Ça, c’est des finales!

Stade-Lausanne-Ouchy s’en rappellera longtemps, de ces finales. Quatre jours après être revenu de nulle part (0-2 à 3-2) face à Gossau, les Stadistes ont à nouveau offert énormément de spectacle à leur public. Face à ce SC Kriens si redoutables, les Lausannois ont montré énormément de qualités et fait honneur au football vaudois. « C’est beau Vidy comme ça, non? », se réjouissait Alain Vallélian, président du SLO. Oui, Vidy garni de 900 spectateurs, c’est beau. Surtout avec un match comme celui-ci.  Il y a eu des buts, des expulsions, un peu d’animosité, quelques jets de bière de la part des supporters et beaucoup de suspense. Et comme en plus, le score final (2-2) permet tous les espoirs, le Kleinfeld promet d’être un chaudron samedi.

Kriens veut absolument retrouver la Promotion League

Car il y a une différence fondamentale entre les deux clubs, déjà. Kriens veut absolument monter en Promotion League, douze mois après en être descendu. Le SLO, lui, aimerait bien y aller, mais n’en a jamais fait un objectif. L’an dernier, d’ailleurs, Stade était deux ligues en dessous de Kriens, il ne faut pas l’oublier! Lorsque le SCK s’en allait défier Sion M21 en Promotion League, Stade allait à Servette M21 en 2e ligue inter. Aujourd’hui, les deux formations étaient face à face, onze contre onze, un ballon et jouez.

Un choc somptueux

Et, autant le répéter encore une fois, le choc a été somptueux. D’entrée, Stade a marché sur son adversaire. Si les Lucernois se sont dit à un seul moment que ces Vaudois n’avaient rien de bien effrayant, ils ont vite compris leur erreur. Yverdon avait pêché par manque de concentration et en raison d’erreurs individuelles, encaissant un sec 1-6 à la maison. Inconsciemment, Kriens y a pensé, même s’ils ne l’avoueront jamais. Mais alors, à Vidy, ils sont tombés sur un os, et un sévère!

Brice Ngindu ouvre le score après cinq minutes…

Les cinq premières minutes? Ils n’ont pas touché le ballon, les visiteurs. On le redit et on le répète: pas touché. Stade le faisait tourner dans tous les sens et, à la 5e, une passe parfaite d’Axel Danner pour Brice Ngindu, plein axe, permettait à ce dernier de contrôler, de se mettre en bonne position et de frapper à ras de terre: 1-0! Le « Général Tshitumba » a fait la différence d’entrée et le petit bluff de positionnement décidé par les deux hommes a fonctionné. Le bluff? En fait, jusqu’au 1-0, Quentin Rushenguziminega jouait à droite et Ngindu en pointe. Une manière de tromper l’ennemi, en somme.

… et Florian Gudit inscrit le 2-0 six minutes plus tard

Alors, Kriens, sonné? Un peu, oui! Et même beaucoup! Si les Lucernois pensaient venir se promener au bord du lac, ils ont surtout essuyé une tempête pleine face. Après le 1-0, ils ont continué à subir et ont encore craqué sur une action collective de classe. Quentin Rushenguzuminega sur la gauche éliminait son adversaire, donnait à Stevo Gasic au centre. Le numéro 10 de Stade décalait Florian Gudit, arrivé lancé, lequel a envoyé une mine, légèrement déviée, en pleine lucarne (11e)! Kriens, là, a commencé à se dire que ce serait le moment de commencer à jouer un peu, sous peine de repartir de là avec un 6-1, au hasard.

