Gustavo Nafic fait le spectacle au FC Orbe

On attendait plutôt Onur Yildiz, mercredi soir, pour être franc. Auteur de quatre buts en deux matches en 2015, l’attaquant turc du FC Bavois II marchait sur l’eau, entendait-on dans le Nord vaudois. Son association avec Hükmü Demir faisait merveille et avait notamment permis de faire sauter le coffre-fort du FC Pied du Jura il y a dix jours (5-1). Alors, sur le terrain d’un FC Orbe décimé, on attendait beaucoup du duo turc du FC Bavois. On a vu de belles choses, bien sûr, car les deux hommes ont du ballon, dans des styles bien différents, mais au total, la II du FCB est ressortie vaincue du Puisoir, sans avoir marqué (2-0).

Un gardien capable de tout

C’est donc qu’il s’est passé quelque chose, puisque Bavois II restait sur neuf buts en deux matches. Les hommes de Johann Späni sont tombés sur une équipe urbigène déterminée, qui a, de plus, pu compter sur un Gustavo Nafic en pleine forme. Le gardien brésilien du FCO fait des frayeurs à ses entraîneurs et à ses supporters à chaque dégagement ou prise de balle. « Joue simple, Gustavo! », entend-on du côté du banc et des fidèles suiveurs du FC Orbe, qui redoutent les fantaisies d’un dernier rempart, il faut bien le dire, assez particulier. Gustavo Nafic? Un gardien qui parle, beaucoup, et que l’on comprend de temps en temps, mais surtout un gardien qui est littéralement capable de tout. Il peut perdre un match à lui tout seul, mais aussi en gagner un. Mercredi, il n’était pas tout seul, de loin pas même, mais il a permis à son équipe de s’imposer, notamment au cours d’une première période où il a effectué plusieurs arrêts décisifs.

Des passes aveugles dans ses seize mètres

Ce gardien-là est étonnant. Il peut avoir des trous de concentration complets, comme lorsqu’il relance d’une petite pichenette par dessus un attaquant lancé à pleine vitesse ou qu’il effectue des passes aveugles dans ses seize mètres (véridique). Mais, dans la minute d’après, sa souplesse et son grain de folie positif lui font réaliser des arrêts qu’aucun gardien de 2e ligue ne peut espérer réaliser. Souple comme un chat sans colonne vertébrale, il plonge sur des ballons anodins comme si une armée de photographes n’attendait que ça, mais, il fait gagner son équipe, parfois. Mercredi, clairement, cela a été le cas.

En test en Belgique cet hiver

« Mon style? Mais c’est comme ça, je suis brésilien », s’esclaffe-t-il, conscient d’être une petite attraction au Puisoir. « Ça ne me dérange pas que les regards soient sur moi. Le foot, c’est un jeu », glisse-t-il dans un français teinté de pas mal de portugais. « Je suis arrivé en Suisse à Porto, en 3e ligue, puis je suis venu ici et j’ai aussi joué à Renens », continue-t-il. Parti tenter sa chance comme professionnel en Belgique cet hiver, il est revenu, mais n’a pas dit son dernier mot. « J’ai 29 ans, je veux vivre du football encore. Vous savez, au Brésil, j’étais professionnel de 2004 à 2007. J’ai commencé à Olaria, un club de Rio, entre la première et la deuxième division carioca. Ensuite, je suis parti à Moto Club, en troisième division nationale, c’est-à-dire plus haut. Là, on allait jouer dans tout le pays, au sud, au nord… Ce sont de supers souvenirs », continue-t-il. Venu en Suisse pour les vacances, il n’en est jamais reparti, et ne gagne évidemment pas sa vie au FC Orbe. « J’aime bien, ici, tout le monde est gentil, mais je veux encore être professionnel », termine-t-il, sûr de lui.

Un premier quart d’heure de feu pour Bavois II

Les attaquants de Bavois II ont donc appris à connaître le bon côté du gardien brésilien au cours de quinze premières minutes de feu. Sans exagérer, les visiteurs auraient dû mener de deux ou trois longueurs à ce moment-là, mais ont manqué de réalisme et de précision. « On n’a pas eu la réussite que l’on a eu lors de nos deux premiers matches », estimait Johann Späni. En atteignant le quart d’heure de jeu sur le score de 0-0, Orbe était miraculé, mais entrait petit à petit dans la partie. « Ils ont mis plus d’agressivité et l’arbitre a peiné à sortir ses cartons. S’il les avait averti tout de suite, ils auraient dû mettre moins d’engagement. Ils ont joué leur jeu, c’était un derby, je ne leur en veux pas, mais ils ont eu trop de libertés », estimait même l’entraîneur de Bavois II. Orbe, c’est vrai, a mis de l’intensité dans les duels et, petit à petit, Bavois a perdu de son assurance et de sa qualité de jeu.

