Ça, c’est une sortie!

Colovray, 16h33: tous les regards nyonnais pointent en direction du sol. On ne joue pas depuis trois minutes qu’un Zurichois a déjà pu trouver un espace, percer la défense locale et battre Osni Mutombo. Les Vaudois avaient rêvé meilleur scénario pour leur dernière rencontre de l’année, eux qui se devaient de gagner après avoir égaré onze points lors de leurs cinq dernières sorties, parmi lesquelles se trouve une défaite sans âme et sans révolte à Bavois (lire ici). Une réussite zurichoise qui a fait mal? Au regard de l’état actuel délicat de l’équipe fanion du Stade Nyonnais, on aurait pu le croire, mais celle-ci a plutôt eu l’effet contraire. Était-ce le déclic dont les hommes d’Oscar Londono avaient besoin, un simple incident de parcours ou une coïncidence? On l’ignore mais, une heure et demi plus tard, les Nyonnais étaient tous réunis au centre du terrain, en train de partager un vrai moment de communion. Le Stade venait de renverser la vapeur et de s’offrir une victoire qui signifie beaucoup: quelle réaction et, surtout, quelle sortie!

Cinq changements par rapport au match de Bavois

En opérant à certains choix forts dans sa composition, Oscar Londono a montré la voie à ses joueurs: samedi, face à YF Juventus, il fallait du changement! Des Nyonnais présents au coup d’envoi aux Peupliers le week-end dernier, il n’en restait que six: Osni Mutombo, dans les buts, Guillaume Golay, Joao Duarte et Emiliano Etchegoyen, derrière, Quentin Gaillard, au milieu, et Stipe Simunac, seul en pointe. Exit, donc, Karim Chentouf et Dylan Dugourd (sur le banc), Xavier Hochstrasser et Ibrahima Camara (suspendus), ainsi que Paul Pasquier (blessé). «Je n’avais rien à perdre, il fallait essayer. On a des joueurs de qualité qui ne disposent pas d’énormément de temps de jeu, c’était l’occasion de leur donner leur chance», expliquait le technicien, qui avait donc opté pour un dispositif en 4-5-1.

 

Fc Stade Nyonnais vs SC YF Juventus 3-1

Les «seconds couteaux» ont fait parler la poudre

Les «nouveaux venus» n’ont pas tardé à lui donner raison. Le première but nyonnais? Il tombait à la 10e et était l’œuvre, à 100%, de joueurs que l’ancien milieu de terrain du LS n’avait pas titularisé à Bavois, il y a sept jours. Raffi Kaya manquait une première fois devant le dernier rempart visiteur avant que le ballon arrive dans les pieds de Ruben Fernandez, absolument seul à quelques mètres des filets. 1-1, la révolte était en marche et les «seconds couteaux» montraient la voix, prouvant à leur coach que sa prise de risque était payante et que le contingent nyonnais regorge de qualité.

L’extérieur du pied bluffant d’Oliver Maric

Surtout, ils ont permis au Stade Nyonnais de retrouver des couleurs devant le but, là où le club séchait sérieusement ces dernières semaines. Cela faisait, d’ailleurs, depuis le 8 octobre dernier que les Nyonnais n’avaient plus inscrit plus d’un seul but au sein du même match. Une éternité lorsqu’on possède un secteur offensif aussi talentueux. Car c’est bien Oliver Maric, lui aussi pas franchement habitué aux places de titulaire ces derniers temps, qui a tout changé dans cette rencontre. Le défenseur s’est fendu d’un habile extérieur du pied à l’entrée de la surface pour totalement surprendre le portier zurichois et donner l’avantage à ses couleurs (62e, 2-1). Une réussite splendide et complètement folle, qui démontre bien qu’avec un brin de confiance, les Vaudois sont capables de réaliser de grandes choses.