Kriens revient enfin dans le match

Alors, les Lucernois ont commencé à sortir, un peu, et Stade a reculé, inconsciemment. Le 2-1 est tombé à la 20e, sur un tir dévié, et Kriens a retrouvé un peu de vie, enfin. Brice Ngindu, intenable, a encore eu deux occasions, Stevo Gasic a tiré au dessus, mais les débats se sont un peu plus équilibrés entre la 30e et la 45e. Surtout, SLO a frôlé le pire à la 44e lorsqu’Axel Danner a contré une balle du bras en allant tacler. Le tir du Lucernois était cadré et la main du latéral lausannois absolument involontaire, mais bien réelle. Furieux, les Verts ont réclamé le penalty, mais M. Dudic a décidé qu’il n’entrait pas en matière. S’il l’avait fait, il aurait dû expulser Danner et cela aurait été sévère. Mais la main, il l’a vue.

Florian Gudit et les fans du SCK: une belle histoire d’amour

Dès le retour des vestiaires, Florian Gudit a posé un vrai tacle à mi-terrain sur Henrique Bem (50e), qui s’est immédiatement vengé en lui adressant un coup. Expulsion logique pour le Lucernois, et Kriens s’est donc retrouvé à dix. Là, ça a commencé à chauffer sévèrement. Gudit s’est relevé, est allé boire un peu d’eau vers les supporters lucernois et a récolté… des litres de bière et quelques insultes bien senties en retour. Nullement perturbé, le natif d’Arrissoules a continué à les fixer et les fans du SCK, littéralement, sont devenus fous. Au retour, ils se rappelleront du numéro 18 du SLO, c’est une certitude. Reste qu’il fallait oser aller vers la cinquantaine de supporters venus en bus et les provoquer du regard ainsi…

Nicolas Tebib, dix minutes sur le terrain

Dès lors, Stade, à 11 contre 10, a un peu déjoué.. et encaissé le 2-2, sur balle arrêtée. Le coup de tête de Fischer à la 65e était parfait et le match allait définitivement tourner à la 67e lorsque Nicolas Tebib, entré en jeu dix minutes auparavant, écopait de son… deuxième carton jaune! Le premier? En se mettant devant le ballon. Le deuxième? En commettant une faute à 80 mètres de son but. Les deux fautes étaient réelles. Mais sortir le rouge ainsi, voilà qui est sévère. Le Biennois, c’est vraiment cruel, n’avait pas encore joué dans ce deuxième tour (mis à part une demi-heure à Fribourg) et le voilà sorti après dix minutes. Julien Ruchat étant blessé, il était le seul « 10 » potentiel après Stevo Gasic, et Andrea Binotto n’a d’ailleurs pas hésité à le faire entrer: « Il est dans le rythme. Il fait les entraînements, il est avec nous et on connaît sa valeur. Je n’avais pas de doute, je pensais qu’il allait faire une bonne entrée, je le sentais bien. » M. Dudic a décidé qu’il n’aurait pas le droit de s’exprimer.

Quentin Rushenguziminega lui aussi expulsé

Pire encore, l’arbitre expulsera Quentin Rushenguziminega peu après. Et là, on peut parler de carton rouge exagéré. Pour une simple faute à 80 mètres de ses buts, encore, « QR19 » recevait un deuxième carton jaune qui le privera du match retour. Mais là, c’était incompréhensible, vraiment. Ce qu’il a fait? Une faute d’attaquant, toute petite, sur le côté, rien de plus. Le public de Stade ne s’y est d’ailleurs pas trompé, invectivant l’arbitre sans arrêt de la 83e, minute de l’expulsion, jusqu’à la 93e. Sa sortie a été houleuse et M. Dudic a même du expulser Stéphane Cando dans les vestiaires, après que celui-ci lui eut expliqué, en gestes et en paroles, tout le bien qu’il pensait de sa prestation. Oui, il y avait de l’électricité dans l’air à Vidy, sur et en dehors du terrain. C’était un match de finales, un vrai.

