«A Espagnol, c’est d’abord les juniors et ensuite la première équipe»

En arrivant un mercredi en fin de journée sur l’immense aire de jeu de Chavannes-près-Renens, le tableau est saisissant: des maillots bleu-ciel virevoltent dans tous les sens, tous à l’effigie du FC Espagnol Lausanne.

Pour les récents passionnés du football vaudois, Espagnol Lausanne n’est peut-être pas un club de renom, mais le club de Giuseppe Balestrieri est bel et bien une ancienne place forte de 2e ligue. Avec l’arrivée de son nouveau président, Espagnol s’est relevé d’importants soucis financiers et s’est renouvelé en repartant de ce qu’il l’a toujours caractérisé: ses excellentes équipes juniors. Espagnol, toutes équipes juniors confondues, c’est 67 tournois disputés cet hiver, deux équipes de juniors inter (B et C), ainsi qu’une équipe M13. Au total? 220 juniors répartis dans 12 équipes différentes, dans toutes les catégories de jeu possibles.

Footvaud a ainsi décidé de placer un vrai coup de projecteur sur cette ancienne puissance de 2e ligue, en deux volets. Voici le premier.

 

Malgré l’immense concurrence régnant dans la banlieue lausannoise, Espagnol vit donc très bien. Benjamin Alves, le responsable de cette immense section juniors, s’en montre particulièrement fier, avec raison. Interview.

Benjamin, quel est le secret du succès de votre mouvement junior?

Il y a plusieurs raisons, je pense. Tout d’abord, peu de clubs font comme nous. Nous avons un coordinateur sportif qui fait le lien entre toutes les équipes juniors. Il vient trois fois par semaine à Chavannes pour encadrer, observer et prendre des notes sur les différentes équipes. A Espagnol, c’est d’abord les juniors et ensuite la première équipe, contrairement aux autres clubs! Ceci permet d’avoir un regard précis et un suivi particulier pour chaque équipe de junior. Ce travail de fond n’est pas négligeable et il apporte beaucoup dans l’harmonisation des structures entre les différentes formations qui jouent sous nos couleurs. Toutes nos équipes ont une identité de jeu précise, celle qui démarque Espagnol Lausanne des autres. Nous comptons coûte que coûte la conserver.

Quelle est cette identité?

On privilégie le jeu à terre, les passes courtes et la possession de balle. Vous ne verrez pas ou peu d’équipes d’Espagnol lancer le ballon devant à la recherche d’un attaquant, ou attendre l’adversaire. Nous avons principalement des joueurs latins ou extra-européens dans nos effectifs, ce n’est donc pas un hasard. On s’adapte aux qualités intrinsèques des joueurs que l’on possède.

N’importe qui peut venir tenter sa chance à Espagnol?

Chez les juniors et pour les entraîneurs qu’on recrute, les règles sont strictes: respect total envers les arbitres, les adversaires et co-équipiers, y compris pour les parents. A chaque inscription une charte est à signer que les parents, joueurs et entraîneurs s’engagent à respecter, avec un cahier des charges à remplir. Tout est clair et limpide, il n’y a pas de mauvaises surprises chez nous!

Et si ces règles ne sont pas tenues?

Alors, nous allons parler avec les personnes en question pour tenter de résoudre le problème. Nous ne renvoyons personne sans prendre en compte sa parole. Par contre, si cela devient récurrent, nous n’avons aucun remords à renvoyer définitivement à la maison les personnes, joueurs ou entraîneurs, qui ne respectent pas ces règles. Espagnol Lausanne forge sa réputation sur la qualité de sa formation, il est hors de question qu’elle soit ternie par des événements négatifs.

Exigez-vous des diplômes de la part de vos entraîneurs?

Oui. Les entraîneurs sont formés avant d’être engagés. En général on n’engage pas de coaches pas formés ou sans diplôme. La base ce sont les jeunes, et notre but est de travailler à long terme. Le reste ne nous intéresse pas.

Tout semble extrêmement bien ficelé au sein de ce mouvement junior…

Nous sommes bien obligés. Cette structure coûte, et on a besoin de fonds pour investir toujours plus dans ce football de juniors. Avoir à terme une équipe en 2e ligue serait le top. Le succès, ici, à Espagnol c’est de ne jamais mélanger l’argent entre les actifs et les juniors. L’argent ne circule pas entre les deux structures, tout est bien séparé afin que l’argent important à investir pour les juniors ne soit pas dilapidé ailleurs.

L’argent est le nerf de la guerre, y compris à ce niveau?

L’abandon des frais de formation ces dernières années nous fait du mal! Il est plus difficile de former les juniors que dans certains autres clubs.

Pourquoi?

Car on ne peut pas les garder! Un nombre non négligeable de joueurs partent chaque année pour Team Vaud. On arrive quand même à garder d’excellentes équipes mais on pourrait encore faire mieux si l’abandon des frais de formation n’avait pas été prise. Cela dit, on ne retient pas des joueurs contre leur gré, il faut que cela soit clair.

Qu’est-ce qui vous rend heureux quand vous arrivez ici sur le complexe de la Plaine?

Toutes les équipes possèdent des superbes maillots d’entraînements bleu ciel qui cimentent de manière forte l’identité au club. C’est une fierté d’arriver en début de soirée sur les terrains de Chavannes et voir tous ses petits footballeurs tout de bleu vêtus courir et s’entraîner sur les terrains. Cette image, on fait tout pour la préserver.

Une série réalisée par Julien Marchionno

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