Bavois-Azzurri: le nul qui n’arrange personne

« C’est un joli match à jouer, on se connaît tous bien. Mais ça n’empêche pas l’engagement, loin de là! » Ayoub Rachane a pris quelques coups, samedi en fin d’après-midi, lors du match nul entre Bavois et Azzurri Lausanne (1-1), mais regrette surtout de n’avoir pas réussi à s’imposer dans ce derby vaudois très engagé. Les deux équipes se croisaient pour la troisième fois de la saison, elles qui ont toutes deux brillamment obtenu leur promotion à l’été 2013. Bavois avait le dessus, puisque les hommes de Bekim Uka s’étaient imposés à l’aller en championnat à Chavannes (lire ici), avant de s’imposer à nouveau, aux tirs aux buts, il y a quelques semaines pour obtenir leur qualification en Coupe de Suisse.

Ayoub Rachane: « Dans 10 ans, on dira quoi? 2014, l’année où Bavois jouait bien? »

Samedi, ils ont obtenu un match nul qui ne fait plaisir à personne. Azzurri est freiné dans la course aux finales, et Bavois, cinq points derrière, ne prend pas ses distances avec la barre. La relégation? « Je n’ai pas envie de penser à ça. On doit être plus réalistes, moi le premier. On joue bien? Oui, mais j’en ai marre d’entendre ça, ça ne sert à rien de bien jouer si on ne gagne pas. Dans 10 ans, on dira quoi? 2014, l’année où Bavois jouait bien? Non, on dira: 2014, l’année où Bavois a coulé. Alors, à nous de faire en sorte que cela n’arrive pas, en mettant du coeur et du charisme dans notre jeu. » Ayoub Rachane a tout dit: un maintien s’obtient sur le terrain le week-end, mais avec une volonté de fer toute la semaine.

La série victorieuse d’Azzurri interrompue

Les Azzurri, eux, n’ont toujours pas perdu en 2014, si l’on excepte ce match de Coupe, qu’ils n’ont d’ailleurs pas perdu dans le jeu. Ils ont toujours les finales dans le viseur, mais ne peuvent pas dire qu’elles sont proches, pour l’instant. Il faudrait effectuer cette fameuse « série », qu’ils avaient l’occasion de porter à trois succès consécutifs en s’imposant à Bavois samedi. Hélas pour eux, le match aux Peupliers aura donc été un coup d’arrêt comptable et leur laissera des regrets. Pourquoi? Principalement parce qu’Azzurri a joué à 11 contre 10 pendant 22 minutes, sans parvenir à l’emporter.

Khadrouche-Becirovic face à Rossé-Bentayeb: du lourd

Patrick Isabella avait décidé de continuer avec un 4-4-2 qui lui a donné satisfaction depuis le début de l’année, en associant Hakim Khadrouche et Edin Becirovic en pointe, puisque Lyazid Brahimi était suspendu. La créativité de « Pitchou », qui avait invité son copain grenoblois Yoric Ravet à voir le match, a fait défaut aux Lausannois, qui ont manqué de justesse dans la dernière passe. Becirovic et Khadrouche sont deux buteurs, pas deux créateurs, et ils se sont plaints de ne pas recevoir assez de ballons. Et comme la charnière centrale composée d’Esteban Rossé et Hicham Bentayeb a été largement à la hauteur de l’événement, sans surprise, les deux attaquants d’Azzurri ne se sont peut-être pas créé autant d’occasions qu’ils l’auraient souhaité.

Le coup de tête splendide de Nicola Zari pour le 1-0

La première action du match a été pour Nicola Zari, choisi comme avant-centre par Bekim Uka, qui s’y connaît un peu sur la question. Le coup de tête de l’ancien joueur de Nyon, YS et Baulmes passait de peu à côté (10e), avant qu’une demi-volée dévissée de Nicolas Marazzi, de l’autre côté, apporte un peu de danger sur la cage de Christopher Meylan, à nouveau très bon samedi. Le gardien bavoisan déviait en corner un coup-franc de ce même Marazzi (32e), avant trois minutes assez folles en fin de première mi-temps. Une frappe du pied gauche de Marco Malgioglio passait tout d’abord de peu à côté pour Bavois (40e), avant qu’Edin Becirovic n’oblige Meylan à un bel arrêt (41e). Dans l’enchaînement, et quasiment sur le contre, un centre parfait de Nezir Kurtic, du gauche, trouvait la tête de Nicola Zari: 1-0! Le geste parfait du numéro 8 valait bien de sérieux applaudissements de la part des 230 spectateurs présents aux Peupliers pour ce choc.

