Andy Laugeois a donné raison à Julien Marendaz

Ce n’est pas la première fois que cela arrive, donc ça ne peut pas être tout à fait du hasard. Lors de la première rencontre de l’année 2015, le FC Echallens Région recevait Terre Sainte. Alors que le score était de 0-0, Julien Marendaz a demandé à ses troupes de passer en 4-4-2. Le résultat? Une victoire 1-0, acquise dans les arrêts de jeu suite à l’entrée de Tanfol Ouattara. La semaine suivante, à Yverdon, un point arraché à la dernière minute en ayant, là aussi, fait tout juste tactiquement malgré la défaite qui se profilait. Julien Marendaz (32 ans) est un entraîneur qui connaît parfaitement ses hommes et, surtout, sait parfaitement « lire » une rencontre. Samedi soir, à Bavois, c’est d’une certaine manière lui qui a gagné le derby et permis à Echallens de rester dans la course aux finales.

Le coup tactique qui a tout changé

On n’aimerait pas vexer Andy Laugeois, dont la frappe, puissante et précise, a permis à Echallens d’égaliser à la 80e. Le premier responsable de cette égalisation, c’est lui. Et Fatah Ahamada, aussi, dont la petite passe subtile a permis à Laugeois d’armer son tir. Bien sûr, les joueurs sont au centre de tout. Mais quand même… Quinze minutes plus tôt, ce même Laugeois était encore défenseur central et n’aurait même pas pu imaginer se retrouver en position de shoot dans les seize mètres adverses. Car oui, Julien Marendaz a eu l’idée d’un changement tactique qui a largement porté ses fruits, passant d’un 4-2-3-1 inoffensif à un 3-4-3 absolument létal à la 65e.

Nicola Zari inscrit le 1-0 à la 43e… seconde

En clair? Echallens, décimé par les absences, était mené dès la 43e… seconde de jeu! Un but absolument splendide de Nicola Zari, dont le tir croisé était parfait, permettait en effet aux Bavoisans de mener au score, eux qui ont été de loin la meilleure équipe sur le terrain en première période. Même sans Muamer Zeneli et Yannick Bovay, suspendus, le FCB s’est montré solide et très bien en place. La défense? Raphaël Cottens latéral droit, Nezir Kurtic de l’autre côté, et une charnière centrale Esteban Rossé – Hicham Bentayeb.

Un FC Echallens expérimental en défense et en attaque

De l’autre côté, Julien Marendaz était privé en défense de Steve Samandjeu, Fabien Lacroix et Diego Sessolo, rien que ça. Andy Laugeois et Jérôme Hyvernaud ont donc été priés de former l’axe, tandis que Dani Caseiro (à gauche) et Christophe Debluë (à droite) occupaient les côtés. Une défense, disons, expérimentale. Offensivement, Julien Marendaz avait une ligne de trois composée de Fatah Ahamada, Tanfol Ouattara et Ghazi Allouchi, là aussi un trio très inhabituel. Chacun ses problèmes, donc, mais ceux d’Echallens, objectivement, étaient un peu plus sérieux que ceux du FCB, même si Julien Marendaz a pu aligner son milieu type, avec les deux frères Germanier et Carl Martinet en dix.

Bavois largement meilleur en première période

C’est pour cela qu’à 1-0 pour Bavois, on se faisait un peu de souci pour les visiteurs dans ce choc qui ne donnait pas le droit à l’erreur. Celui qui voulait faire les finales devait s’imposer au risque de se retrouver largué. Echallens, diminué et mené après une minute de jeu, avait une belle gueule de victime, si l’on ose dire. Le FCB, largement meilleur, a eu le tort, c’est le seul, de ne pas concrétiser l’une de ses nombreuses occasions. En première période, Marco Malgoglio a eu le 2-0 au bout du pied à la 44e, et, à la 60e, Ludovic Zwahlen, encore une fois très bon, a sorti une parade magnifique devant Aziz Demiri.

La frappe monumentale d’Andy Laugeois

Echallens souffrait, et un coup-franc de Dren Basha passait tout près de tromper Zwahlen, encore une fois très attentif (72e). Clairement, Bavois prenait le dessus et poussait, mais le passage en 3-4-3, avec Carl Martinet en pointe et Tanfol Ouattara sur un côté, a changé pas mal de choses. A la 80e, Fatah Ahamada a fait parler son coup de rein pour servir idéalement Andy Laugeois, dont la frappe, quasiment dans la lucarne de Marco Grosso, valait bien un point.

Un point, un seul? Non! Cinq minutes plus tard, Damien Germanier s’infiltrait plein axe, dribblait Grosso, et marquait dans le but vide. Du très bon travail et trois points pour Echallens. Sincèrement, ceux-là, on ne les avait pas vu venir.

