Un point, c’est tout ce qu’il manque désormais aux Azzurri Lausanne et à leur président Antonio D’Attoli pour découvrir la 1re ligue Classic! Après avoir battu Renens (3-1) dans un derby qui aurait pu tourner en leur défaveur, les Azzurri ont deux matches pour réaliser leur objectif. Monteront-ils samedi prochain à Sierre? Ou le week-end d’après à Chavannes face à Servette M21? Voire pas du tout? Ce serait un cataclysme, car Servette et Stade-Lausanne, les deux poursuivants des Azzurri ont neuf points de retard et trois matches à disputer. Autant dire que ça sent la promotion, mais alors vraiment, du côté de Chavannes!
Les deux derbys, face à Stade mercredi dernier, et Renens samedi, n’ont pas été des leçons de football, mais les Azzurri s’en fichent pas mal. Ils ont moins bien joué que Stade? Peut-être, mais ils ont obtenu le point qu’il leur fallait. Ils n’ont pas été bons face à Renens? C’est vrai, mais ils ont gagné. Et c’est tout ce qui compte. Azzurri 90 n’est pas une équipe qui fait tourner le ballon pendant nonante minutes, attendant la faille. Vraiment pas. L’équipe de Jean-Philippe Karlen a énormément de caractère, et est une équipe de guerriers, avec un talent immense pour la 2e ligue inter.
Les Azzurri, des individualités de caractère, mais un vrai collectif
Là est la principale réussite de l’ancien défenseur du LS et de Servette: avoir créé un état d’esprit collectif dans une équipe composée de beaucoup d’individualités. Combien de fois a-t-on entendu qu’il y avait trop de vedettes dans cette équipe? Sur le terrain, tous s’arrachent, travaillent, et disent les choses lorsqu’il faut les dire. Lyazid Brahimi perd un ballon en jouant trop facile au milieu de terrain? Il se fait recadrer par ses coéquipiers, mais toujours positivement. Même chose pour Charles Traoré ou Mervan Hoxha, qui ont eu quelques moments de déconcentration qui auraient pu être fatals, ou comme pour Thierry Ebe, responsable du penalty qui aurait pu faire douter les Azzurri, si Damien Djuric ne l’avait pas détourné (44e): tous ont fait des erreurs, et tous ont accepté des remarques méritées, sans broncher, avant de repartir au combat. Un état d’esprit exemplaire, qui fait la force des Azzurri, un vrai collectif, ce qui n’était pas gagné au départ.
Mais alors sur le plan du jeu, pardon, mais les Azzurri n’ont pas été souverains, loin de là. La faute à qui? A une équipe de Renens à laquelle il faut rendre hommage, déjà. Bien en place, le FC Renens s’est créé de nombreuses occasions, mais a été moins réaliste que son adversaire, dont les qualités individuelles, bien sûr, lui étaient supérieures. Au coup d’envoi, Jean-Philippe Karlen avait décidé de placer Renato Rocha, auteur d’une bonne entrée face à Stade, en pointe. En soutien du Portugais se trouvait Valon Hysenaj, et Piero Arena se trouvait décalé sur la droite. Thierry Ebe occupait le flanc gauche. Autant dire qu’offensivement, il y avait du lourd, comme d’habitude. C’est pourtant sur un coup de pied arrêté qu’Azzurri allait ouvrir la marque, grâce à Luca Scalisi, le plus vif à réagir après un ballon mal repoussé par la défense renannaise. 1-0 en début de match, et bientôt un coup dur, avec la sortie de Renato Rocha, blessé.
Lyazid Brahimi revient gentiment en forme
Lyazid Brahimi, lui aussi en reprise, faisait donc son entrée en meneur de jeu, Hysenaj passant en pointe. Brahimi est gentiment en train de revenir en forme, et sa technique est toujours autant un régal à observer. Roulettes, contrôles de la semelle, contrôles orientés: son toucher de balle est une merveille, mais il manque, encore, de lucidité. Sans doute un problème de condition physique, car il a un tout petit peu de peine à enchaîner les actions. Quand il sera revenu à son meilleur niveau, il sera un renfort de choix pour les Azzurri. Ce sera sans doute pour la saison prochaine, car, en deux semaines, il ne retrouvera pas l’entier de ses sensations.
Damien Djuric détourne le penalty d’Hakim Khadrouche
Bref, les Azzurri ont ouvert la marque, mais ont failli craquer à la 30e minute, déjà, lorsqu’Hakim Khadrouche subtilisait un ballon, dans les seize mètres, à David Félix. Seul face à Damien Djuric, il tentait le dribble, mais l’ancien gardien de Monthey se couchait bien. Grosse alerte pour les Azzurri, jusqu’au tournant du match de la 44e minute. Un coup-franc rapidement joué par Nelson Teixeira en direction de Christophe Meoli, surprenait Thierry Ebe, légèrement en retard. Ce dernier taclait Meoli, pour un penalty indiscutable. Hakim Khadrouche s’en chargeait, et le frappait bien, à ras de terre dans le petit filet, mais Djuric avait très bien anticipé et sortait un très joli arrêt. Une minute plus tard, Luca Scalisi pouvait centrer pour Valon Hysenaj, dont la reprise de volée lobait Kilinc. 2-0 au lieu d’1-1, on appelle cela le réalisme du champion.
