Alfonso Forgione: «Le FC Renens, pour moi, c’est terminé»

Fatigué, un brin désabusé, Alfonso Forgione nous a reçu dans son bureau. Patron d’une société de carrelage, ce Napolitain d’origine (« Mais je suis supporter du Milan AC », sourit-il), a accepté de nous accorder une interview, quelques semaines après son départ de la présidence du FC Renens. Lui qui avait souvent déclaré vouloir faire retourner le club du Censuy en 1re ligue s’est découragé, alors que le club vient d’assurer son maintien en 2e inter.

Alfonso Forgione a pris le club en 3e ligue et l’a fait monter jusqu’en 2e ligue inter, ce que personne ne pourra jamais lui enlever. Parmi les points forts, la promotion en 2e inter l’an dernier (victoire 7-3 au total sur les deux matches), et la Coupe vaudoise, acquise après une bataille juridique, mais aussi sur le terrain. Alfonso Forgione a donc permis à la Coupe suisse de faire à nouveau escale au Censuy (défaite 1-4 face à Wil au premier tour). Cette saison, malgré les incertitudes liées à son départ, les joueurs et Patrick Isabella ont su faire abstraction du contexte et aller chercher un maintien finalement assez confortable.

Le bilan sportif sous la présidence du Napolitain? Deux promotions, une Coupe vaudoise, un maintien en 2e inter. Propre. Il a cependant préféré tirer un trait, fatigué, mais aussi désireux de consacrer plus de temps à sa famille. Le FC Renens, pour lui, c’est fini.

Alfonso Forgione, pourquoi avoir quitté Renens, alors que l’objectif de la 1re ligue n’est pas encore atteint? 

La raison principale est que je veux consacrer du temps à ma famille. Nous attendons notre deuxième enfant, qui va arriver dans quelques jours, voire même quelques heures. J’ai envie de consacrer du temps à ma femme, à mes enfants.

Il y a sans doute une autre raison…

Il y en a d’autres, mais celle-ci est la principale.

Quelles sont les autres raisons?

Je n’ai plus l’énergie de me battre. Les efforts, je les ai faits, mais le FC Renens, c’est fini pour moi. Etre président d’un club, c’est quelque chose de prenant. J’ai été bien entouré au début, j’aimerais citer Christian Widmer, qui était le caissier, mais aussi Raymond Bovier, Jacques Pasche et Jean-Pierre Bonnet. Ces gens-là m’ont aidé. Sinon? Je préfère ne pas en parler.

Et Fabio Celestini, votre successeur à la tête du club? Que pensez-vous de lui et de son père, Adriano?

Je leur souhaite un bon futur.

Le fait que Fabio Celestini s’en aille à Malaga et soit donc moins présent au Censuy peut-il vous faire revenir à Renens?

Non.

On insiste: vous avez démissionné de Renens il y a quelques semaines, alors même que vous aviez l’ambition de ramener ce club dans une ligue qu’il connaît bien, la 1re. On peine à imaginer que vous n’y reviendrez pas.

Je vous dis et vous répète que le FC Renens, c’est fini pour moi.

Vous avez beaucoup investi dans la première équipe, mais la direction prise par le club semble plutôt aller vers la formation. On se trompe si on vous dit que ça vous déplaît?

Ce que je pense, c’est qu’un club vit avant tout par ses actifs. En 2e ligue inter, c’est une nécessité d’aller chercher des joueurs. Je ne dis pas qu’il ne faut pas former des jeunes. Mais pour jouer en 2e ligue inter, il faut avoir des joueurs compétitifs, et d’expérience. J’en profite pour remercier tous les gens qui se sont associés avec moi pour faire vivre ce club pendant ces dernières années.

C’est-à-dire?

Les entraîneurs que j’ai eus pendant ces quatre années. Je vous mets au défi d’en trouver un qui ait un mot de travers envers moi. On est montés en 2e ligue, puis en 2e ligue inter. On a gagné la Coupe vaudoise. Là encore, si je n’y croyais pas, vous pensez que je me serais battu comme cela pour aller la chercher, alors que l’ACVF nous avait déclaré forfait pour une histoire de joueur non qualifié? Et j’aimerais remercier ma femme, une passionnée de football, ainsi que les gens qui m’ont soutenu. Ma meilleure amie, mon beau-frère et sa femme.

La famille, c’est important pour vous?

Très.

Alfonso Forgione, on vous souhaite donc le meilleur pour votre vie privée, mais on a quand même une question: allez-vous revenir dans le football? 

Il ne faut jamais dire jamais.

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