Bavois doit tout gagner pour espérer encore un peu

La situation comptable? Elle devient compliquée pour Bavois, qui a désormais quatre points de retard sur Yverdon. Il faudra marquer sans doute neuf points dans les trois derniers matches, en espérant que les hommes de Philippe Demarque (à qui il reste Team Vaud, Stade-Lausanne et Monthey) n’en marquent que quatre. Et encore, ils pourraient bien être dépassés dans ce cas par le troisième du groupe 3… Ce n’est pas encore mort, mais ça y ressemble fortement. Dommage, car la saison a été belle et une victoire aujourd’hui aurait permis de rester en embuscade.

Une avant-dernière journée qui promet

Echallens, lui, a de vraies raisons d’y croire. Les frères Germanier et leurs partenaires ont deux points de retard sur YS et quatre sur Azzurri, qu’ils visiteront dans deux semaines… en même temps qu’un certain Yverdon-SLO! Cette journée-là, mon Dieu, on s’en réjouit!

Il a dit à Footvaud.ch

Julien Marendaz, entraîneur d’Echallens

Il fallait bien tenter quelque chose et j’ai senti que c’était le moment, à vingt minutes de la fin. Dans le jeu, on reprenait un petit peu l’ascendant. Avec tous les absents qu’on avait, c’était déjà beau… Avec ce changement tactique, j’avais aussi envie de montrer à l’équipe qu’on pouvait encore y arriver, que ce n’était pas mort! Ils ont bien réagi, c’est magnifique. Voir cette joie, cet enthousiasme, c’est génial. Maintenant, on va essayer de récupérer du monde et on va tout faire pour battre Lancy et aller disputer ce match à Azzurri dans la meilleure position possible. Les gars ont été courageux ce soir, ils ont tout donné et on a tous été récompensés. C’est vrai, Bavois a eu des occasions de marquer le 2-0, mais notre gardien a été performant. Et ils ont surtout été dangereux sur coup de pied arrêté, il faut dire ce qui est. Le fait qu’ils aient marqué le 1-0 si tôt les a peut-être déstabilisés un peu. Ils pensaient qu’on allait venir pour défendre et, du coup, ils ne savaient plus trop s’ils devaient attaquer ou pas et nous, ça nous a fait sortir un peu. Ce but d’entrée a changé pas mal de choses quand même, dans l’approche.

Les hommes du match

Dren Basha devant Christophe Debluë.
Dren Basha devant Christophe Debluë.

Esteban Rossé a été parfait à Bavois. Il a gagné tous ses duels et s’est montré très serein, anticipant les trajectoires à merveille. Il a énormément gagné en maturité ces derniers mois et la charnière qu’il forme avec Hicham Bentayeb est de très haut niveau. On a bien aimé Dren Basha en première période, un peu moins en seconde. Dans les 45 premières minutes, il a percuté, dribblé, et créé du danger. Il fait toujours le premier geste juste, mais manque encore un tout petit peu de lucidité dans le deuxième, voire le dernier. Il gagnerait en efficacité en dribblant le premier adversaire, puis en lâchant le ballon. Reste qu’il a fait de belles différences en première période.

A Echallens, Andy Laugeois mérite une mention, bien sûr. Il peut jouer à absolument tous les postes du terrain et on est même sûr qu’il ferait un très bon avant-centre. Samedi, vu les absences, il a débuté en défense centrale avant de passer au milieu de terrain. Aux deux postes, il a été bon, et sa frappe monumentale a remis Echallens dans le match. Un cador. On mentionnera également Ludovic Zwahlen, qui a gardé son équipe dans le match et réalisé les arrêts qu’il fallait. Ce gardien-là a du talent, ce n’est pas une surprise ni une découverte.

La fin de championnat des deux équipes

Meyrin – Bavois             Echallens – Lancy

Lancy – Bavois               Azzurri – Echallens

Bavois – Azzurri             Echallens – Martigny

 

FC Bavois – FC Echallens Région 1-2 (1-0)

Buts: 1re Zari 1-0; 81e Laugeois 1-1; 85e D. Germanier 1-2.

Arbitres: M. Schenk, assisté de M. Rossoz et de M. Dräyer.

Bavois: Grosso; Cottens, Rossé, Bentayeb, Kurtic; Demiri, Zari, Malgioglio; Eleouet (81e Hill), Bellagra (46e Rocha), Basha.

Entraîneur: Bekim Uka

Echallens: Zwahlen; Debluë, Hyvernaud, Laugeois, Caseiro; D. Germanier, M. Germanier, Martinet; Ahamada, T. Ouattara (88e Azombo), Allouchi (65e Djalo).

Entraîneur: Julien Marendaz.

Terrain des Peupliers, 320 spectateurs.

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