Angelo Caligiuri: «Il faudra être beaucoup plus intelligent»

Il a fallu être patient avant de pouvoir approcher Angelo Caligiuri dimanche après-midi, à la suite du match nul de son Stade Payerne sur la pelouse de Genolier-Begnins. La raison? L’entraîneur avait des choses à dire à ses joueurs, beaucoup de choses, même, et il ne s’est pas fait prier pour le faire. Car, si tout va bien, ou mieux, plutôt, sur le terrain et que les bons résultats commencent à s’enchaîner, le vestiaire payernois doit se parler. Les mentalités sont encore particulièrement fragiles et un rien peut venir semer la discorde dans le groupe stadiste. Alors, forcément, lorsque Greg Jemmely a égalisé à cinq minutes du terme d’une rencontre qui semblait promise aux Broyards, certains esprits se sont quelque peu échauffés et le technicien fribourgeois a dû venir remettre de l’ordre dans tout ça, avant d’avoir la gentillesse de nous expliquer plus précisément ce qui est en train de ronger l’intérieur d’une formation qui, dans le jeu, a pourtant largement les qualités pour terminer dans les toutes premières places de son groupe de 2e ligue inter. Interview

 

Angelo, on ne peut pas se le cacher, ce match, il était pour vous…

Au vu du nombre d’occasions qu’on s’est procuré, oui, absolument, on ne devait pas perdre de points. On a joué de malchance, en touchant trois fois les montants, et de maladresse, aussi. Et puis, on prend ce but en toute fin de match, qui nous fait perdre deux points et, surtout, qui participe à faire monter encore un peu plus la tension.

Celle qui fait que Caio Garcia est parti directement au vestiaire après la rencontre ou que certains de vos joueurs ont eu des mots durs entre eux, notamment?

En partie, oui. Je ne cautionne en aucun cas leur attitude, mais ce sont des gars qui ont le sang chaud et qu’on ne peut pas changer en un claquement de doigts. C’est bien dommage, car si on gagnait dimanche, je pense sérieusement que l’état d’esprit de l’équipe aurait été affecté très positivement.

D’où proviennent les soucis que votre groupe rencontre actuellement?

Disons qu’il y a deux générations au sein de l’effectif, que chacun à sa façon de voir les choses, et que celles-ci s’opposent diamétralement. L’idéal, ce qu’on avait en tête initialement, c’était que les jeunes s’inspirent des plus anciens et que ceux-ci s’appuient sur les plus jeunes et évoluent en fonction. Force est de constater que ça n’est de loin pas le cas.

Cela fait plus de deux mois que vos joueurs, pour la plupart, se côtoient. Les choses doivent aller en s’arrangeant, non?

C’est ce qu’on pensait, et puis on remarque que ça dure. Le championnat a repris depuis plus d’un mois et on a déjà disputé six matches, mais les différents persistent. Ce sera à nous de prendre les décisions qui s’imposent si cela continue sur cette voie et, pour l’instant, c’est malheureusement le cas.

Pourtant, quel match face à Genolier-Begnins et quelle réaction après vos trois premières rencontres délicates!

Ah, mais, sur le terrain, ça joue! On a une super équipe, d’excellents attaquants et on marque des points. Ce dimanche, on a livré une très belle prestation, un football génial par moment.

Alors comment expliquer que mentalement ça ne suive pas?

Certains joueurs sont arrivés dans l’équipe avec de grosses ambitions personnelles, ils attendent vraiment beaucoup de cette saison. Dès que quelque chose ne fonctionne pas comme ils l’entendent, ils commencent à cogiter, réfléchir, s’énerver… Et cela ne fait du bien à personne.

C’est tout?

Disons qu’ils sont également très fermés à la critique.

Comment ça?

Je travaille au quotidien avec des jeunes, à qui il est très facile de faire reconnaître une erreur ou changer d’avis. Naturellement, mes joueurs ont plus d’expérience, et certains sont hermétiques, c’est difficile de leur parler à propos de leur jeu ou de leurs idées. Plus que du coaching, c’est toute une éducation à refaire. Vous voyez la taille du problème?

On n’ose pas imaginer où vous pourriez vous situer si tout se passait aussi bien dans le vestiaire que sur le terrain…

C’est vrai que l’équipe a un gros potentiel, je ne peux pas dire le contraire. Pourtant, la réalité c’est qu’on a huit points aujourd’hui, et qu’on n’est pas dans la première partie de tableau. Pour monter dans ce classement, il faudra être beaucoup plus intelligent. On sait bien se servir de nos pieds, il faudra qu’on mette à profit tout aussi bien notre tête.

Sur le fait de jouer tous vos matches du premier tour à l’extérieur: on vous avait posé la question à votre arrivée à la tête de l’équipe et vous ne saviez pas trop quoi en penser. A mi-parcours, comment l’équipe le vit-elle?

C’est vrai, je ne savais vraiment pas ce que cela allait donner. Après un mois et demi, pourtant, je dois dire que ça commence à nous peser un peu… Un endroit pour nous retrouver, sur un terrain qu’on connaît, devant des proches, avoir certains points de repère… tout ça nous ferait beaucoup de bien au niveau de la confiance.

Avec tout ça, l’objectif comptable de la saison reste-t-il le même?

On a toujours dit qu’on voulait faire au moins aussi bien que la saison dernière, et c’est toujours le cas. La barre de l’année passée est fixée à 37 points. Sur le terrain, on a clairement les moyens de le faire. Si on pouvait comptabiliser 20 points après tous nos déplacements, à la fin du championnat, ça serait idéal.

Avec 37 points, Payerne ne s’était, malgré tout, sauvé que pour 6 unités…

Et on le sait bien! Mais le championnat de cette saison est différent. L’an dernier, La Sarraz et Portalnan s’étaient largement détachés et la lutte était très serrée derrière. Aujourd’hui, toutes les équipes du groupe sont beaucoup plus proches et tout est possible à chaque match.

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