« Ce club est mon bébé, mon poussin »

En bonne position afin de lutter pour la promotion en 2e ligue interrégionale, le Lausanne-Sport féminin se dévoile par le biais de sa Présidente Laeticia Cruchon qui se bat pour la reconnaissance de ce sport depuis le siècle dernier.

Il est fini le temps des clichés sur le football féminin. Il fait dorénavant partie du paysage médiatique romand, suisse et international. Il ne sera, certes, jamais égal à son homologue masculin, mais il fait petit à petit son bonhomme de chemin. Pour preuve, la Coupe d’Europe a été vue, pour la première fois, sur la SSR l’été dernier. La déception a même été entendue, par murmures évidemment, lors du match nul contre la France qui a éliminé la Suisse de la compétition. A ce niveau, la visibilité dépasse les espérances d’il y a 20 ans, mais au niveau régional, on en parle que très peu. C’est pour cela que Footvaud s’est plongé dans le cœur du Lausanne Sport féminin.

Au club depuis 1998

Pour se rendre compte du travail accompli, il faut voir le sourire de la Présidente Laeticia Cruchon quand elle parle de l’évolution du foot féminin depuis qu’elle s’y est plongée en…1998. Elle a tout fait dans le club lausannois : joueuse, entraîneur, directrice technique, caissière, etc. Elle n’a jamais compté ses heures investies dans le club et heureusement pour lui ! « J’ai deux choses dans la peau, le foot et le Lausanne-Sport. Ce club est mon bébé, mon poussin », clame la charmante trentenaire.

L’équipe du Lausanne-Sport en 2005

Le décor est planté. Créée en 2005, l’équipe active évolue dans le groupe 12 de 3e ligue. Les adversaires sont genevoises et vaudoises, mais le principal adversaire se nomme Team Mandement – Féminine. Cette dernière, basée à Satigny, est première et devance d’une petite unité le club qui évolue aux terrains de Vidy. Il ne faut pas oublier le FC Versoix, troisième, qui ne pointe qu’à deux points des Lausannoises. Le second tour s’annonce passionnant, car ces trois équipes vont lutter afin d’évoluer en 2e inter.

Deux recrues ont déjà signé

L’objectif depuis le début de la saison est clair. La promotion. Deux arrivées sont déjà actées avec le retour de Camille Lorin, après deux ans en Angleterre et celle d’Amélie Ribot. « Cette dernière a été engagée afin d’amener de l’expérience au groupe, explique l’entraîneur lausannois, Lionel Sigg. L’équipe est très jeune. Les filles ont entre 17 et 22 ans. Elle amènera de l’expérience dans la gestion des rencontres ». En effet, l’équipe – qui a subi deux défaites lors du premier tour – a égaré des points bêtement alors qu’elle avait la rencontre en mains « Outre ce point, nous allons axer le travail durant la trêve hivernale sur la précision des passes et nos problèmes de finition », précise l’ancien entraîneur des gardiennes d’Yverdon-Sport.

 » Nous allons axer le travail durant la trêve hivernale sur la précision des passes et nos problèmes de finition  » résume Lionel Sigg entraîneur du LS féminin.

Le mot promotion est donc sur toutes les lèvres. Y a-t-il pression de la part du « grand frère » ? « Non, pas vraiment. Si nous ne montons pas ce n’est pas un drame, mais nous serons évidemment déçues, précise Laeticia Cruchon. Il est important de savoir que la Swiss Football League va prochainement demander à chaque formation évoluant en Super League ou Challenge League d’avoir une équipe féminine placée dans les hautes sphères et si c’est le cas, accorder à la formation une enveloppe budgétaire supplémentaire ». Servette, par exemple, a déjà réglé ce cas en s’associant au FC Chênois qui évolue déjà en LNB. Une solution peut être facile, mais efficace.