Luca Scalisi impliqué sur les trois buts marqués par son équipe
La deuxième mi-temps allait être moins animée, malgré un but de la tête splendide de Luca Scalisi, à nouveau monté aux avant-postes. L’ancien défenseur du LS aura été impliqué sur les trois buts de son équipe samedi! Son coup de tête, peu après l’heure de jeu, était inarrêtable pour Kilinc, qui n’aura pas eu énormément d’arrêts à effectuer, au final, mais aura encaissé trois buts. Le FC Renens sauvera l’honneur, après un but bizarrement annulé pour hors-jeu à la 70e, par Hakim Khadrouche, auteur d’une belle réussite, pleine de sang-froid. Trop tard pour y croire, et Renens subissait une défaite somme toute méritée, mais ce match aurait pu tourner autrement, avec un peu de réussite. Qui sait comment les Azzurri se seraient comportés en cas de retour aux vestiaires à 1-1? On ne dit pas que Renens aurait tenu, de loin pas, car il y a tellement de talent dans l’effectif de Jean-Philippe Karlen, même sans Laurent Cessy et Sacha Marrgairaz, toujours écartés, que les Azzurri peuvent planter à n’importe quel moment.
A Sierre, ils devront être sérieux, et ils prendront le point qui les emmènera en 1re ligue. Quant au FC Renens, il a trois points à obtenir pour assurer son maintien. Et son programme, avec quatre matches à domicile en huit jours (voir ci-dessous) devrait lui permettre d’y arriver.
Les hommes du match
Du côté des Azzurri, mention très bien, bien sûr, à Luca Scalisi. Double buteur, et passeur décisif, il a tout fait juste en attaque, comme en défense. La 2e inter, c’est un peu facile pour lui, mais il ne le montre pas. Toujours avec une vraie attitude de leader, il replace ses coéquipiers, poliment, mais fermement. La classe et un joueur sur lequel Azzurri doit s’appuyer pour gravir les échelons du football suisse. Mention très bien également à Damien Djuric. Il y a le penalty sauvé, bien sûr, mais aussi tout le reste. Ses interventions ont toutes été propres et, s’il n’a pas le charisme et la présence de Marco Grosso, il a d’intéressantes qualités, notamment sur sa ligne.
Pour Renens, on a aimé, de nouveau, la performance de Christophe Meoli, à mi-terrain. Serein, toujours le geste juste, il est, tout comme Scalisi, très facile en 2e inter. Gros match de sa part, mais ce n’est pas une surprise, tant sa régularité est à la hauteur de son talent. Bon match également du latéral droit Antonio Zarlenga. Il n’a pas gagné tous ses duels, mais avait fort à faire face à Thierry Ebe. Il s’en est bien sorti, et a toujours montré une certaine volonté. Pas transcendant, mais tout simplement bon.
Les prochains rendez-vous
Azzurri ira donc tenter de chercher un point à Sierre, samedi 1er juin à 18h. Renens, quant à lui, se trouve au devant de quatre matches à domicile… en huit jours, pluie de renvois obligent! Le mardi 28, Hakim Khadrouche et ses coéquipiers reçoivent Signal Bernex (20h30). Jeudi, toujours à 20h30, Vernier vient au Censuy (20h30). Samedi, c’est Chippis qui se déplace, à 18h. Et le mercredi 5 juin, c’est au tour de Servette de venir rendre visite au FC Renens. Si ça c’est pas une première mondiale! Et si Renens a encore un peu envie de se fatiguer, il ira terminer le championnat à Chênois, le samedi 8 juin. Enfin bref, le club du Censuy doit prendre trois points dans ces cinq matches pour être totalement tranquille et se maintenir en 2e inter. Ca devrait le faire, comme on dit.
Azzurri 90 Lausanne – FC Renens 3-1 (2-0)
Buts: 11e Scalisi 1-0; 45e Hysenaj 2-0; 65e Scalisi 3-0; 82e Khadrouche 3-1.
Arbitres: M. Sachot, assisté de M. Reymond et de M. Parisi.
Azzurri: Djuric; Barrier, Scalisi, Hoxha, Felix (46e Scarfo); Junior Montano (66e Rodriguez), Traoré; Arena, Hysenaj, Ebe; Rocha (17e Brahimi).
Entraîneur: Jean-Philippe Karlen.
Renens: Kilinc; A. Zarlenga, Lacroix, Cadet, Risse; D. Isabella, Nelson Teixeira, Meoli, Ciftci (68e Yilmiz), Kazangba (63e Soares); Khadrouche.
Entraîneur: Patrick Isabella.
Notes: Centre sportif de Chavannes-près-Renens. 44e, Djuric détourne un penalty de Khadrouche.