Alain Vogt, l’homme qui veut amener Yvorne en 3e ligue

Le FC Yvorne est toujours en course pour la promotion en 3e ligue, l’objectif avoué de la saison. Actuellement quatrièmes, à six points de Bussigny (2e), les Chablaisiens ont perdu deux fois dans les trois derniers matches. Une mauvaise opération, qui n’a cependant pas entamé leur détermination, ni celle de leur jeune entraîneur Alain Vogt (28 ans), arrivé au club au début de l’année 2014. Sous sa direction, le FC Yvorne s’est d’abord sauvé, puis est devenu un candidat crédible aux finales. Rencontre au pied des vignes.

Sa carrière de joueur

J’ai joué toute ma carrière dans la région, entre Ollon, Roche, Aigle… Le plus haut niveau que j’aie atteint? J’ai fait un moment en 2e ligue, avec Aigle, lorsque je sortais des juniors A. L’entraîneur était Stéphane De Siebenthal, c’était il y a un peu plus de dix ans. Ensuite, j’ai donc enchaîné avec les clubs dont je vous parlais, mais j’ai dû arrêter un bon moment, après m’être déchiré les ligaments de la cheville. Ca ne s’opère pas vraiment, il fallait être patient. En parallèle, j’ai commencé à entraîner, pour rendre service et parce qu’on me l’a demandé. J’ai commencé par des C, que j’ai fait monter de 2e en 1er degré. J’avais recommencé à jouer un peu, à Roche, et j’entraînais les jeunes à Ollon, ce qui faisait que j’étais tous les soirs au foot, ça devenait un peu lourd d’un point de vue privé. Puis est arrivée l’opportunité d’entraîner Yvorne.

Son arrivée à Yvorne

En fait, le capitaine, Igor, m’en a parlé l’hiver dernier, me disant que Fausto Santos serait prêt à remettre l’équipe. Yvorne avait 6 points et était en grand danger de relégation. On a rencontré Fausto et il a été d’accord de me confier l’équipe. C’était un sacré défi, mais on l’a relevé! On s’est sauvés en changeant pas mal de choses et en recréant un esprit d’équipe. Cette saison, on est toujours entre 16 et 22 à l’entraînement, on travaille bien, mais on s’amuse bien aussi. On reste ensemble après les matches, on va manger ensemble, on va en boîte de nuit… On s’adore (rires). C’est important, c’est ça le foot à notre niveau. Après, je sais faire la part des choses et je l’ai dit clairement à tout le monde. Pour l’instant, tout se passe bien, aucun joueur n’est venu contester mes choix.

Ses ambitions avec le FC Yvorne

Les choses sont claires: on veut monter en 3e ligue. On ne s’en cache pas et je l’ai dit clairement aux joueurs avant la saison. Celui qui n’était pas prêt à faire les efforts nécessaires pouvait partir. Je ne me vois pas faire une saison pour rien, ce n’est tout simplement pas dans ma mentalité. J’ai joué quelques temps à Aigle, en 3e ligue, l’an dernier. Mais vu que la première équipe est en 2e ligue, on ne pouvait pas monter. Cette situation-là ne me convient pas, je suis un compétiteur. On veut monter avec l’ambition d’installer le FC Yvorne en 3e ligue. Ce groupe 2 me plaît bien, avec beaucoup d’équipes chablaisiennes. Il n’y aurait que des derbys et je pense qu’Ollon, Roche et tous les autres seraient contents de nous voir monter plutôt que de jouer contre des équipes lausannoises.

Ce qu’il faudra améliorer au deuxième tour

Dans le jeu, on est bien. On fait des matches amicaux contre des 3e ligue et on est largement compétitifs. Sincèrement, sur le plan du football pur, je ne crains personne en 4e ligue. Mais il faut absolument qu’on soit moins bavards! Tout le monde parle sur ce terrain! Ca nous coûte de l’énergie, de la concentration, mais aussi, parfois, des points fair-play, même si on est pas trop mal de ce point de vue-là. On doit corriger ça et vite.