Une deuxième mi-temps plus équilibrée

Le FCO s’est même offert l’ouverture du score, grâce à Rafael Donatiello, lequel a profité d’un cafouillage pour ajuster le but de Kris Abatantuono avant la pause. 1-0, et un FC Orbe très bien payé. La deuxième période a été plus équilibrée, même si Hükmü Demir, notamment, a eu l’occasion de ramener les deux équipes à égalité, sans succès. Gustavo Nafic a eu moins de travail qu’en première période, et Bavois était clairement moins dominateur. A noter que Pippo Vietri et Jérôme Boulaz, les deux entraîneurs de ce FCO, craignaient que ce match en semaine soit l’occasion pour Bavois d’envoyer plusieurs joueurs de la I. Il n’en a rien été et le FC Bavois II est resté fidèle à sa politique. Johann Späni nous l’a souvent dit, le maximum est de trois joueurs de la I envoyés avec la II. Mercredi, il y avait Onur Yildiz (0 minute avec la I pour l’instant) et Halit Sabedini, lui aussi très peu utilisé pour le moment. Clairement pas un scandale.

Orbe est à trois points des finales

La fin de match? Un but d’Andrea Ievoli au début des arrêts de jeu après un contre favorable et voilà trois points acquis au courage et à la volonté pour le FC Orbe… qui se retrouve à trois points des finales. De quoi y croire? Franchement, c’est compliqué d’y penser pour l’instant. Mais le FCO a déjà effectué le déplacement le plus compliqué de la saison, à Aigle, et vient de battre un FC Bavois II qui restait sur deux victoires de suite… On ne va mettre aucune pression sur les Urbigènes, dont l’objectif de la saison n’est pas là et qui ont perdu des cadres cet hiver. Disons que ce serait une énorme surprise, mais il est déjà beau de se dire que le FCO est en position de jouer quelque chose ce printemps. Cela donne une motivation supplémentaire à l’entraînement et cela ne peut que réjouir le staff du FCO.

Johann Späni: « On doit être prudents »

Et Bavois II, alors, qui rentre dans le rang avec cette défaite, risque-t-il la relégation? On va être clair: pas une seule seconde. Voilà, c’est dit, et on est prêt à imprimer cet article et à le manger au mois de juin si on se trompe, mais cette équipe-là ne peut pas couler. « J’aimerais en être sûr comme vous. Mais la vérité, c’est que tout le monde va se bouffer des points dans ce championnat, où tout le monde peut battre tout le monde. Ce n’est pas comme l’an dernier, où vous saviez que quand les relégables allaient chez les finalistes, ils perdaient. Là, vous avez un FC Assens qui va s’imposer à Concordia, Forward qui perd des points, les équipes du bas qui en gagnent… Rien n’est fait et on doit être prudents », termine Johann Späni.

Les hommes du match

Du côté du FC Orbe, gros match de Damiano Di Biase en défense. Toujours bien placé, il a été énorme et concentré pendant 90 minutes. Fort. Toujours en défense, belle prestation de Frédéric Magurano, un des fidèles guerriers de ce FC Orbe.

A Bavois, bon match d’Alan Späni en défense centrale. Le petit frère de Johann est une valeur sûre de la réserve bavoisane malgré son jeune âge. On a bien aimé également Osman Habib au milieu de terrain. A 18 ans, ce jeune homme arrivé de Stade-Lausanne a un bel avenir.

Les prochains rendez-vous

Orbe reçoit le FC Bex (12e), dimanche 12 avril à 14h30. Bavois ira à Assens (11e) la veille, à 19h.

FC Orbe – FC Bavois II 2-0 (1-0)

Buts: 38e Donatiello 1-0; 90e Ievoli 2-0.

Arbitres: M. Onkol, assisté de M. Burnand et de M. Bloesch.

Orbe: Gustavo Nafic; Magurano, Delfine (90e Boulaz), Boujerioud, Di Biase; Cuviello, Karam, Sadir; Donatiello (51e Monoke), Ievoli, Prieto (57e Gomes).

Entraîneurs: Pippo Vietri et Jérôme Boulaz

Bavois: Abatantuono; Saugy, A. Späni, Bovet, Sabedini (63e Carbonara); Fiorèse (52e Makinu), Habib, Turrian, Parlante (52e Hugo Pereira); Demir, Yildiz.

Entraîneur: Johann Späni

Le Puisoir.

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