Dalip Limani, entraîneur de la « deux » du FC Echallens Région en 2e ligue, quittera son poste à la fin de la saison après quatre ans de bons et loyaux services. Entretien et bilan avec un homme d’expérience, qui ne sait pas encore sur quel banc il vivra la suite de sa carrière.
Après quatre années passées à diriger la réserve du FC Echallens Région et à essayer de faire grapiller du temps de jeu à ses joueurs avec la « une », Dalip Limani ne continuera pas son aventure avec le club du Gros-de-Vaud. Le match du 8 juin prochain contre Racing sera son 116e et dernier à la tête de l’équipe.
Dalip, cette décision vient-elle de toi ou du club ?
« La décision vient un peu des deux côtés, mais plus de celui du club que du mien. Après quatre ans, il est venu le temps de changer. La dernière année s’est un peu moins bien passée que les trois autres; certaines choses me plaisaient moins dans la structure du club. Au niveau des résultats, c’est une de nos meilleures saisons. Mais ce qu’on attend de la « deux » d’Echallens, c’est de sortir le plus de joueurs possibles pour la première équipe, ce qui n’a pas été le cas cette année. Il y avait quelques problèmes dans la relation avec le mouvement juniors, ce qui n’était pas le cas les années précédentes. C’est ma principale déception pour cette dernière saison. »
Quel bilan tires-tu de ces quatre ans à Echallens ?
« J’ai adoré travailler avec les jeunes. Nous sommes l’équipe « passerelle » entre le mouvement juniors et le football des actifs et ce n’est pas chose aisée de se sauver chaque saison avec des joueurs de 17 à 20 ans. Mais c’était là que résidait le plaisir, avec une grosse charge de travail. »
« Je suis devenu un meilleur entraîneur grâce au club et aux gens qui y sont engagés, mais aussi grâce au niveau d’exigence qu’il y a ici. Je pense que le niveau de cette deuxième équipe challensoise s’est amélioré, avec un joli football proposé. J’ai également découvert de très belles personnes et je les remercie, particulièrement mes deux assistants, Damien Nicod et Patrick Lucchino, ainsi que John Dragani et Fabio De Almeida, entraîneurs de la 1ère équipe, ou encore Francis Pichonnaz, qui chapeaute le club. »
Tu as un attrait particulier pour la formation des jeunes. Comment l’expliques-tu ?
« Je suis un entraîneur qui fait facilement confiance aux jeunes joueurs. Mais gérer une équipe de jeunes, c’est quelque chose de très épuisant. On est une deuxième équipe, avec un très petit budget, tout en ayant pour missions de se sauver et fournir des joueurs à la première équipe. Je ne pense pas que je voudrai retrouver une « deux », ou en tous cas pas avec les mêmes conditions. Je n’ai aucune piste pour la suite, je laisse le temps faire les choses, la saison n’est même pas encore terminée. C’est ma dix-neuvième année consécutive en tant qu’entraîneur, alors forcément, ça ferait bizarre de n’avoir aucune équipe à entraîner cet été. »
Quels sont les moments marquants de ton aventure à Echallens ?
« Chaque minute que les jeunes du club ont pu jouer sous le maillot de la première équipe est un moment marquant, ou alors lorsqu’ils ont la chance de pouvoir s’entraîner avec. Même si on a disputé une demi-finale de Coupe vaudoise avec la 2e ligue, ou que les Juniors A ont remporté cette Coupe l’an passé, ce sont les plus beaux souvenirs pour nous : que nos jeunes atteignent la première équipe. »
Y a-t-il des joueurs dont tu es particulièrement fier du parcours ?
« On peut en nommer beaucoup. Noé Largey est mon capitaine depuis mon arrivée ici, et m’a accompagné pendant ces quatre ans, de ses 18 à 22 ans. Jordane Agodey est devenu titulaire avec notre « une ». Adel Bouri est un gardien qui n’a pas eu sa chance au Stade-Lausanne-Ouchy, son ancien club, et qui a osé venir à Echallens. Il s’est beaucoup développé jusqu’à pouvoir jouer des matchs en 1re ligue. »
Le mot d’aurevoir ?
« Merci au club et à ceux qui le font vivre. On a vécu de supers moments ensemble, mais il arrive toujours l’instant où la meilleure décision à prendre est de se séparer. Il vaut mieux le faire maintenant, en se quittant en bons termes, plutôt que ça finisse mal. »
Rédacteur: Mathieu Grandchamp
Photo de couverture: Suat Jashari