Marcos Nunez: « La 1ère ligue? On pourrait y perdurer »

Lorsque l’on évoque le football féminin à l’intérieur des frontières du canton, un nom revient systématiquement avant les autres: celui d’Yverdon. Si les Nords-Vaudoises ont un mérite énorme à s’accrocher à leur place en LNA depuis toutes ces années, il n’en demeure pas moins que la relève vaudoise est encore bien loin chez les actifs, là où elle pointe, pourtant, clairement le bout de son nez parmi les catégories d’espoirs. La réalité, c’est que derrière les filles de Frédéric Mauron se trouve un trou béant, grand de trois divisions. C’est ici, en 2e ligue inter, que pointe l’équipe du FC Renens, qui est, tout simplement, la deuxième meilleure formation vaudoise chez les femmes. Heureuse nouvelle, celle-ci pourrait bientôt diminuer cet écart invraisemblable. Invaincue après un premier tour sur lequel elle a plané, la formation de Marcos Nunez est la candidate la plus crédible à une promotion en 1ère ligue.

Un automne quasi parfait

Sur le chemin d’une éventuelle montée se trouve, tout d’abord, un double affrontement face au FC Brig-Glis, qui donnera une première indication quant à l’état de forme actuel du FCR, qui n’a égaré que quatre points en route cet automne. «On doit rattraper une confrontation annulée du premier tour, voilà pourquoi on rencontre Brig-Glis deux fois de suite, explique Marcos Nunez. On saura plus précisément où on se situe une fois cette étape passée. J’aurais préféré qu’on reprenne le championnat dans de meilleures dispositions. On a clairement manqué de présence aux entraînements depuis qu’on a repris. C’est compréhensible, vu le quart de terrain sur lequel on doit parfois s’entraîner, mais tout de même, j’aurais apprécié un peu plus d’implication durant notre préparation.»

« À Renens, les filles aussi sont sanguines »

Plusieurs équipes du FC Renens s’entraînent au Censuy, parfois à la même heure, tous les terrains ne sont pas toujours praticables et, forcément, être confiné sur une toute partie parcelle du synthétique n’a pas nécessairement plu à toutes les filles de Marcos Nunez, ce qui est parfaitement compréhensible. «Mais ce sont des compétitrices, continue le technicien. Vu que les matches reprennent ce week-end, j’ai pu compter sur elles toute cette semaine. Il ne faut pas se laisser tromper: à Renens, les filles aussi sont sanguines. Sur le terrain, cela se traduit positivement en général, mais lorsque quelque chose ne va pas, elles ne prennent pas de détours pour le faire comprendre.»

43 buts pour la trio Repole-Béguin-Lanz

Une mentalité qui semble faire leur succès, puisque, en cas de victoire à la maison ce week-end (dimanche, 14h), les Renannaises prendraient cinq longueurs d’avance en tête de leur groupe de 2e ligue inter, à l’aube d’un second tour long de onze rencontres. Surtout, celles-ci peuvent toujours compter sur leur incroyable force de frappe (une moyenne de 5,3 buts par match). Les deux ex-Yverdonnoises, Cécile Beguin et Céline Lanz, ont déjà inscrit, respectivement, 15 et 14 réussites et ne comptent pas s’arrêter en si bon chemin. Si l’on ajoute au duo Béguin-Lanz les pions marqués par la capitaine, Rosita Repole, cela porte le total des trois jeunes femmes à 43 réalisations. Au temps dire qu’il ne vaut mieux pas malencontreusement se retrouver sur leur chemin.

Le style de jeu ultra-offensif de Marcos Nunez

«Offensivement, on n’a pas à se plaindre, c’est vrai. Maintenant, j’en attends plus des filles derrière. On est encore fébriles, et cela pourrait nous coûter cher. On doit être capable de bétonner, de remporter nos matches 1-0 quand il faut. Là-dessus, il faut progresser, commente Marcos Nunez au sujet de son secteur défensif qui n’a, malgré tout, encaissé que treize buts cet automne, avant de poursuivre. Cependant, c’est un problème qui s’identifie assez facilement. Lorsque j’étais au LS, comme joueur, j’ai eu la chance de côtoyer des entraîneurs au style très offensif, à l’image de Pablo Iglesias, notamment. C’est le football que j’essaie de transmettre à mes joueuses, maintenant que je suis dans la peau du coach. Le résultat est que, fatalement, on se concentre un tout petit peu plus sur une des deux surfaces de réparation.»

Des ambitions avouées

En 2e ligue inter, le football en permanence porté vers l’avant prôné par le boss du FCR fonctionne à tel point que personne n’est parvenu à mettre un but de plus que les Renannaises sur nonante minutes cette saison. Et en 1ère ligue? Qu’en serait-il si, d’aventure, les filles du Censuy venaient à se retrouver en tête du classement en juin prochain? «Je suis persuadé qu’elles possèdent le jeu pour, non seulement, être promues, mais également permettre à l’équipe de perdurer à l’étage supérieur. On ne parle pas encore de ligue nationale, hein. Mais se maintenir et même jouer le milieu de tableau, cela me paraît largement faisable avec un tel effectif», continue, sûr du potentiel de son groupe, Marcos Nunez, qui possède bien quelques idées derrière la tête pour encore améliorer la qualité de son contingent.

L’ambiance, le petit plus qui fait la différence

«La raison qui pousse des joueuses ayant évolué en LNA a nous rejoindre? L’ambiance qu’on retrouve ici, ça ne fait aucun doute. D’un côté, on est la deuxième équipe vaudoise derrière Yverdon, on ne l’oublie pas et c’est évident que cela aide. Mais je peux vous assurer que ce qui fait la différence, c’est l’entente du groupe. Il y a de la place pour les jeunes, à qui l’on donne un maximum de temps de jeu, ainsi que les plus expérimentées, et le mélange fonctionne très bien», conclut l’ancien joueur du Lausanne-Sport à l’aube d’un second tour qui s’annonce palpitant.

Un article rédigé par Florian Vaney

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