Le « Bomber » Dario Drago est de retour

Dario Drago est en feu depuis le début de saison. Auteur de quatre buts depuis son arrivée à Naters, le « Bomber » italien justifie toute la confiance placée en lui. Jochen Dries, le directeur sportif du club haut-valaisan, se réjouit de son apport: « Dario, pour nous, c’est un vrai plus. On cherchait un attaquant, et on a décidé que ce serait lui. Je le connais très bien depuis nos années communes à Baulmes. C’est un bon garçon, avec un bon fond, qui a fait des erreurs dans ses choix de carrière. »

La principale erreur? Drago lui-même ne s’en cache pas: avoir quitté le LS en Challenge League, alors qu’un nouveau contrat lui avait été proposé. « Je pensais trouver mieux ailleurs, avec mes qualités », regrette-t-il, lui qui sortait d’une belle saison avec le club de La Pontaise. Le téléphone n’a pas sonné, et il s’est retrouvé à Baulmes, dans le club qui l’avait révélé à la Suisse deux ans plus tôt, mais qui n’était plus le club ambitieux qu’il avait été. Là ont commencé les années de galère.

« Je sais que j’ai 30 ans, et alors? »

« Mais je n’ai jamais douté. Jamais! Je connais mes qualités, je sais qui est Drago. Je sais que quand je démarre, personne ne peut me rattraper. Vous savez comment les gens m’appellent ici à Naters? Ferrari! », rigole-t-il dans son style si caractéristique. Car Dario Drago est un joueur ambitieux, qui estime avoir encore une belle carte à jouer dans le football suisse. « Je suis sûr que des gens regardent ce que je fais à Naters. Je sais que j’ai 30 ans, et alors? Tout le monde me dit que les clubs veulent des joueurs de 17 ou 18 ans, mais si je suis le meilleur à 30 ans, alors on ne va pas me prendre? Là, je me sens vraiment bien à Naters. Et vous savez pourquoi? Parce que je me sens valorisé, important. Les gens parlent de moi, dans les journaux, au club… J’adore ça! » Jochen Dries confirme: « Les gens l’apprécient. Comme je vous l’ai dit, je n’avais pas d’appréhension de ce côté-là. Dario, je le connais bien, je sais que c’est un affectif, qui a besoin d’attention. »

Jochen Dries: « Il en a encore pour 3 ou 4 ans à ce niveau »

Celle-ci s’est matérialisée avec un contrat professionnel, suffisant pour vivre sans pouvoir mettre de côté, et un environnement sympathique. « J’ai un appartement génial au centre-ville, avec les chaînes italiennes et internet. Le président a tout fait pour que je me sente bien », continue celui qui a marqué 4 buts déjà depuis le début de l’année 2014. Dario Drago, bien traité à Naters? Jochen Dries rigole: « Mais on traite bien tous nos joueurs! Dario se sent bien? Tant mieux. Ce que j’espère, c’est qu’on va arriver à trouver un accord pour une prolongation. Il a encore pour 3 ou 4 ans de football à ce niveau, sans aucun problème. » Le FC Oberwallis sait qu’il est compliqué d’attirer des joueurs au fond du canton, mais fait tout pour qu’ils se sentent bien une fois sur place. Le Brésilien Felipe, ancien joueur du FC Baulmes, s’est bien intégré et il appartient désormais à Drago de faire de même. A Naters, il a trouvé un club ambitieux, sain, qui vise la 1re ligue Promotion et a les moyens de ses ambitions. Alors, Drago et Naters trouveront-ils un terrain d’entente pour continuer l’aventure? Réponse cet été.

« Je ne sors pas du tout et ça me manque un peu »

Reste une question importante: parle-t-il déjà le haut-valaisan? Il explose de rire: « Non, non, c’est impossible ça! C’est le seul petit problème que j’ai ici. Sur le terrain, tout va très bien, mais en dehors, c’est moins drôle pour l’instant. Ma copine est là, mais elle va rentrer bientôt en Italie pour ses études. On fait un peu les courses, on boit un café et on rentre à la maison. Franchement, je ne sors pas du tout, et ça me manque un peu. Quand je jouais à Baulmes, j’habitais à Yverdon. J’avais tous mes copains, on allait à l’Appunto, au Cuba… Vous pouvez écrire ça, ils se reconnaîtront (rires). Ici, je rentre tout de suite à la maison. » Et si c’était ça, le secret de l’efficacité de Dario Drago à Naters? « Non, non! Quand je parle de sortir, c’est un café, une pizza… Moi, je suis un professionnel. Je ne suis jamais sorti deux jours avant un match ou le jour avant. Le football, c’est mon métier, je ne rigole pas avec ça. »

Son passage à Champvent? « J’aurais aimé monter »

Samedi, il retrouvera Yverdon, pour un match de 1re ligue Classic face à un club dont il n’a jamais porté le maillot. « Mais ça aurait pu se faire l’hiver dernier. J’étais revenu en Suisse pour trouver un club, parce que je n’ai plus envie de perdre mon temps et mon argent en Italie. J’étais venu pour discuter avec Yverdon, mais ils ne m’ont pas accordé une grande attention… Et on s’est retrouvés trop tard pour signer! Je suis donc allé à Champvent, en 2e ligue, pour le 2e tour. » Quels souvenirs garde-t-il de ce passage dans le football régional? « C’était difficile pour moi de trouver la motivation. J’ai bien aimé les gens, j’ai été bien accueilli, mais j’ai toujours su que j’étais un joueur de niveau supérieur. Mais j’ai fait un bon championnat, contrairement à ce que des gens disent aujourd’hui. J’ai été blessé en fin de championnat, et j’ai complètement raté mes finales. Ca, c’est une déception pour moi, j’ai été nul pendant les matches importants. J’aurais bien aimé que les gens disent: On a pris Drago et on est montés. Ca n’a pas été le cas… »

Il est redevenu le Drago qui fait lever les stades

Aujourd’hui, il vit à nouveau du football, lui qui avait découvert les joies du travail en jouant à Champvent (« C’était dur »). Il est redevenu le Drago qui fait lever les stades. Pour l’heure, c’est celui du Stapfen, en 1re ligue Classic, où son entente avec Romaric Nya fait merveille. « On joue en 4-4-2, sauf à Monthey où j’ai joué côté gauche. J’aime bien jouer devant avec lui, même si on a un problème, c’est qu’on est tous les deux égoïstes. Non, en fait, vous pouvez l’écrire, il est beaucoup plus égoïste que moi (rires)! Moi, je fais des passes de temps en temps, je reviens au milieu. Lui, jamais! », rigole-t-il.

« J’ai l’impression que je peux marquer quand je veux »

On l’entend, on le voit, Dario Drago est heureux. Il a 30 ans aujourd’hui, et une forte envie de rattraper le temps perdu. Et puisqu’il aime marquer les esprits, il sera bien au rendez-vous, samedi à 17h30 au Stade Municipal d’Yverdon. Le « Bomber » est prêt à frapper de nouveau. « Depuis que je suis à Naters, je me dis avant un match que je vais marquer, et ça arrive. J’ai l’impression que je peux marquer quand je veux. Ca ne m’était plus arrivé depuis Baulmes, en Challenge League. »

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