Avec Norman Peyretti, Champagne voit les choses en grand

Le club du Nord vaudois a réalisé le plus gros coup de ce mercato hivernal en 2e ligue. Le Français Norman Peyretti (47 matchs de Super League) rejoint l’effectif de Jean-Yves Bonnard en provenance de Locarno. Un recrutement qui se veut à la hauteur des ambitions du club.

Norman Peyretti l’affirme, il est un « nomade dans l’âme », qui a mené une « vie de vagabond. » Il faut dire que de Nice, au Maroc, en passant par le Sénégal ou encore Aarau, le Français de 30 ans a vu du pays. C’est le cas de le dire, puisqu’il a connu pas moins de sept clubs en Suisse (Bienne, Thoune, Aarau, Yverdon, Bellinzone, Vevey, et Locarno). Après tant d’aventures, c’est à Champagne que Norman Peyretti a trouvé son prochain défi. Récit d’un transfert qui reflète les objectifs des Champagnoux, et présentation d’un homme au parcours riche.

« Norman était prêt à changer de vie »

Jean-Yves Bonnard est un entraineur comblé. Ce n’est pas tous les jours qu’un club de 2e ligue réalise une telle opération. Comment donc a-t-elle pu se concrétiser ? « Le contact a été initié par Isaac Bamele, qui est un ami de longue date de Norman (ndlr : ils ont notamment joué ensemble à Bienne). », explique le technicien. Depuis Locarno, Norman a contacté Isaac en lui disant qu’il était ouvert à une nouvelle opportunité avec un club qui lui offrirait un bon job, une belle opportunité sur le plan professionnel, peu importe le niveau. Il était prêt à changer de vie. »

Au Tessin, Norman Peyretti était pourtant un homme heureux. « Le club est super, proche du professionnalisme. Mais en jouant dans des catégories inférieures, il aurait fallu du temps pour arriver à nouveau dans les ligues professionnelles en Suisse. Je ne pouvais pas attendre, j’avais besoin de stabilité le plus vite possible. Là-bas, on m’avait promis une place de travail dans l’immobilier, mais ça ne s’est jamais fait. » C’est là qu’est la clé de sa venue dans le Nord vaudois. Engagé pour un poste de commercial par la société Top Chef SA, liée à la famille Cornu (principal soutien du club), l’ancien joueur d’Yverdon a donc trouvé la stabilité financière qu’il recherchait.

Norman Peyretti évoluait en 2e ligue inter, à Locarno.

« Les gens peuvent croire qu’on lâche des fortunes pour les joueurs, mais ils sont d’abord chez nous parce qu’il y a du travail pour eux. »

« Je suis un entraineur qui recrute beaucoup par rapport à la vie professionnelle en dehors du foot, parce que je suis directeur d’une agence d’intérim. », précise Jean-Yves Bonnard. « Dans l’équipe actuellement, nous avons huit joueurs qui travaillent pour moi ou pour l’entreprise des Cornu. Les gens peuvent croire qu’on lâche des fortunes pour les joueurs, mais ils sont d’abord chez nous parce qu’il y a du travail pour eux. Mais à côté, nous avons aussi des infrastructures conséquentes comme de la cryothérapie, de la pressothérapie, et le terrain synthétique. »

Norman Peyretti n’est d’ailleurs pas le seul renfort hivernal pour Champagne. Sydney Pascal, encore inconnu du football vaudois, débarque de France. « Tout le monde parle de Norman, mais Sydney est un international malgache qui a joué l’année dernière contre le Cap-Vert en sélection. », souligne l’entraineur passé par La Sarraz-Eclépens. « C’est un joueur qui va renforcer notre profondeur après les deux départs de cet hiver (Kris Diasombe parti à Audax, et Imad Bennhari). Nous pourrons aussi compter sur le retour de notre capitaine Pierre Barremaecker pour le second tour, qui avait subi une rupture des ligaments croisés en fin de saison dernière. »

Des transferts à la hauteur des objectifs champagnoux

Après un tel recrutement, Jean-Yves Bonnard ne cache pas l’ambition qui règne au sein du club. « La promotion est notre objectif depuis le début de la saison. L’ambition du club depuis mon arrivée est d’atteindre la 1re ligue dans les quatre ans. La première idée, qui était de stabiliser le groupe, est atteinte. Maintenant, nous voulons aller chercher la 2e ligue inter. L’arrivée de Norman ne fait que renforcer ce qu’on vise. Au niveau du club, les infrastructures vont encore évoluer. Un nouveau gymnase va être construit, avec des vestiaires souterrains et un autre terrain synthétique, d’ici 2027-2028. L’idée est qu’à cette échéance, le club puisse évoluer à un niveau à la hauteur de ces nouvelles infrastructures. », se réjouit l’entraineur d’origine française.

Norman Peyretti, un artiste du Wydad Casablanca au FC Champagne-Sports

Si le natif de Nice a déjà connu le football vaudois par le passé, il reste un véritable globe-trotter. Fils de parents ayant dédié leur vie à la restauration dans les cuisines du monde entier, Norman a vécu au Maroc, au Sénégal, ou encore en République dominicaine. « J’ai eu la chance de voyager, découvrir le monde. Je suis un nomade dans l’âme. À mes 10 ans, on s’est installé plus durablement à Nice où j’ai pu faire ma formation à l’OGC Nice. Ensuite, ma famille et moi sommes partis pour le Maroc, où j’ai évolué au Wydad Casablanca. J’avais l’opportunité d’y signer un long contrat, mais je voulais jouer en Europe. Je suis ensuite arrivé à Bienne, et je n’ai plus quitté la Suisse. », raconte l’intéressé.

Peyretti a disputé 47 matchs sous les couleurs du FC Thun en Super League. /Crédit photo : Keystone

De multiples expériences humaines, mais aussi footballistiques qui ont contribué à forger le joueur qu’il est devenu. « Je suis un joueur rapide, très créatif, ambidextre. J’aime bien fatiguer les défenses. » Surtout, l’ailier virevoltant dispose d’une aisance technique qui fait de lui un artiste sur le terrain. Est-ce cliché d’attribuer ces qualités à son passage au Maroc ? « Là-bas, c’est une vision différente du foot. C’est très technique, moins tactique. On avait peu de consignes, peu de structure. Chacun jouait comme il voulait. Je vois cela comme une force pour mon jeu. Ce que je reproche au football moderne, c’est qu’on donne trop de consignes aux joueurs. On ne voit plus de folie, de dribbles, on ne pense qu’aux statistiques et aux résultats. Il faut aussi prendre du plaisir, ne pas oublier le sens pur du jeu ! »

Bien parti pour rester

À la question de savoir s’il se voit rester à Champagne sur le long terme, Norman Peyretti n’hésite pas. « Maintenant que je suis là, ce n’est pas pour changer tous les six mois. Je veux prendre du plaisir, découvrir l’équipe, la 2e ligue. Je suis certain que le club pourra encore attirer de bons joueurs dans la région, et que nous atteindrons nos objectifs. Ç’a été une longue réflexion. Ma priorité était de trouver une stabilité au niveau professionnel, en combinant cela avec le foot au niveau amateur, comme beaucoup le font à mon âge. Pour moi, c’était l’opportunité parfaite. Et je suis content de jouer avec Isaac, mon meilleur ami. Clin d’œil à lui. », conclut le néo-champagnoux.

Rédacteur et photographe : Mathieu Grandchamp

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