Trois jours avant de découvrir l’enfer du Kleinfeld

Dans trois jours, SLO découvrira l’enfer du Kleinfeld, cette petite « boîte d’allumettes » où prendront place 1500 spectateurs samedi. Ils étaient 1100 face à Yverdon, ils seront encore un peu plus et l’ambiance promet d’être sympathique. Les Lausannois seront éliminés au coup d’envoi, mais ils auront 90 minutes pour marquer et, cette fois, tenir le score. Il n’y a rien de plus beau, au fond, que d’aller chercher sa qualification dans une place forte comme celle-ci. Ce sera un match d’hommes, un de plus dans ce mois de juin si excitant. Samedi, ce sera un vrai match de finales, encore. Stade a réussi les trois premiers examens de passage, et brillamment. Reste le quatrième, le plus dur. Celui où seuls les forts survivent. Pour sortir du Kleinfeld vivant, il faudra l’être.

Ils ont dit à Footvaud.ch

Andrea Binotto, entraîneur du SLO

Je suis satisfait de la performance des gars, pour le troisième match en dix jours. Ils ont tout donné aujourd’hui et le seul regret, c’est évidemment de ne pas avoir su gérer le match à 2-0, mais peut-être encore plus à 2-1 à la 60e. Là, à 11 contre 10, avec un adversaire aussi fatigué que nous, on aurait dû gérer différemment. La dernière demi-heure a été compliquée, mais j’ai envie de dire, pardonnez-moi, que l’arbitre ne nous a pas facilité la tâche ce soir. Les gars auront congé demain et on va s’entraîner vendredi, voir l’état de fatigue de chacun. On va aller au Kleinfeld confiants, même sans Quentin. On a déjà gagné des matches difficiles sans lui cette saison, comme à Bavois par exemple. Mais Kriens, c’est solide, on l’a vu ce soir.

Sébastien Le Neün, défenseur du SLO

Frustrant, rageant, tout ce que vous voulez… Là, mon premier sentiment, c’est que je ne suis pas content. On laisse filer un match qu’on a en main. C’est là qu’on voit qu’on manque d’expérience encore. Après, je dois dire que ce n’est pas évident de mener 2-0 comme cela dans un match aller. Que faire? Continuer d’attaquer? Défendre devant son public? Là, on a reculé et on a subi, mais le vrai regret c’est à 11 contre 10. Là, on n’a pas le droit de se faire égaliser. Ce que je retiens de positif, c’est la première demi-heure. On leur a vraiment marché dessus et je me dis qu’on est capables de le refaire.

Les hommes du match

Le meilleur homme sur le terrain? Florian Gudit. Sa première demi-heure a montré pourquoi ce jeune homme avait 50 sélections en équipes nationales juniors. Ce n’est que de la 1re ligue? Avec l’intensité et la justesse technique qu’il a montré mercredi, il a prouvé qu’il avait les qualités pour jouer à un autre niveau. Il a joué vers l’avant, il a marqué un but splendide, provoqué l’expulsion lucernoise et montré du caractère. Il a la hargne, mais il a aussi les pieds. Il n’a pas été conservé au Mont après la montée en Challenge League, mais il a progressé. Gros match de Brice Ngindu, également. L’ancien ailier de Nyon a mis le feu en première période et marqué un but splendide. Au Kleinfeld, il sera l’arme offensive numéro 1 pour Andrea Binotto.

Stade-Lausanne-Ouchy – SC Kriens 2-2 (2-0)

Buts: 5e Ngindu 1-0; 11e Gudit 2-0; 20e Guto 2-1; 65e Fischer 2-2.

Arbitres: M. Dudic, assisté de M. Siakarandis et de M. Hermann.

SLO: Enrico; Danner, Le Neün, Geiser, Rego; Gudit (83e Gomis), Fungilo; Ngindu, Gasic (70e Gashi), Soos (56e Tebib); Rushenguziminega.

Entraîneur: Andrea Binotto

Kriens: Osigwe; Walker, Fischer, Hasanaj, Fanger; Kablan (82e Pekas), Wiget, Bem, Sorgic (83e Gjidoda), Guto; Selmani (73e Rapelli).

Entraîneur: Marinko Jurendic

Stade Juan-Antonio Samaranch, 900 spectateurs. Expulsions de Bem (50e, rouge direct), Tebib (67e, deuxième avertissement) et Rushenguziminega (76e, deuxième avertissement).

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