A Bavois, tout le monde travaille

« Franchement, j’ai trouvé ça normal et on a bien rigolé! Bon, sur le coup, c’est vrai que ça faisait un peu bizarre de venir bosser un 3 janvier! » Renatus Njohole est plus connu en tant que milieu défensif au FC Bavois, mais le Tanzanien, ancien joueur d’Yverdon et du Mont, a oeuvré au coeur de l’hiver pour donner un coup de main à son club. Le but des travaux? Agrandir la buvette et la transformer en restaurant. Nouvelle cuisine, nouveaux horaires, nouvelle carte: le FC Bavois accueille désormais les visiteurs tous les jours de la semaine et du week-end dans ce qui s’appelle désormais le Restaurant des Peupliers et qui dispose d’une carte magnifique. Le petit plus qui fait la différence? Les menus présentés sur une ardoise de pierre, écrits à la craie. Menus du jour, brasserie et menus « affaires » le vendredi, le FC Bavois marque clairement des points et joue son rôle social, vu que le village ne comptait plus aucun restaurant depuis quelques années. Plutôt que de se lamenter, Jean-Michel Viquerat a pris les choses en main, comme d’habitude.

Plus de 130 membres venus travailler bénévolement

Mais pour arriver à ce magnifique résultat, il a fallu suer et tous les membres du club ont été réquisitionnés. A Bavois, il y a plusieurs équipes au statut et aux objectifs différents, entre la I qui vise les finales de 1re ligue, la II en 2e ligue et la III en 4e ligue, sans oublier les Seniors 30+champions et les Seniors 40+, mais tous se sont retrouvés autour d’un objectif commun. Au total, ce sont plus de 130 membres du FC Bavois qui sont venus travailler bénévolement. Là, pas question de cotisation ou de défraiement: tout le monde est logé à la même enseigne et est prié de se retrousser les manches. « Le président nous a bien fait comprendre qu’un coup de main serait fortement apprécié », sourit Marco Grosso. Le gardien s’est rendu deux samedis matins aux Peupliers, affilié au « Département catelles » la première fois et à la bétonneuse la deuxième fois, le tout sous les encouragements amusés de Gérald Viquerat, jamais à court de petites phrases à moitié cyniques et à moitié sérieuses.

Une manière de fédérer tout le monde

A Bavois, aider pour les grands travaux ne date pas d’aujourd’hui. Une preuve? Lorsque la tribune est arrivée en camion depuis Baulmes, Marco Grosso était déjà au club. « C’était mon premier passage, on avait déjà été réquisitionnés. Je me rappelle, j’en avais peint un bout avec Mirco Venturi, alias Rotule. » Une manière de fédérer tout le monde autour d’un objectif commun, comme l’explique Renatus: « Franchement, c’est sympa. Bon, c’est sûr que quand il faut se lever le samedi matin et mettre les habits de travail après une semaine de boulot, c’est difficile de sortir du lit, mais une fois sur place, tout le monde est de bonne humeur et on voit les gens différemment. Franchement, pour le prochain grand chantier, je suis prêt! »

Trois terrains, des vestiaires neufs et un restaurant!

Jean-Michel Viquerat ne manque jamais d’idées pour améliorer les installations de son club, qui dispose désormais de trois terrains, de vestiaires neufs et d’un restaurant à son nom, le tout pour une commune d’à peine plus de 900 habitants! Le credo du président? Son club doit se développer en entier, pas juste la première équipe. « Bien sûr qu’elle est logiquement la vitrine et que j’y consacre plus de temps qu’au reste du club, mais ce serait contre-productif », explique celui que l’on croise à chaque match de la II (quand la I ne joue pas en même temps), qui habite à quelques centaines de mètres du terrain et qui est dévoué corps et âme pour son club. Son père en était le président et lui, « JMV », a fait monter l’équipe de 3e ligue en 1re ligue, sans se voir trop grand, en construisant l’entier du club petit à petit.

Marco Grosso: « Il n’y a qu’ici que tu vois ça »

« Franchement, c’est aussi cela qui fait qu’on se sent bien ici. Moi, à Bavois, j’ai trouvé un club compétitif, mais aussi une famille et un président qui est à l’écoute et qui est prêt à nous aider si on a des problèmes. Je ne suis pas sûr que dans un autre club, tout le monde serait venu bosser en hiver comme sur un chantier », continue Renatus. Marco Grosso confirme: « Bien sûr que dans d’autres clubs, tu as aussi des obligations, mais venir poser des catelles avec les gars de la II et de la III, il n’y a qu’ici que tu vois ça. En tout cas moi, je ne l’ai vécu nulle part ailleurs. »

Jean-Michel Viquerat: « J’attends de mes joueurs qu’ils s’investissent pour la communauté »

Bavois, un club à part et un exemple à suivre? Jean-Michel Viquerat ne veut pas aller trop loin dans ce domaine-là: « On ne donne de leçons à personne. Simplement, j’attends de mes joueurs qu’ils s’investissent pour la communauté et qu’ils aient conscience de faire partie d’un club. Je ne supporte pas les joueurs qui viennent ici et jouent juste pour leur gueule. En général, ceux-là ne font pas long ici. » Bekim Uka sourit en écoutant ce discours, lui qui a accueilli le Genevois Adil Seipi dans son effectif cet été. « Quand il a appelé pour venir jouer à Bavois, je lui ai demandé s’il était bien sûr de savoir où il venait. Oui, on est en 1re ligue, mais s’il pensait arriver dans la banlieue de Lausanne, il se trompait », rigole l’entraîneur de la I du FCB. Bavois cultive encore des valeurs de proximité, de travail et de don de soi. Des valeurs campagnardes, en fait. « Et c’est très bien ainsi. Tant que je serai le président ici, cela ne risque pas de changer », conclut Jean-Michel Viquerat.

Fc Bavois vs Fc Yverdon Sport 2-0

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