Coopération avec le LS masculin

Le LS féminin fait évidemment partie de l’organigramme de son homologue, mais sa gestion reste indépendante. « Il y a eu des rapprochements avec l’équipe, surtout depuis 2013. Les jeux de maillots et l’équipement sont d’ailleurs fournis par le LS. Il y a également une meilleure communication via la visibilité sur les réseaux sociaux ». Quant à la gestion des finances, les féminines se débrouillent. « C’est tout de même plus facile depuis que Yannick Fankhauser est en poste. Il m’aide, par exemple, dans la création d’un dossier de sponsoring. Il fait vraiment du bon travail afin de nous aider au maximum ». Une coopération bénéfique, car l’ancienne joueuse a sorti, il y a plusieurs années, de l’argent de sa poche pour aider le club à subvenir à ses besoins.

« Nous sommes au bas de l’échelle »

Le fait d’éventuellement monter en 2e ligue inter ne va, de plus, pas modifier le budget. « Les frais restent les mêmes, confirme la Présidente. Cependant, au niveau sportif, il sera obligatoire de renforcer l’équipe ». Tout ceci reste évidemment de la musique d’avenir, mais comment motive-t-on des joueuses à jouer pour le LS. « Nous n’avons pas de moyens financiers et ce n’est de toute manière pas notre philosophie. Nous comptons sur notre bonne ambiance, mais également sur le fait que nous avons de bonnes installations pour nous entraîner ». Ces dites installations restent un sujet épineux, car les entraînements – deux par semaine – de la formation de Lionel Sigg, sont, en cas de soucis, les premiers à passer à la trappe. « Nous sommes au bas de l’échelle en cas de problèmes, soupire la Présidente. Cependant, avec la création de nouveaux terrains dans tout Lausanne (point sur les stades), nous espérons enfin avoir notre mot à dire et obtenir un terrain à des heures convenables ».

Non, le football féminin ne sera jamais l’égal de son homologue masculin, mais depuis des dizaines d’années, il y a du progrès et grâce à des personnes comme la Présidente du LS, qui se bat depuis bientôt deux décennies pour la reconnaissance de son sport, le foot féminin va de l’avant et n’est pas prêt de s’arrêter. « J’espère que ce sport deviendra bientôt professionnel en Suisse », rêve l’ambitieuse Laetitia Cruchon.



Camp d’été en préparation

Lausanne-Sport féminin était invité par son homologue masculin à se présenter lors de la partie du dimanche 19 novembre contre le FC Lucerne. Lors de cette rencontre, les joueuses se sont présentées sur la pelouse avant le coup d’envoi et ont surtout vendu des pâtisseries à l’entrée de la Pontaise afin de financer leur futur camp d’été. La destination ? « Nous ne savons pas encore. Cela dépend du montant qu’il y aura dans la caisse », rigole Laeticia Cruchon. « Plus sérieusement, nous resterons en Europe, peut-être en Italie ou en Espagne. Nous verrons le moment venu. De plus, on ne connait pas encore la date de notre départ. Nous espérons 2018, mais cela pourrait aussi être 2019 ». L’objectif de ce « voyage » en équipe est de renforcer les liens entre les filles en vivant ensemble, mais également de s’entraîner intensivement le temps d’une semaine. « Nous espérons trouver des équipes de notre niveau afin de jouer des matchs amicaux », conclut Laeticia Cruchon.

Si vous vous êtes pris d’amour pour cette équipe, vous pouvez la soutenir via un don sur le compte suivant:  FC Lausanne-Sport Féminin CH78 00767 000K 5159 0798.

Articles récents

Tour d'horizon

Les fables du ballon rond

Entre duels au sommet et derbys régionaux, le 2ème tour est désormais bien lancé sur les pelouses vaudoises. Si le printemps est encore jeune, certaines

2ème Ligue

Forward s’impose au finish face à Gland

Grâce à sa profondeur de banc et à un mental hors du commun, le Forward Morges s’est imposé dans les derniers instants mardi soir et profite de

Baromètre des talus

Baromètre des Talus

Retour sur les tops et les flops du week-end. Quelles équipes ont réalisé une performance de choix ? Quels collectifs sont rentrés dans le rang ? Quelles