Les arrêts de jeu coûtent cher à La Sarraz-Eclépens

Non, l’égalisation arrachée par Echallens Région (4e) au bout du suspense samedi, grâce au coup de tête salvateur de Thibaud Chevalley, n’en fait pas pour autant un bon point. Le buteur l’a d’ailleurs dit lui-même en interview (lire ici). Mais si, dans le fond, l’opération n’est pas franchement réussie pour les Challensois, dans la forme, c’est encore pire pour le FC La Sarraz-Eclépens (11e), qui menait de deux longueurs à l’amorce du dernier quart de la rencontre (1-3). Un peu de naïveté, un léger relâchement au moment où les locaux ont poussé fort pour revenir et lancé leurs dernières forces dans la bataille, et, surtout, beaucoup d’inexpérience ont coûté cher à la troupe de Jean-Philippe Karlen. Avec ces deux points de perdus, c’est une belle opportunité de prendre ses distances avec la barre et de passer un hiver plus serein qui s’envole.

«On avance, c’est sûr, mais lentement… trop lentement»

Pourtant, mis à part ses deux défaites consécutives face à Guin et Vevey au début du mois, jamais les Sarrazins n’ont connu de résultat blanc sans une réaction immédiate le week-end suivant. Le constat est clair, et n’a certainement pas échappé à «Charly» Karlen: «On avance, c’est sûr, mais lentement… trop lentement. Ce soir, on avait l’occasion rêvée de faire un vrai grand pas en avant, et on passe à côté». On est bien loin, tout de même, du rythme de relégable prédit par le technicien peu avant la reprise (lire ici). Avec 13 points en 12 rencontres, son équipe avance, c’est une certitude, mais s’apprête à devoir batailler ferme pour garder sa place en 1ère ligue.

Laisser passer ces points, c’est interdit!

À ce rythme, La Sarraz comptabilisera 28 points à la fin de la saison. Il en avait fallu 29 l’année dernière à Team Vaud pour se sauver, 28 à Martigny celle d’avant et 29, encore, à Terre Sainte il y a trois ans. Autant dire que s’il n’y a absolument aucune raison d’enterrer Elmedin Hasanovic et ses coéquipiers à l’heure actuelle, ceux-ci ne pourront plus se permettre de céder des points de manière aussi évitable que ces deux derniers week-ends. Les Sarrazins se sont en effet également faits rejoindre dans les arrêts de jeu par Azzurri dimanche dernier. Avec seulement deux points supplémentaires, les néo-promus pourraient s’appuyer sur un matelas de quatre formations entre eux et la barre. Et même si ce n’est que mental à ce moment-là du championnat, cela peut faire toute la différence avant d’être privé de compétition pour trois mois.

En un quart d’heure, La Sarraz avait posé son verrou

C’est, en tout cas, un La Sarraz-Eclépens encourageant, affichant un certain caractère et beaucoup d’envie, qui a foulé la pelouse des Trois-Sapins samedi en fin d’après-midi. «Sur ce plan-là, il n’y a rien à dire, on se donne», confirmait Jean-Philippe Karlen. Et si la partie a très rapidement tourné à l’avantage des locaux, Hippolyte Réaut venant conclure un très bon travail de Dereck Isabella sur son côté gauche (6e, 1-0), les Sarrazins n’ont pas tardé à poser leur empreinte sur le match. Le ballon était toujours en possession challensoise, mais le verrou visiteur était bien en place.

Elmedin Hasanovic et Andi Ukmata retournent la partie

C’est avec ce plan de jeu bien défini et cette force de caractère, que cette équipe est capable de soulever des montagnes. Et cela n’a pas manqué aujourd’hui. En une douzaine de minutes, Elmedin Hasanovic, d’une magnifique reprise (20, 1-1), et Andi Ukmata, d’une mine sous la transversale (33e, 1-2), retournaient le match et donnaient l’avantage à leurs couleurs. Echallens semblait un peu moins acharné qu’à l’accoutumée, un peu moins précis, sans grandes idées? C’est vrai, et les hommes de Stéphan Cornu n’ont clairement pas réussi leur meilleure performance de la saison, même s’ils ont globalement dominé la rencontre. Mais la faute en revient, avant tout, à un adversaire qui a parfaitement su le faire déjouer.

Le 1-3 de Valentin Dupuis aurait dû avoir fait la différence

En fait, La Sarraz-Eclépens a fait tout juste pendant un peu plus d’une heure, contenant à merveille les phases de jeu adverses et procédant avec beaucoup de justesse en contre. L’apogée du momentum des visiteurs? Le 1-3, en rupture, inscrit par Valentin Dupuis (64e). C’est précisément à ce moment-là que l’habile milieu de couloir aurait dû donner la victoire aux siens. Et les signes de son coach depuis son banc allaient clairement dans ce sens. «On bloque, maintenant», semblait indiquer «Charly» Karlen à ses joueurs. Une consigne qui a tenu… trois minutes, Aurélien Ziegler ayant ajusté sa visée et trouvé la lucarne d’Eren Sahingöz sur coup-franc (67e, 2-3).

Eren Sahingöz a fait tout juste, comme d’habitude

«Ce qu’il nous manque? De l’expérience, une bonne dose d’expérience, même, regrettait le boss sarrazin, après la fin de match qu’on connaît. Marquer trois buts à l’extérieur et ne prendre qu’un seul point… ça ne devrait pas arriver. Enfin, on encaisse trop, ça ne date pas d’aujourd’hui. Plus de deux buts par match de moyenne, ça fait beaucoup». Difficile d’identifier le problème, tant Eren Sahingöz, le jeune gardien prêté par Stade-Lausanne-Ouchy est encore à mettre, et cela devient plus qu’une habitude, au crédit d’une énorme performance et défend les cages de son équipe de manière impeccable. À ce titre, il est juste aussi de mentionner la très bonne prestation de Valentin Piot devant les filets challensois, lui qui avait la lourde tâche de remplacer le grand Léo Richard. C’est simple, sur les six buts inscrits en tout, aucun, a priori, n’est à mettre à la charge d’un des deux portiers.

«Je ne vais pas continuer avec ceux qui tirent l’équipe vers le bas»

Mais si La Sarraz-Eclépens, malgré un gardien de grand talent et un certain potentiel, traîne l’avant-dernière défense du championnat et continue de laisser filer les bonnes occasions d’engranger des points, c’est bien qu’un détail qui nous a échappé s’est immiscé dans la machine sarrazine. Jean-Philippe Karlen, lui, n’est pas passé à côté: «Cette partie, c’est presque la même que celle du week-end dernier face à Azzurri. Cela ne peut pas juste continuer comme ça. Si cela veut dire qu’il va y avoir du changement pendant l’hiver? Il y en a toujours. Ce qui est sûr, c’est que je ne vais pas continuer avec ceux qui tirent l’équipe vers le bas. C’est absolument impossible!»

Un compte-rendu de Florian Vaney

Articles récents

Tour d'horizon

Les fables du ballon rond

Entre duels au sommet et derbys régionaux, le 2ème tour est désormais bien lancé sur les pelouses vaudoises. Si le printemps est encore jeune, certaines

2ème Ligue

Forward s’impose au finish face à Gland

Grâce à sa profondeur de banc et à un mental hors du commun, le Forward Morges s’est imposé dans les derniers instants mardi soir et profite de

Baromètre des talus

Baromètre des Talus

Retour sur les tops et les flops du week-end. Quelles équipes ont réalisé une performance de choix ? Quels collectifs sont rentrés dans le rang ? Quelles