Azzurri 90 est champion d’automne

« Oui, il y avait une sacrée intensité! Quelque part, c’est même plus dur qu’en Super League, parce que vous n’avez absolument pas le temps de faire quoi que ce soit. A peine vous avez le ballon, les dimensions du terrain et le jeu font que vous avez un adversaire directement sur vous, qui met la pression, qui vient au contact. C’est vraiment différent, je vous assure. » Sébastien Meoli a découvert les joies d’un match au sommet de 1re ligue, après avoir joué les plus grands matches du football suisse, et il a apprécié son après-midi. Il faut dire que son FC Azzurri 90 LS et le FC Bavois ont livré une vraie partie de furieux à Chavannes-près-Renens.

Le terme de « bataille » n’est de loin pas exagéré, et on doit avouer avoir rarement vu autant de rythme dans un match de 1re ligue. Chaque duel a été disputé, les coups ont été nombreux et les deux équipes, c’est sûr, ne se sont fait absolument aucun cadeau. Les belles remontées de balles, les décalages? Ce sera pour une autre fois. Samedi, Azzurri 90 et Bavois ont livré une bataille qui restera dans les esprits.

Un but parti d’une touche à mi-terrain et conclu par Jonathan Caeiro

Le vainqueur? Au tableau d’affichage, Azzurri 90, sur le score de 1-0, et c’est bien là tout ce qui compte. Mais Bavois aurait mérité mieux, c’est sûr, se créant de nombreuses occasions et se montrant légèrement dominateur dans le jeu. Grâce notamment à un bon Ayoub Rachane (surtout en première mi-temps), les Bavoisans ont eu la maîtrise du ballon et ont su se créer quelques situations intéressantes. Mais Azzurri 90 a donc été plus réaliste, inscrivant le seul but de la rencontre sur un schéma très efficace. Dans le détail? Touche de Sébastien Meoli à mi-terrain, décalage génial à une touche de Nicolas Marazzi et face à face remporté par Jonathan Caeiro (60e). Trois hommes, un coup fin, et trois points pour Azzurri.

Bavois peut s’en vouloir, c’est sûr, mais on a presque envie de dire que cette victoire répond à une certaine logique. Pourquoi? Parce que dans ce genre de grands matches, entre deux équipes qui se tiennent de près, ce sont souvent les détails qui font la différence. Et Azzurri est plus fort, a plus d’expérience, et sait mieux gérer, justement, ces détails qui n’en sont pas vraiment.

Bavois a un très bon effectif, c’est vrai, mais Azzurri encore plus

Patrick Isabella a essayé de nous convaincre, il y a quelques semaines, que Bavois était le favori du championnat, ayant un effectif supérieur en qualité à celui d’Azzurri. On avait bien compris la manoeuvre, qui consistait à enlever un peu de pression à son groupe pour la reporter sur Bavois, mais on ne tombera pas dans ce piège-là. Azzurri est meilleur, car il a les joueurs capables de faire pencher la balance dans ces moments-là, où tout se joue. Le FC Bavois en a aussi, c’est sûr, et Nicola Zari (blessé jusqu’à la fin de l’année) en est un. Quand la situation se tend, qu’il faut voir qui sont les hommes, les vrais, ce sont ce genre de joueurs qui surgissent. Ce sont eux qui vous font gagner des sommets du championnat, et des finales.

Azzurri a les joueurs qui répondent présent dans les grands rendez-vous

La différence entre Bavois et Azzurri? Le FCB en a quelques-uns, de ces leaders qui répondent présent dans les grands rendez-vous. Azzurri en a beaucoup et ceci est un compliment au staff lausannois, qui a visé juste cet été dans le recrutement. Nicolas Marazzi et Luca Scalisi étaient déjà là, rejoints par Mickaël Castejon, un gardien qui ne passera jamais au travers dans les grands matches. Sébastien Meoli évidemment non plus, et Michele Morganella est l’exemple typique d’un joueur que l’air des finales sublime. Mobulu M’Futi ne se cachera jamais dans les grandes occasions et le seul joueur sur lequel on ait encore un doute à ce niveau s’appelle Jonathan Caeiro.

Caeiro est décisif, et peut encore franchir un palier

Il a marqué lors des finales de 2e ligue, et a continué en 2e ligue inter. Mais on ne peut pas savoir, et lui non plus, s’il aura cette capacité à répondre présent quand cela comptera vraiment, en 1re ligue. Il a apporté quelques éléments de réponse, déjà, en marquant l’unique but de la victoire en amical contre Sion, et le 2-3 (à 10 contre 11) à Guin. Et ce samedi, dans un match d’hommes, il a inscrit le seul but du match. Très bien. Il est sans aucun doute déjà un bon attaquant de 1re ligue. Mais pour devenir un très grand attaquant de 1re ligue, il a encore un palier à franchir. On est exigeant avec lui? C’est surtout qu’il se trouve dans un club très exigeant, qui veut tout gagner. Il veut absolument prouver qu’il a le niveau, et Azzurri a besoin de ses buts: ils sont faits pour s’entendre et pour l’instant, force est de constater que le partenariat se passe bien depuis le retour de blessure de l’ancien Veveysan.

Les Azzurri ont soigné les détails

Voilà pourquoi, au fond, Azzurri a battu Bavois, samedi. Non pas parce que les Lausannois étaient meilleurs dans le jeu. Ils ne l’étaient pas. Non pas non plus parce qu’ils ont eu plus d’occasions, car le FCB s’est montré plus dangereux. Mais parce qu’Azzurri a soigné les détails et s’est montré plus réaliste. Dans les matches au couteau, c’est cela qui fait la différence, pas la qualité de jeu.