 

Fc Stade Nyonnais vs SC YF Juventus 3-1

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Karim Chentouf et Dylan Dugourd ensemble pour le 3-1

Là où Oscar Londono a définitivement réussi son coup? En faisant rentrer Karim Chentouf et Dylan Dugourd en milieu de seconde mi-temps. Les deux attaquants ont tout deux réalisés une très bonne apparition sur le gazon de Colovray, démontrant beaucoup d’application et, surtout, une énorme faim de ballons. Cela n’avait pas forcément été le cas le week-end dernier et on imagine que la petite remise à l’ordre d’Oscar Londono n’a pu que leur être extrêmement bénéfique. Dans les arrêts de jeu, les deux hommes ont joint leurs efforts pour assurer ce précieux succès. Dylan Dugourd a frappé fort dans un premier temps, avant que le cuir revienne dans les pattes de Karim Chentouf, qui plaçait sa reprise au ras du poteau. Cela ressemblait fortement au 1-1 et, il faut le dire, les Nyonnais ont aussi eu un peu de réussite pour que, par deux fois, ces ballons arrivent précisément dans leurs pieds et finissent au fond.

Dans l’attitude, le Stade Nyonnais a fait tout juste

Cela n’enlève, bien sûr, rien à la prestation des locaux ce samedi. Ceux-ci n’ont pas forcément brillé dans le jeu, c’est vrai, et il a fallu, parfois, délaisser les combinaisons fluides, dont ils ont l’habitude, au profit d’un jeu beaucoup plus vertical et efficace. Pour leur dernière de l’année, l’important n’était, toutefois, clairement pas dans la manière, mais bel et bien uniquement dans l’attitude et le résultat. Et, sur ce plan-là, le Stade Nyonnais a tout simplement été parfait. Guillaume Golay et ses coéquipiers ont su, avec brio, faire table rase des événements et des mauvais résultats de ce dernier mois, se battant sur chaque ballon comme si ce match était le premier de la saison et que celle-ci se jouait aujourd’hui. Sur la plan technique, tout n’a pas été parfait, mais l’équipe y a mis du cœur, beaucoup de cœur, et cette vertu est capable d’en compenser beaucoup d’autres lorsqu’elle est aussi bien utilisée.
Fc Stade Nyonnais vs SC YF Juventus 3-1

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Oscar Londono: «Accepter de jouer un peu moins bien et gagner en réalisme»

«Il fallait créer un déclic, quelque chose, lançait Oscar Londono. À un moment, il faut savoir dans quel but on dispute cette saison. Si c’est pour se battre tout en haut du classement ou pour se contenter d’être dans le ventre mou. C’est vrai que, en terme de jouerie, cela n’a pas atteint des sommets. Mais, sur un terrain compliqué, et c’est souvent le cas ces derniers temps, on doit savoir accepter de jouer un peu moins bien et gagner en réalisme. Cela n’avait pas encore été le cas, mais je crois qu’on peut dire qu’aujourd’hui, on y est parvenu».

Avec huit points de retard sur Kriens, cela s’annonce chaud

«Si je serai encore le coach du Stade Nyonnais au printemps prochain? poursuivait le technicien. Ce n’est pas totalement impossible, il faut voir comment évoluent les choses. Si j’arrive à trouver un arrangement avec mon boulot, pourquoi pas. Mais, actuellement, mon travail me convient parfaitement, je lui donne la priorité et je ne souhaite pas bouleverser ça». Que ce soit avec ou sans Oscar Londono, le Stade partira de loin en mars prochain. L’objectif, annoncé en son temps par Vittorio Bevilacqua (se situer sur le podium à Noël) n’a pas été atteint, les Nyonnais terminant 2016 à la quatrième place. Surtout, ils comptent désormais huit points de retard sur le leader, Kriens, à 13 matches de la fin du championnat. Pour avoir une petite chance de venir titiller les Lucernois en tête du classement, il ne faudra pas commettre le moindre impair au second tour. La mission semble compliquée, voire même carrément tendue, mais pas impossible. Après tout, le Stade Nyonnais nous a déjà réservé plus d’une surprise cette saison.

Un compte-rendu de Florian Vaney

Fc Stade Nyonnais vs SC YF Juventus 3-1

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