Passée par la LNA avec Yverdon en amont de retrouver ses racines, Chloé Nicaty disputera une énième saison sous le maillot thierranais. Aujourd’hui dans la période mature de sa carrière, la multiple meilleure buteuse de 3e ligue revient sur sa passion pour le ballon rond, qui l’a menée jusqu’au niveau professionnel.
Pas pour tout le monde
Formée brièvement par des clubs de sa région, puis à Thierrens, Chloé Nicaty s’engage rapidement dans le monde pro du football féminin. C’est à l’âge de 21 ans qu’elle débarque à Yverdon Sport, où elle prendra goût au monde doux-amer du haut niveau. « J’ai énormément progressé là-bas, c’est sûr ! Mais c’est clairement un gros investissement et en intégrant le monde du travail à ce moment-là, avec le boulot, ça faisait trop », résume-t-elle.
Malgré son talent, l’intensité de la Ligue Nationale A évapore petit à petit la passion qu’avait l’avant-centre pour ce sport. C’est donc à l’été 2019 qu’elle décide de raccrocher les crampons, dans le but de souffler un coup. Une pandémie plus tard, elle décroche un appel lui demandant de revenir au Marais. C’est ainsi que Chloé Nicaty rechausse les crampons et renfile le maillot rouge et blanc. Il est sûrement encore trop tôt pour parler d’une dernière danse au club à cette époque. En revanche, c’est là où elle s’épanouira à nouveau jusqu’à ce jour.
L’avant et l’après
Forte de son expérience du plus haut niveau, l’attaquante du FCT est aujourd’hui un pilier du vestiaire. Un costume qu’elle a dû apprendre à revêtir. « Je ne suis pas comme ça dans la vie de tous les jours. Mais dans le foot, un peu plus, oui, et les plus jeunes viennent naturellement vers moi poser des questions », témoigne la Vaudoise. « Je joue pour le plaisir, je n’ai donc pas de perspectives d’aller évoluer plus haut. Mon objectif aujourd’hui est de faire en sorte qu’il y ait des filles dans l’équipe qui prennent davantage de plaisir, à qui je peux transmettre mes connaissances. » Si son rôle de conseillère est un aspect qui lui est différent par rapport à son premier passage chez les « rouge et blanc », l’évolution de sa discipline en est un des plus notables. « Avant, on n’avait même pas le droit de s’entraîner à Thierrens. On était à Fey, je crois », rapporte-t-elle, avant de se réjouir des progrès réalisés dans ce secteur. « Maintenant, on fait des camps avec l’équipe masculine, on s’entraîne sur les mêmes terrains… on a plus l’impression de faire partie du club ! »
Et à ce jour ?
Autrice de 31 buts en championnat la saison passée, la numéro 9 reste sans trop de préoccupations sur ce que va amener la suite. « On est principalement un groupe qui joue pour le plaisir, donc même celles qui souhaitent faire la montée en 2e ligue inter, c’est avec cette équipe-là. » De plus, l’arrivée de Christian Leuenberger et son staff à la tête de l’équipe augure plutôt spectacle et divertissement que la recherche d’un succès immédiat. « On n’a pas défini une position à laquelle on aimerait terminer le championnat. Je pense qu’on voudrait bien jouer, de mettre un joli système en place », conclut la « top scorer » du dernier exercice. Chloé et ses coéquipières lancent leur saison le 24 août, après trois matches de préparation encore à jouer.
Texte et photos : Maxime Gubler
