeu à leur compte et se sont, cette fois, appuyé sur des hommes différents pour faire parler la foudre. Mais ni le coup de tête d’Andréa Conus, terminant sa course sur le poteau, ni la frappe enveloppée de Bastien Varidel, finissant… sur la latte, tout juste trente secondes après, ne trouvaient grâce auprès de l’excellent Edgardo Estay. Pendant ce temps-là, Porto Lausanne s’est très bien contenté de défendre et de réduire au maximum le champ d’action de Mickaël Mercier et ses coéquipiers. Les hommes de Robert Kok auraient même pu afficher un total de réussite de 100% si Yann Jeanmonod n’avait pas gagné son duel face à Pajtim Basha juste avant l’épisode des deux montants.

Les Jaunes et Verts ont manqué d’inspiration

Si cela aurait été immérité? Au vu de ce qu’ont proposé les deux formations pendant 90 minutes, oui, clairement, cela aurait été très sévère pour les Jaunes et Verts. Mais il faut quand même avouer que les Challensois, tout dominateurs ont-ils pu être, n’ont pas montré leur meilleur visage et fait preuve de toutes les qualités qu’on leur prête volontiers habituellement. En manque d’inspiration et de volonté, ceux-ci ont eu beaucoup de peine à mettre à profit leur possession de ballon, qui devait osciller entre 60 et 70% sur l’ensemble du match. Et tout mettre sur le manque de réussite serait se cacher une partie du problème, comme l’explique Dylan Ramel: «C’est vrai qu’on tape deux fois les montants et que cela peut changer le match. Mais, même, je ne suis pas sûr qu’on cherche vraiment à marquer sur ces deux occasions. Si vous prenez Ouassim Belgaid, sur son coup de tête, il cherche à nous faire mal, à nous enfoncer. Je ne pense pas qu’on ait eu la même attitude de guerrier devant le but».

Dylan Ramel: «On n’a pas envie de se faire mal»

Un jour sans? Un certain manque de confiance en soi? Le problème semble récurrent chez les Challensois depuis le début de la saison, et le jeune technicien pointe plutôt l’attitude de ses joueurs du doigt: «On n’a pas envie de se faire mal. Alors, effectivement, face à des équipes de bas de classement, cela suffit. Mais dès qu’on affronte des gros, on est tout de suite bousculé, projeté hors de notre zone de confort et tout devient beaucoup plus compliqué. Et puis, lorsque, ajouté à cela, on joue à l’extérieur, sur un terrain dont on n’a pas l’habitude, l’affaire se gâte vraiment. Aux Trois-Sapins, sur un terrain sur lequel on a dû perdre deux fois en une année, on reste très fort, heureusement». C’est vrai que le terrain n°6 de Chavannes n’a pas tout à fait les mêmes dimensions que le billard des Trois-Sapins où les Challensois ont l’habitude d’évoluer, et que ceux-ci se sont rapidement retrouvés à l’étroit.

Dylan Ramel: «Croyez-moi, on va s’accrocher!»

Reste que cette défaite participe au début d’exercice en demi-teinte de la II d’Echallens Région. On en est qu’au premier quart du championnat, on ne va certainement pas tirer de conclusions hâtives et on espère sincèrement que cette équipe saura relever la tête au plus vite, rien que pour le spectacle et la jouerie qu’il est capable de créer dans un bon jour. On pouvait s’attendre à voir cette attrayante équipe jouer les premiers rôles après avoir manqué les finales pour deux petits points la saison dernière, mais elle demeure scotchée en milieu de tableau avec neuf points en six rencontres, soit déjà sept unités de retard sur Granges-Marnand et Porto Lausanne, et neuf sur le leader, Cheseaux: «Et on en est les premiers affectés, concédait Dylan Ramel. Nous aussi, on s’attendait à jouer les premiers rôles. Mais la réalité est qu’on est trop timides pour le moment et que ce groupe est bien plus relevé que l’an dernier. Et le fait de devoir composer avec pas mal d’absents alors qu’on a rajeuni l’équipe durant l’été n’aide pas. Même si, croyez-moi, on va s’accrocher!»

Porto Lausanne s’est métamorphosé durant l’été

Après les victoires de Cheseaux et de Granges-Marnand ce week-end, l’une des deux formations présentes à Chavannes cet après-midi allait forcément devoir faire les frais de cette confrontation, et observer la tête du groupe s’éloigner un peu, momentanément en tout cas. Mais, puisque les Portugais de Lausanne se sont montrés géniaux d’opportunisme, ceux-ci sont parvenus à rester dans le bon wagon. Et pour suivre le rythme effréné de Cheseaux, il faut s’accrocher: «Enfin, portugais… ils ne sont plus que deux dans l’effectif, tempère Robert Kok. Si notre équipe a connu des changements pendant l’été? Une bonne vingtaine, au moins, oui!»

Un groupe multiculturel

Bigambo Rochat (lire ici) n’est donc de loin pas la seule arrivée à Porto en ce début de saison: «Et on attend encore deux joueurs, en plus de tous ceux qui ne sont pas encore qualifiés ou qui reviennent de blessure. Le résultat, c’est qu’on est devenu un groupe multiculturel, on retrouve des joueurs de tous les horizons. Et, pour le coup, l’ambiance dans l’équipe se porte vraiment bien. Il faut savoir se montrer pédagogue, ne pas leur mettre trop de pression ni de contraintes et plaisanter avec eux, mais, en 3e ligue, c’est tout à fait normal. Maintenant, avec l’attitude que l’équipe montre et les points récoltés, j’espère que le club suivra dans cette voie, pour permettre, au moins, aux joueurs de s’entraîner dans de bonnes conditions».

Robert Kok: «Il n’y pas de miracles, il faut qu’on bosse!»

«Le match d’aujourd’hui? questionne le boss néerlandais. Satisfait de la première mi-temps, durant laquelle on a montré du jeu, et un peu moins de la suite. Mais on a su rester fort dans la tête et gagner ce match au mental. Notre entame de championnat est satisfaisante, mais il y a encore beaucoup de choses à améliorer. Cela passera par le travail à l’entraînement, et ce n’est pas forcément la chose la plus simple à mettre dans la tête de ce groupe. On veut rester dans ce wagon de tête, mais, pour cela, il n’y pas de miracles, il faut bosser». Reste que, particulièrement dans ce groupe 4 des plus relevés, les points vont très vite commencer à se compter. Suffisant pour motiver la troupe de Robert Kok à se faire violence et augmenter la charge de travail? On serait déçu du contraire, tant le potentiel de cette équipe, qui plus est avec l’arrivée de renforts qui ne feront clairement pas tâche en 3e ligue, est indiscutable.

Un compte-rendu de Florian Vaney

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