Une préparation axée sur le physique

On doit être prêts tout de suite au deuxième tour! Pourquoi? Parce qu’on va commencer par Bussigny et Dardania II, deux équipes qui sont devant nous. On ne peut pas se rater si on veut participer aux finales. Les joueurs le savent, il faudra être au top pour ces deux matches. On va commencer la préparation début janvier, mais on va faire plein d’activités différentes. S’entraîner dehors n’est pas forcément évident en janvier, donc on va faire pas mal de salle, mais j’ai aussi envie de les emmener à la patinoire et à la piscine, afin de se faire un fond physique. On va travailler cet aspect-là, ce qui est pour moi primordial.

Des entraînements ciblés sur les adversaires

Je suis un jeune entraîneur et j’ai encore des choses à apprendre, je le sais bien. J’aime bien aller sur internet pour trouver des nouveaux exercices, je me documente beaucoup et je dois dire que j’aime bien préparer mon équipe en fonction de l’adversaire. Dans la région, on se connaît tous et je vais souvent voir les autres équipes. Du coup, la semaine, on axe pas mal sur les caractéristiques du prochain adversaire. Du coup, des joueurs se sont un peu plaint qu’on ne faisait pas assez de jeu. Ok, on est en 4e ligue, donc on a le droit de faire des 5 contre 5 de temps en temps, mais je considère qu’on est aussi là pour travailler. Il faut un équilibre, c’est comme dans tout.

Recréer des moments de convivialité

On a l’ambition de gagner tous les matches, c’est sûr, mais j’ai envie que le FC Yvorne soit un club sympa, où il fait bon s’arrêter. Au début, il y avait vraiment peu de spectateurs, mais lors des derniers matches, il y avait une centaine de personnes. C’est sympa, ça montre qu’on travaille dans le bon sens. Au deuxième tour, j’aimerais qu’on propose des repas pour les adversaires après les matches, pour qu’ils puissent rester un peu et passer des moments de convivialité. Je suis moi-même cuisinier, mais je vois plutôt mon père aux fourneaux, je ne peux pas tout faire (rires). On va vraiment essayer de mettre ça en place, dès le premier match face à Bussigny.

Un entraîneur qui s’occupe de tout

Il y a de belles installations ici, avec deux terrains éclairés. On est bien à Yvorne, aucun souci, et les choses sont claires avec le président. C’est quelqu’un de très bien, sur lequel on peut compter lorsqu’on a besoin de quelque chose, mais il n’est pas trop intéressé par le football. Il m’a dit depuis le début qu’il ne viendrait que rarement aux matches, ce qui est le cas. Il vient de temps en temps voir les juniors, où joue son fils, mais c’est tout. Je respecte évidemment cela et du coup, j’ai passablement de responsabilités sportives, mais aussi de gestion de l’équipe. Par exemple, j’ai pu trouver des sponsors pour financer de nouveaux équipements pour toute l’équipe. C’est important aussi, non?

Ses ambitions personnelles

Sincèrement, je ne sais pas. J’aime beaucoup entraîner, je veux continuer dans cette direction. Ca, ça me semble sûr, tout comme le fait que je vais arrêter de jouer. Je n’ai que 28 ans, mais je pense que c’est impossible de cumuler les fonctions d’entraîneur et de joueur. Depuis la touche, vous avez une vision globale que vous n’avez pas sur le terrain! Je ne peux pas voir si un joueur fait juste ou faux si moi-même je suis en train de déborder sur le côté… Je vais peut-être ramener mon passeport à Yvorne, mais pour jouer en fin de match seulement, si je peux apporter quelque chose. Plus globalement, j’ai le diplôme C et j’ai envie de passer le diplôme C+, voire le B. On va voir où cela me mène. Je viens d’avoir un fils, j’aimerais bien l’entraîner un jour, ce serait sympa (sourires).

Il cherche encore des joueurs pour le deuxième tour

Oui, j’ai envie d’accueillir deux ou trois éléments, surtout en attaque. Deux ou trois joueurs vont d’ailleurs nous quitter, il va falloir compenser et je ne veux surtout pas réduire la taille de l’effectif. J’aimerais travailler avec un groupe de 25 joueurs. Cela peut sembler beaucoup, mais l’expérience m’a déjà montré que vous partez à 25, que vous êtes vite 18 et que vous pouvez finir à 13 joueurs, comme la saison dernière. Ca, pour moi, c’est exclu cette saison, surtout avec les finales en ligne de mire.

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