Bavois a confirmé son bon début de championnat en obtenant un point mérité samedi face à Bulle aux Peupliers (0-0). Le capitaine bavoisan Adrian Alvarez, qui tirera sa révérence à l’issue de cette saison après neuf années passées au club, compte bien en savourer chaque instant.
Les derbies ont toujours une saveur particulière, mais celui qui s’est déroulé samedi aux Peupliers entre Bavois et Bulle, avait pris une toute autre dimension dans la tête et dans le coeur d’Adrian Alvarez. Le capitaine bavoisan l’a annoncé à son entraîneur Bekim Uka et à ses équipiers avant d’amorcer cette cuvée 2025-2026 du championnat de Promotion League: cette saison sera sa dernière sous la tunique du FC Bavois, et très vraisemblablement sa dernière tout court.
Alors, forcément, depuis la reprise, chaque rencontre disputée dans ce qui est devenu au fil des ans « son » jardin, suscite inévitablement une part d’émotion pour celui qui revêt le numéro 7 depuis 2017 et son retour de Suède. « J’ai dit au groupe avant le match que je ne voulais absolument pas perdre cette dernière confrontation à la maison face à Bulle. J’ai beau avoir 34 ans, mais mon envie de marquer des buts et de gagner des matches est toujours bien présente », glisse-t-il, conscient de l’importance de chaque point récolté pour son équipe.

101 buts en 246 apparitions pour « Alva »
Lorsque le natif de Morges avait posé ses bagages dans le Nord vaudois il y a de cela huit ans, pas grand-chose ne le prédisposait à avoir une trajectoire aussi rectiligne. Et pourtant, le temps, et surtout, son talent, couplé à son sulfureux tempérament, ont rapidement fait de lui la pièce maîtresse du collectif rouge et blanc. Jusqu’à le propulser sur le devant de la scène, tout d’abord en devenant le meilleur buteur de l’histoire de la Promotion League en 2023, puis en étant élu meilleur joueur de cette même Promotion League à l’issue de l’exercice 2023-2024. Malgré ces distinctions, « Alva » est resté le même, mettant ses qualités au service du collectif, ne rechignant jamais à la tâche et en continuant d’inscrire des réussites capitales lorsque les siens en ont eu besoin. « Si on m’avait dit lorsque je suis arrivé ici que j’y jouerais neuf ans et que je marquerais plus de 100 buts, je ne sais pas si je l’aurais cru, mais j’aurais signé tout de suite », sourit celui qui a franchi la barre des 100 buts le 23 août dernier, lors de la victoire 3-1 contre les M21 de Lucerne.
Le moment de tourner la page
En connaissant la trempe du bonhomme et sa soif de compétition, on pourrait être amené à se demander les raisons d’une telle décision, alors même qu’il semble encore en pleine possession de ses moyens physiquement. Mais pour Adrian Alvarez, l’heure est venue de peu à peu passer le flambeau. « J’ai été ce jeune joueur qui évolue avec des anciens, et je ne veux pas du tout ressembler à ce vieux qui insiste pour absolument jouer toutes les rencontres et rester 90 minutes sur le terrain. Bien évidemment j’ai toujours à coeur d’aider l’équipe, mais s’il y a des éléments qui méritent également leur place, je serais le premier heureux à les voir fouler la pelouse », avoue-t-il. Aujourd’hui je suis père de famille, et j’ai une vision des choses qui est différente d’il y a quelques années en arrière. Certainement que le moi d’avant aurait mal digéré le fait de sortir à un quart d’heure de la fin, surtout dans un match tendu comme celui-là (ndlr: il a été remplacé par Mehmed Begzadic à la 76e minute). Aujourd’hui je relativise, d’autant qu’on a un groupe homogène, qui vit bien, et chacun des joueurs qui entre en cours de jeu apporte autant si ce n’est plus que les titulaires. C’est plus facile dans ces conditions. »

Avec 10 points engrangés en 6 journées, les coéquipiers d’Ayoub Ouhafsa peuvent aborder l’arrivée de l’automne avec passablement de certitudes, eux qui peuvent s’appuyer sur un printemps d’excellente facture, qui semble se poursuivre depuis le retour de la compétition. Et Adrian Alvarez n’est pas étranger à cette entame réussie, lui qui s’est juré de ne pas revivre le même calvaire que la saison dernière, lorsque le FCB Jouait sa survie à chacune de ses sorties. « Avec le contingent que l’on a, on devrait être capable de jouer le top 7. Nous avons un joli mélange entre expérience et jeunesse et surtout de très bons gars. Je le leur répète d’ailleurs souvent, même si je reste toujours très exigeant dans ce que j’attends de mes partenaires, je leur souhaite à tous d’être aussi bien entourés que je le suis au moment d’aborder ma dernière saison. »
Une chose est sûre « Alva », même s’il a entamé son ultime tour de piste, n’a pas encore tout à fait fini de faire la pluie et le beau temps aux Peupliers.
Les hommes du match
Comme souvent depuis son arrivée l’hiver dernier, Maxime Brenet s’est montré à son avantage lorsque Bavois a marqué le pas, en fin de première période, alignant les interventions rassurantes dans sa surface. Ayoub Ouhafsa a, lui, été l’attaquant le plus en vue côté nord-vaudois et sa performance aurait probablement mérité d’être parachevée d’un but. Malheureusement pour l’ancien joueur de Neuchâtel Xamax, Killian Ropraz en avait décidé autrement. Le portier gruérien a réalisé plusieurs parades décisives, déjouant tour à tour les offensives des locaux. Pas seul à exceller dans l’arrière garde bulloise, le dernier rempart a pu compter sur l’assurance de son capitaine Kevin Malula, qui a lui aussi été précieux, aussi bien dans les duels qu’à la relance.
06.09.2025: FC Bavois – FC Bulle 0-0
Bavois: Brenet; Nsakala, Mougnol (76e Trabelsi), Rodrigues, Guignard (57e Diallo); Fedele, Ivanov, Bega (76e Clément), Ribeiro; Alvarez (76e Begzadic), Ouhafsa.
Entraîneur: Bekim Uka.
Bulle: Ropraz; Wyder, Kuzmanovic, Malula, Behrami; Mulliqi, Martinez, Mobulu (82e Magina), Petignat (64e Azemi); Raherinaivo, Giordano (87e Delley).
Entraîneur: Jean-Philippe Lebeau.
Notes: terrain les Peupliers, 158 spectateurs. Arbitrage de Joël Brunner, qui avertit Mobulu (12e, jeu dur), Ivanov (29e, jeu dur), Mougnol (57e, jeu dur), Giordano (62e, comportement antisportif), et Fedele (65e, jeu dur).
Texte et photos: Lucas Panchaud