Ayoub Rachane: « Bavois n’a pas d’attaquant? Ce n’est pas une excuse »

Si Nicola Zari se trouvait à la réception de ce centre parfait, c’est bien que le FC Bavois n’a pas d’attaquant de métier. Omar Bellagra est blessé, et le tout jeune Allan Eleouet n’est pas encore prêt pour occuper ce poste dans une équipe jouant le maintien en 1re ligue Classic. Mais ce constat tout simple énerve Ayoub Rachane: « Il faut arrêter avec ça. J’entends partout: Bavois n’a pas d’attaquant. Mais ce n’est pas une excuse! On a assez de joueurs qui savent manier un ballon ou marquer un but! On travaille la semaine à l’entraînement pour être performant devant le but, on a des joueurs d’expérience. Quand vous voyez la classe d’un joueur comme Nicola Zari, et le but qu’il met… Vous ne trouvez pas que c’est un geste de grand attaquant qu’il a fait? » Si, bien sûr. Et l’avantage de placer Zari en pointe est également le suivant: pouvoir faire jouer Renatus Boniface, Marco Malgioglio et Ayoub Rachane ensemble, sans devoir en mettre un sur le banc comme au premier tour.

Azzurri est monté d’un cran après l’expulsion de Micael Martins

1-0 à la pause, donc, un avantage mérité pour Bavois à ce moment-là. Mais Azzurri allait mieux entrer dans la deuxième période, même si ce sont les Bavoisans qui allaient se créer les meilleures occasions. Grâce à qui? Marco Malgioglio, dont le coup-franc trouvait le poteau des buts de David Sugar, une nouvelle fois préféré à Marco Grosso (64e). Mais le tournant du match allait survenir à la 68e, lorsque M. Ansorge décidait d’expulser Micael Martins pour un second avertissement. Le problème, à notre sens? Martins n’a pas été l’auteur de cette faute, mais l’action était un brin confuse, à la décharge de l’arbitre, et on n’a jamais eu la prétention de détenir la vérité absolue. Bref, Martins était expulsé, et Azzurri se retrouvait à 11 contre 10. Plus facile? Pas toujours, mais là, clairement, oui. Dès cette 68e minute, Azzurri a eu le ballon, et a fini par trouver la faille, grâce à Junior Montano, seul au deuxième poteau sur un centre venu de la droite. Le Colombien ne tremblait pas pour battre Christopher Meylan de près (74e). 1-1!

Marco Malgioglio a été tout près d’offrir la victoire à Bavois (86e)

Il y a eu encore une occasion dans ce match, immense, lorsque la lourde frappe de Marco Malgioglio trouvait la barre transversale (86e). Le génial n°10 bavoisan aura donc frappé deux fois les montants samedi soir… Frustrant, forcément, mais Bavois aurait aussi pu tout perdre si Azzurri avait montré plus de lucidité. Les Lausannois ont fait un match bizarre. Oui, ils sont solides, et oui, ils sont capables de percuter, mais non, ils n’ont pas su aller chercher la victoire. Le but que Nicola Zari leur a marqué n’était que le 2e encaissé par Azzurri en 2014, et ils ont eu les occasions de l’emporter, mais ils n’ont pas non plus raté des montagnes, tout simplement parce qu’ils n’en ont pas eu.

Azzurri est solide derrière, mais a manqué de créativité

Salou Galokho, côté droit, est un joueur très intéressant, dont les accélérations ont fait très mal à Bavois. Mais au final, rien de décisif samedi. Même constat pour Edin Becirovic et Hakim Khadrouche, qui ont été plutôt bons. Le premier a pris beaucoup de coups, a provoqué des fautes, dans son style habituel, et est allé au combat à chaque instant. Le deuxième a plus cherché les espaces. Mais au final, ils n’ont pas trouvé la solution, aussi parce qu’ils n’ont pas eu les ballons, on l’a dit. Une équipe qui veut aller en finales doit être solide derrière, mais aussi proposer plus de variétés offensives, comme elle l’a fait à Meyrin la semaine dernière (victoire 1-3). « Ils nous ont fait mal en fin de match surtout, lorsque Dren Basha est entré. Il leur a amené de la vitesse à un moment où on en manquait », relevait Ayoub Rachane. Alors, Azzurri en finales de promotion? On y croit toujours, car cette équipe dégage un état d’esprit conquérant, et montre du caractère. Mais il faut plus de créativité, impérativement. Et pas dans cinq ou dix matches: c’est maintenant que tout se joue.