Les six dernières victoires d’Azzurri l’ont été par un but d’écart

Azzurri 90, donc, est champion d’automne, ayant remporté neuf des treize matches du premier tour, sans plus mettre de claque à personne depuis quelques semaines. Cela rejoint ce que l’on vient de dire: Azzurri n’est pas flamboyant et n’a pas besoin d’en passer quatre à quiconque pour gagner tranquillement. Cela a été le cas en début de championnat? Oui, quand les équipes n’étaient pas prêtes. Mais aujourd’hui, elles le sont et une statistique est particulièrement intéressante: leurs six dernières victoires, les Azzurri les ont acquises avec un but d’écart (Terre Sainte, SLO, Monthey, Guin, Naters et Bavois). De la chance? Evidemment que non.

Une dernière preuve? Quand on a demandé à Sébastien Meoli si la pression mise par le président Antonio D’Attoli, qui a répété toute la semaine que ce match était une finale avant l’heure, avait été positive, il a simplement souri: « On savait tous très bien ce qu’on devait faire pour préparer ce match. Bien sûr qu’on a senti que ce match était important, et il nous l’a dit. Mais ça doit venir de nous. » Au delà de la tactique, des mots et de la technique, la grinta et la concentration de chacun ont fait la différence.

Bavois a eu les occasions

Pendant la deuxième mi-temps, on n’a pas pu s’empêcher de penser à ce que nous avait dit Vittorio Bevilacqua, l’entraîneur d’YS, après le match nul concédé par son équipe face à Stade-Lausanne la semaine précédente (lire ici). L’entraîneur tessinois s’était plaint que son équipe n’arrivait pas à garder un avantage d’un but. Azzurri sait le faire. Et cela veut dire beaucoup. Bien sûr, on ne ferait pas toutes ces théories-là si Esteban Rossé avait pu égaliser (90e, bon arrêt de Castejon) ou si la reprise de Renato Rocha n’avait pas été sauvée sur la ligne (45e) ou le coup de patte de Yannick Bovay dévié par la barre (50e), ou encore si le coup de tête d’Hicham Bentayeb n’était pas passé onze centimètres à côté (53e). Mais cela, tout le monde l’aura oublié dans quelque semaines et il ne restera que le score du match et la vérité du classement. Alors oui, cela aurait pu se passer autrement, mais la vérité, c’est qu’au final, c’est Azzurri qui a gagné. Encore. Et ce n’est pas un hasard.

Les hommes du match

Christophe Meoli a été une fois de plus énorme à mi-terrain. Il sait tout faire, et il fait tout bien. Quand il est en confiance, ce joueur est tout simplement un « fuoriclasse » en 1re ligue, et il le prouve à chaque sortie. Quel plaisir de le revoir à ce niveau, après une saison 2013-2014 qu’il préférera oublier. En ce qui concerne la saison en cours, elle est plutôt très bien partie. Roberto Elefante a également été très bon, comme toujours. Le défenseur central italien a livré un gros combat à Renato Rocha, qui a trouvé à qui parler sur le plan physique. Elefante, en défense, ne se trompe jamais.

Le meilleur joueur sur le terrain, tous camps confondus, a été Hicham Bentayeb. Le grand défenseur du FC Bavois a survolé cette rencontre de sa classe, prenant absolument tous les ballons et gagnant tous ses duels. Il a été au mastic à chaque fois, imposant sa masse physique. Il est tout simplement excellent depuis le début de saison, et l’a notamment prouvé contre YB en Coupe de Suisse, mais aussi à de nombreuses autres reprises. Un match phénoménal pour lui, mais ça devient presque habituel. Enfin, on mentionnera Nezir Kurtic. Pourquoi lui plutôt que Muamer Zeneli ou Esteban Rossé, eux aussi très bons derrière? Pour son calme, sa discrétion, et ses relances toujours parfaites. Il a vraiment assuré face à Marlon Baluzeyi et Mobulu M’Futi, deux sacrés clients en face.

Les prochains rendez-vous

Les Azzurri reçoivent Lancy le samedi 15 novembre, à 17h à Chavannes. Victoire obligatoire. Bavois doit aussi avoir l’ambition de ramener trois points de son déplacement à Martigny, le même jour à 16h30 au Stade d’Octodure. Cette journée est la dernière de l’année 2014, mais aussi la… première du deuxième tour.

FC Azzurri 90 LS – FC Bavois 1-0 (0-0)

But: 60e Caeiro 1-0.

Arbitres: M. Stocker, assisté de M. Madani et de M. Stadelmann.

Azzurri: Castejon; S. Meoli, Scalisi, Elefante, Morganella; Galokho (92e Arena), C. Meoli, Marazzi, Baluzeyi (83e Alvarez); M’Futi, Caeiro (87e Mejri).

Entraîneur: Patrick Isabella.

Bavois: Grosso; Kurtic, Rossé, Bentayeb, Zeneli; Bovay (80e Ndo Ze), Rachane (91e K. Hill), Malgioglio; Martins, Rocha, Ouattara (74e Eleouet).

Entraîneur: Bekim Uka

Centre sportif de Chavannes-près-Renens. 90e, expulsion de Malgioglio (dernier recours).

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