Mélissa von Ow, 22 ans, présidente du FC Baulmes

Elle va avoir 23 ans, Mélissa von Ow. Mais surtout, elle aime son club, ce FC Baulmes dont elle est aujourd’hui… la présidente! « Ca s’est fait comme ça, je ne l’ai pas vraiment cherché. Simplement, quand l’ancien comité a décidé de s’en aller, il a bien fallu que quelqu’un le fasse », explique-t-elle. Ce quelqu’un, donc, c’est elle, Mélissa, jeune fille blonde souriante et extrêmement dynamique. Julien Cuérel ayant décidé de s’en aller cet hiver, lui qui a beaucoup de choses à gérer entre la syndicature de la Commune et son poste de député, le FC Baulmes s’est retrouvé devant un nouveau tournant. Et puis Mélissa s’est levée et a décidé d’assumer. Une décision forte de sa part, elle qui a bien sûr été élue démocratiquement par l’assemblée générale.

De supportrice à présidente en quelques années

« Bien sûr qu’il y a eu des questions et des craintes », sourit-elle. Il a donc fallu convaincre, mais cela a été d’autant plus facile que la jeune femme a eu l’intelligence de s’entourer de glorieux anciens. Adriano Francescato et Jacques Ravussin, pour ne citer qu’eux deux, sont partie prenante de l’aventure. « Ils me conseillent, ils m’entourent », continue celle qui sait très bien où elle va en prenant la tête de ce club historique du football vaudois. « J’en étais supportrice et aujourd’hui, je me retrouve actrice. Mon rêve, ou plutôt mon objectif, c’est qu’on retrouve cet esprit villageois. Je veux que les gens soient fiers du FC Baulmes, qu’ils soient contents de revenir au stade. On va tout faire pour », continue-t-elle.

Non, elle n’a pas transféré tout le FC Orbe

Si sa nomination est une bonne nouvelle pour le FCB, elle a été accueillie avec un certain scepticisme dans quelques clubs aux alentours. « Oui, je sais », soupire-t-elle. La faute à quoi? A de vilaines rumeurs, ce cancer du football amateur. « Plusieurs présidents ont commencé à dire que j’allais faire venir toute l’équipe d’Orbe ou tous les juniors A. On a même dit que j’allais sortir 20’000 francs pour transférer tout le FC Orbe à Baulmes! Non mais vous vous rendez compte? », s’insurge Mélissa. Alors, elle a pris son téléphone et a rassuré tout le monde. « Et j’ai apprécié l’attitude d’autres présidents, qui sont venus me parler à un repas de soutien. Ils m’ont dit: ‘Mélissa, on ne te connaît pas, mais on a entendu ça et ça. Avant de te juger, on veut savoir’. J’ai trouvé cette démarche honnête. Alors, j’ai pu leur expliquer ma philosophie et ils ont été rassurés. »

Gilles Chevallier sur le banc

La nouvelle présidente a donc pu tordre le cou aux rumeurs et, surtout, a pu prouver par ses actes qu’elle n’était pas là pour piller les autres clubs. Sa première décision forte: faire revenir le mythique Gilles Chevallier au FC Baulmes. Ancien joueur du club, celui qui était sans club depuis ses départs de Champagne et d’Yverdon II, a accepté le challenge après une conversation avec la patronne. « Quand j’ai vu comme elle s’engageait, l’énergie qu’elle met dans ce projet, j’ai été obligé de dire oui », se marre le nouveau coach du FC Baulmes. Le défi est compliqué, pourtant, puisqu’à mi-championnat, le FCB est dernier (6 points en 11 matches). « On a fait venir des renforts, c’était obligatoire », explique Gilles Chevallier. Ceux-ci ne proviennent donc pas d’un seul club, mais bien de plusieurs. « Ils viennent de Champagne, de Chavornay, de Champvent… On a un peu fait jouer le carnet d’adresses, mais surtout, ce sont des joueurs qui avaient envie de bosser avec moi », explique le nouveau coach.

Seul problème: l’absence d’un gardien de but

Seul point noir: l’absence d’un véritable gardien de but. « Et ça, c’est un gros problème, oui. Déjà au premier tour, je sais qu’ils en ont souffert. Et là, on n’a pas pu en recruter cet hiver, donc l’opération maintien se fera avec un ancien joueur reconverti dans les buts. Il a envie, il est motivé et il va tout donner, mais je ne cache pas que cette situation m’inquiète un peu. » Logique: comment espérer se maintenir sans un dernier rempart de qualité? « On va compenser avec le jeu et un état d’esprit impeccable », espère celui qui souhaite ne pas avoir à jouer ce printemps. A 49 ans, il pourrait encore, mais il souffre vraiment trop des genoux. « Cette fois, je me fais vieux », sourit-il.

Le plus important? Retrouver un esprit de village et de club

Le FC Baulmes prend donc un nouveau départ, un de plus. « Il y a tout pour bien faire. Un village qui aime le football, des installations magnifiques avec le stade et les vestiaires. Sans oublier des gens motivés », se réjouit Mélissa von Ow, débordante d’enthousiasme et d’énergie. A elle et à ses gars de jouer pour éviter une relégation en 4e ligue qui serait dommageable. « Oui, mais ce ne serait pas une catastrophe. On va tout faire pour se sauver. Mais l’important, c’est surtout de retrouver un esprit de village et de club. Que ce soit en 4e ou en 3e ligue », insiste la présidente.

 

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