Bavois a perdu trois joueurs en un match

Bavois, avec ce point, n’avance pas, et a perdu… trois joueurs pour le prochain match. Micael Martins s’est fait expulser, tout comme Muamer Zeneli… dix minutes après son remplacement. L’ailier gauche bavoisan a dit tout le bien qu’il pensait de l’arbitrage de M. Ansorge depuis le banc, ce qui lui a valu son exclusion et, donc, une suspension. Dernier coup dur, la sortie sur blessure de Frédéric Gilardi. Vraiment embêtant, d’autant que Bavois a trois matches particulièrement importants. Meyrin d’abord, puis deux candidats directs pour le maintien: Lancy et Martigny. Chaud. Heureusement, le contingent bavoisan s’est étoffé avec le retour de Yannick Bovay de l’étranger, ce qui est une très bonne nouvelle. Raphaël Cottens a, lui, repris avec la II, et sera opérationnel pour le prochain match. Bekim Uka a des solutions, et Bavois est loin d’être condamné.

Les hommes du match

Du côté de Bavois, mention très bien à Hicham Bentayeb. Il a gardé son calme en toutes circonstances, même dans les moments chauds face à Edin Becirovic. Rien ne le perturbe, et il est toujours aussi fort physiquement. On a bien aimé également le match de Nicola Zari. On lui demande de jouer avant-centre? Il le fait, et il marque un but splendide, tout en remisant de nombreux ballons. Il arrive à les conserver par sa technique et on a aimé sa classe à la 45e. Sur un corner pour Azzurri, quelques secondes avant la mi-temps, il amortit tranquillement le ballon de la poitrine pour son gardien, alors qu’il avait trois joueurs adverses autour de lui. Un geste parfaitement maîtrisé, qui a failli provoquer un arrêt cardiaque chez les supporters les plus fidèles placés derrière le but.

David Jimenez a été parfait pour Azzurri. Il a récupéré mille ballons, et les a bien distribués. Arrivé cet hiver, il règne sur le milieu de terrain, où son entente avec Nicolas Marazzi est très bonne. Techniquement, il est parfait, ce qui n’est pas une surprise, et son activité est incessante. Charles Traoré mérite également une mention. Cette fois, il jouait latéral gauche, et il a verrouillé son couloir, comme d’habitude. Il avait un vrai client avec Micael Martins en face, et il a fait le boulot, calmement, allant même porter le danger à quelques reprises dans le camp adverse.

Les prochains rendez-vous

Tout le monde reprend le samedi 12. A 17h, Azzurri recevra Lancy. Trois points obligatoires. Bavois a un déplacement compliqué, sur le terrain de Meyrin (18h).

Le plan-fixe

FC Bavois – FC Azzurri 90 LS 1-1 (1-0)
Buts: 42e Zari 1-0; 74e Junior Montano 1-1.
Arbitres: M. Ansorge, assisté de M. Dos Santos et de M. Bajrami.

Bavois: Meylan; Kurtic, Rossé, Bentayeb, Gilardi (63e Bovay); Renatus, Malgioglio (84e Alicajic), Rachane; Martins, Zari, Zeneli (54e Elouet).
Entraîneur: Bekim Uka.

Azzurri: Sugar; Monteiro, Scalisi, Elefante (84e Stojiljkovic), Traoré; Galokho, Marazzi (80e D. Isabella), Jimenez, Junior Montano; Becirovic, Khadrouche (65e Basha).
Entraîneur: Patrick Isabella.

Notes: Terrain des Peupliers. Expulsion de Martins (68e, deuxième carton jaune) et de Muamer Zeneli (80e, alors qu’il était sur le banc, pour réclamations).

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