Bavois a fait tous ces efforts pour rien

Jean-Michel Viquerat a réuni ses troupes peu après le coup de sifflet final. Sur la pelouse du terrain des Peupliers, le président du FC Bavois a félicité son entraîneur et ses joueurs pour leur magnifique saison, ponctuée par une victoire face à Azzurri. Les Bavoisans ont conclu cette allocution présidentielle par des cris de joie, lesquels ont contrasté avec la mine défaite des joueurs d’Azzurri, à quelques dizaines de mètres d’eux. Les deux équipes, pourtant, ont été éliminées de la course aux finales en ce samedi, mais une, clairement, était mille fois plus triste que l’autre.

Bavois aurait dû s’imposer de cinq buts: impossible

Bavois s’est en effet imposé 3-2, mais ce succès ne lui a servi à rien. Pourquoi? Parce que Baden a dynamité Thalwil et s’est donc offert le dernier ticket pour les finales de promotion, dépassant Bavois au goal-average pour la place de « deuxième meilleur troisième ». Un final frustrant pour les Bavoisans, qui étaient largement au courant dès la fin du match que leur victoire était inutile. Il aurait fallu s’imposer de cinq buts face à Azzurri pour espérer faire mieux que Baden. Impossible, évidemment. Alors, laisser gagner Azzurri, comme cela a pu être pensé aux alentours de la 80e? Tout aussi improbable. Bavois n’a fait aucun cadeau et Azzurri, de toute façon, n’en attendait aucun.

Azzurri a perdu les finales bien avant ce samedi

La solidarité vaudoise? Elle n’a pas existé et personne n’y croyait vraiment, de toute façon. Même quand les Lausannois ont vraiment pressé, dès l’égalisation de Roberto Elefante à 2-2 (65e) en fait, Bavois a défendu comme si sa vie en dépendait. Aurait-ce été la même chose face à Echallens, Yverdon ou un autre? On n’en sait rien, mais on ne va pas reprocher à Bavois d’avoir respecté le sport, quand même. Pas un reproche ne lui a évidemment été fait de la part d’Azzurri, qui a perdu les finales bien avant cet ultime déplacement. On pense aux points perdus face à Lancy, Martigny ou Echallens… Autant de défaites ou de matches nuls qui pèsent lourd aujourd’hui.

Omar Bellagra, en contre, inscrit le 3-2

A 2-2, Azzurri a eu les occasions de passer et Bavois s’est retrouvé en difficulté de la 70e à la 80e, en gros. Là, on s’est dit clairement qu’Azzurri pouvait entrevoir les finales, mais Omar Bellagra, en contre, a fracassé les espoirs lausannois en inscrivant le 3-2 final et en se jetant dans les bras de son président, aux anges. Dès lors, les deux équipes s’acheminaient tristement vers la fin du match, toutes deux éliminées. De la tension? Il y en a eu un peu, mais pas forcément sur le terrain, plus entre spectateurs et joueurs. Il y avait de l’enjeu, une équipe de la ville ambitieuse qui vient à la campagne et deux déçus. Forcément, il y allait avoir un peu de sport en dehors du terrain. Les supporters d’Azzurri se sont ainsi demandé pourquoi Bavois fêtait son élimination, ce à quoi la seule réponse possible et honnête est: « Parce qu’Azzurri ne disputera pas non plus les finales. »

Tout le monde veut battre Azzurri

Antonio D’Attoli en est conscient, la cote d’amour de son équipe en dehors du cercle de ses suiveurs est réduite, alors que lui-même ne parle jamais de ses adversaires, que ce soit en bien ou en mal. Pourquoi tout le monde veut battre Azzurri? Parce que « les gens » n’aiment pas les équipes qui affichent leurs ambitions trop fort. Ce n’est pas nouveau, mais surtout ce n’est pas forcément définitif. On rappellera au président d’Azzurri que le FC Le Mont était la cible de toutes les critiques il y a dix ans et qu’aujourd’hui, c’est plutôt des louanges que le club montain récolte.

Le succès et l’ambition feront toujours parler, et les gens parlent en général plutôt en mal qu’en bien. Alors, quand le succès n’est pas au rendez-vous… Bref, pas de quoi se décourager, Azzurri a un beau projet, qui a simplement pris un an de retard. L’ambition sera toujours là la saison prochaine, on en est sûr et certain.

Bavois progresse d’année en année

Et le FC Bavois, alors? Il continuera sa progression, pas à pas. Après le maintien très tranquille la saison dernière, celle de la remontée, le FCB est passé tout près des finales. Ce sera pour la saison prochaine, peut-être. Ce sera face à Azzurri, en tout cas, pour des retrouvailles qui s’annoncent déjà intéressantes.

Les hommes du match

Dans les grands matches, Nicola Zari répond toujours présent. Lorsqu’il faut marquer un but décisif, il est là. Un exemple? Le but de la montée, à la Pontaise, face à Team Vaud M21 (0-1) au printemps 2013. Samedi, il s’est offert un doublé et son activité, comme toujours, a été essentielle à mi-terrain. Marco Grosso a connu quelques hésitations, mais, dans l’ensemble, il a été très bon. Quelques arrêts décisifs et une prestation solide. On l’a trouvé très serein, limite trop calme par rapport à ce qu’on pouvait attendre de lui face à son ancienne équipe.

Du côté d’Azzuri, Roberto Elefante a encore une fois impressionné. Quel joueur, quand même… Il dirige la défense, il parle, il sécurise et en plus il marque. Il a sans doute été le meilleur « azzurro » cette saison, et de loin. Très (très) fort. Sinon? Lyazid Brahimi a été très bon, inscrivant le 1-1 d’une balle piquée magnifique et régalant par la qualité de ses dribbles.

FC Bavois – FC Azzurri 90 LS 3-2 (1-0)

Buts: 17e Zari 1-0; 50e Brahimi 1-1; 57e Zari 2-1; 65e Elefante 2-2; 82e Bellagra 3-2.

Arbitres: M. Yves Dégallier, assisté de M. Dave Comtesse et de M. Lucas Maystre.

Bavois: Grosso; Kurtic, Rossé, Bentayeb, Zeneli; Zari (66e Bovay), Demiri, Malgioglio (85e Hill); Eleouet, Bellagra, Basha (67e Ouattara).

Entraîneur: Bekim Uka

Azzurri: Castejon; Galokho (85e Caeiro), Kastrati, Elefante, Morganella (64e Baluzeyi); Kabacalman (85e Arena), Rachane, Brahimi; Martins, Walther, M’Futi.

Entraîneur: Patrick Isabella

Terrain des Peupliers, Bavois. 450 spectateurs.

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