Dans le monde du football, les clubs souffrent grandement d’un manque de terrains et même de vestiaires. Encore plus en cette période d’hiver où les terrains sont parfois impraticables. Dans le nord-vaudois, seul le FC Champagne-Sports dispose d’un terrain synthétique et permet au club de bénéficier de conditions optimales toute l’année.
Le club d’Yverdon-Sport FC utilise régulièrement ses infrastructures comme cela a été le cas durant le mois de janvier. Ils viennent également y préparer leurs déplacements sur terrain synthétique.
De nombreux clubs sont dans une situation qu’on peut juger « précaire » et qui malheureusement peut freiner l’évolution d’un club. Les clubs situés aux terrains des Isles comme le FC Bosna Yverdon ou le FC Centre Portugais d’Yverdon se partagent un terrain pour 4 équipes actives au sein des 2 clubs. Sans compter le mouvement junior du FC Bosna Yverdon qui ne cesse de grandir.
Ce même terrain des Isles n’étant plus homologué pour la 2ème ligue, la première équipe du club bosnien va devoir s’exiler au Stade Sous-Ville à Baulmes. Les infrastructures sont de superbes qualités, le lieu est parfait pour y disputer ses matchs. Mais il y a un « hic », les membres et supporters du club sont très attachés à leur terrain. A terme, cela peut amener une perte d’identité pour un club communautaire comme celui-ci.
Rusmin Muminovic, le jeune président du FC Bosna Yverdon a pris le temps d’aborder le sujet pour nos lecteurs de FootVaud.
« On va effectivement jouer nos matchs à Baulmes, mais on ne pourra pas s’y entrainer. Nous avons également énormément de demandes de juniors que nous devons malheureusement refuser par manque de place que ce soit pour les entrainements ou pour les matchs. Nous avons également eu des discussions avec la commune pour l’homologation du terrain des Vuagères (actuel terrain du Rugby Club d’Yverdon). » s’exclama le président de 32 ans.
La première équipe du FC Bosna Yverdon est en bonne voie pour se maintenir en 2ème ligue. Si le maintien venait à se confirmer sur le terrain lors du 2ème tour, le club ne pourrait pas disputer ses matchs au terrain des Isles d’Yverdon-les-Bains pour la saison 2023/2024.
D’autres clubs sont dans des situations similaires, c’est le cas du FC Yvonand qui possède uniquement un seul terrain pour 2 équipes actives, 2 équipes de seniors ainsi qu’un mouvement junior très étoffé. Les équipes du club utilisent tous la même surface, que cela soit pour les entrainements et les matchs. Ils ont également accès à une petite surface de pelouse derrière leur terrain principal qui fait office de terrain d’entrainement.
Les communes ne cessent de s’agrandir, les demandes pour rejoindre les clubs sportifs ne font qu’augmenter. Il y a déjà un manque de place pour énormément de clubs, mais à ça il faut rajouter les conditions météos défavorable pendant une certaine période de l’année. Mais quels sont réellement les solutions de repli pour les clubs ? Le développement de terrain synthétique ne serait pas un premier pas en avant pour le nord-vaudois ?
Le FC Bavois, club de Promotion League qui prépare sa reprise sur les terrains de Grand-Vennes où habituellement joue le FC Lausanne Nord Academy. Aux échelons inférieurs, le FC La Sarraz-Eclepens s’entraine du côté de Dorigny et le FC Donneloye s’entraine régulièrement du côté de Lucens et y disputera des matchs amicaux. Le FC Chavornay-Sports prépare également sa reprise du côté d’Etoy.
De nombreux clubs décident également de louer des terrains comme à Echallens ou au sein du Centre Sportif de la Tuilière afin de pouvoir y disputeur leurs matchs amicaux.
C’était le cas ce dimanche 4 février où un match entre le FC Chavornay Sports et le FC Rances a eu lieu sur l’un des terrains annexes du centre sportif de la tuilière.
Ces éléments démontrent que les infrastructures nord-vaudoises n’ont pas évolués avec le temps et que les clubs doivent régulièrement trouver des solutions de repli en particulier lors de la période hivernale.
Le FC Champagne Sports est dans une situation tout autre depuis la création de son superbe terrain synthétique en octobre 2022. Le Président, Eric Cherix nous a fait part de sa satisfaction de pouvoir bénéficier d’un tel outil.
« C’est une bénédiction d’avoir un tel terrain mis à disposition par la Fondation pour le développement du sport à Champagne. On n’a plus besoin de reporter nos matchs ou entrainements, on s’entraine sauf en cas de grand froid surtout pour nos juniors. Depuis 2021, on est passé de 160 à 210 juniors, cela demande du job supplémentaire mais c’est satisfaisant. Pour le moment, on n’a jamais refusé de juniors et on espère ne jamais le faire » s’écria le président du club.
Effectivement, le club Champagnoux possède un superbe terrain pouvant accueillir des matchs officiels jusqu’à la 2ème ligue régional. Leurs infrastructures entourant leur superbe terrain ne sont plus adaptées et trop vétuste. Ces problèmes pourraient constituer un frein au développement du club à l’avenir, rappelons qu’un projet de collège est dans les tuyaux au sein du conseil communal. Celui-ci permettrait au club de bénéficier de nouvelles infrastructures et évoluer au mieux, il y a donc une période transitoire. L’horizon du projet serait fixé aux alentours de 2028-2030.
Les dirigeants de clubs sont de plus en plus dans une impasse. Mais est-ce que les clubs pourront-ils continuer à tourner comme ils le font sans avoir un développement de leurs terrains, vestiaires et installation du club ?
Rédacteur : Dylan Porchet
