Damien Germanier, leader par l’exemple

Le FC Echallens Région s’est incliné 0-2 face à Aigle mardi, sur son terrain des Trois-Sapins. Le FCA (2e ligue inter), fortement remanié par rapport à la saison précédente, est encore en phase de réglages et cette défaite pourrait paraître inquiétante pour le FCER s’il n’y avait pas eu les deux frappes sur la barre transversale de Fatah Ahamada et de Thibaud Chevalley, en fin de match. Au rayon des transferts pour Echallens? Par rapport à l’article réalisé en tout début de mercato (lire ici), les noms de Steve Samandjeu (retour d’Yverdon) et de Junior Amougou (Terre Sainte) se sont ajoutés. Deux solides défenseurs et deux solutions de plus pour Stéphan Cornu, même si les deux sont  embêtés par des petites blessures et n’ont pas joué ce mardi.

Après la rencontre, le capitaine Damien Germanier (28 ans) a accepté de nous donner son avis sur ce match, la préparation du FC Echallens et sa fidélité au club du Gros-de-Vaud, lui, le Contheysan passé par Sion et le Stade Nyonnais avant d’arriver à Echallens. Interview.

 

Damien, comment faut-il prendre cette défaite face à Aigle?

On a connu une préparation assez bizarre pour l’instant, avec un match catastrophique d’entrée contre Payerne (défaite 0-1), puis une belle prestation face à Bavois (victoire 3-4). Contre Meyrin (1-1), je n’étais pas là, mais apparemment c’était correct. Et puis aujourd’hui… Je ne sais pas, vous avez vu quoi?

Un FC Echallens plutôt bon dans le jeu, mais fébrile dans les deux zones de vérité…

C’est exactement mon avis. On a surtout manqué de percussion offensive, à mon avis. Alors voilà, on peut dire que ce ne sont que des matches amicaux, mais il va falloir progresser rapidement pour être prêts le 6 août face à Carouge.

La préparation n’est pas idéale pour l’instant?

Oh, je ne dirais pas cela, non. Disons qu’on a eu un souci avec les absences dues aux vacances, qui nous ont empêché de bien travailler. Je dirais que la vraie préparation collective, elle a commencé ce lundi, quand nous nous sommes enfin retrouvés au complet, à l’exception des quelques blessés. Mais bon, c’est pour tout le monde la même chose et j’ai l’impression qu’on a quand même bien travaillé.

Vous parlez de manque de percussion offensive. N’est-ce pas normal, finalement, après avoir perdu ses deux meilleurs buteurs, Alix Bahlouli (Köniz) et Ewembe Lokwa (Fribourg)?

Non, je ne crois pas. On a dû reconstruire cet été, au moins en partie, car il y a eu quand même passablement de changements. Alix et Ewembe sont deux très bons attaquants, mais on a récupéré Yassine El-Allaoui et Fatah Ahamada, donc on n’a pas perdu au change. C’est difficile de dire qui est le plus fort et le moins bon entre ces quatre joueurs, à mon avis. Donc non, ce n’est pas une question de qualité.

Le bilan du mercato vous semble équilibré?

Sur le papier, oui. La seule chose qu’on n’a pas compensée pour l’instant, c’est les « gueules ».

Pardon?

Nicolas Bastardoz a demandé à prendre du recul et il devrait manquer tout le premier tour au moins. Mon frère Mathieu, c’est fini aussi. Au delà de leurs qualités de joueurs, qui sont évidentes, ils nous manquent par leur leadership. C’était eux qui parlaient dans le vestiaire, qui recadraient tout le monde. Je vois déjà que ça nous manque un peu.

Mais c’est à vous justement de jouer ce rôle, non? Vous avez 28 ans, vous avez été professionnel, vous êtes un titulaire indiscutable au milieu… et vous aurez sûrement le brassard!

Rien n’a encore été décidé pour le brassard, mais c’est vrai que je l’ai eu en fin de saison dernière, lorsque « Basta » et mon frère n’étaient déjà plus là, donc je peux imaginer que je l’aurai, même si je n’en fais pas une fixation ou une priorité.

Bon, d’accord. Mais le leader, c’est vous!

Vous savez, j’essaie surtout d’être un leader par l’implication et par l’application. Je ne suis pas un aboyeur, comme peuvent l’être les deux dont je vous parle. Je ne vais pas changer ma nature. Leader oui, mais je ne suis pas celui qui gueule tout le temps. Pour moi, c’est surtout à la nouvelle génération de grandir dans ce domaine. Je pense à Christophe Debluë, à Alex Veuthey… Franchement, j’attends d’eux qu’ils prennent de l’importance dans ce vestiaire.

Vous en êtes à votre sixième saison à Echallens. Toujours régulier, toujours fort. Jamais vous n’avez eu envie d’aller voir ailleurs?

Pourquoi faire?

C’est à vous de nous le dire…

Echallens, c’est mon tout premier club depuis que j’ai quitté le monde professionnel. Après Nyon, je suis arrivé ici directement. Comment dire… Bien sûr qu’au début, vous redoutez de faire ce saut-là, de ne pas avoir le même encadrement que dans un club pro, mais je me suis tout de suite senti bien ici. Il y a le cliché de dire qu’Echallens est un club familial, mais je suis bien placé pour vous dire que c’est vrai à 100%. J’ai passé cinq ans dans ce vestiaire et pas une fois, je me suis dit qu’il y avait quelque chose de malsain.

Et il y a ce terrain…

Incroyable! Je ne vais pas dire que c’est le plus beau du pays, mais il n’a rien à envier à personne. On essaie de l’honorer en jouant bien au football et je crois qu’on a réussi à préserver cette identité-là au cours des des dernières années. Alors bien sûr, il y a des clubs qui paient mieux qu’Echallens, mais j’ai la chance de gagner ma vie à côté, donc l’argent est vraiment secondaire pour moi. En clair, je n’échangerais pas la bonne ambiance qu’il y a ici contre quelques centaines de francs en plus ailleurs.

C’est la seule chose qui pourrait vous faire partir? Si l’ambiance se dégradait?

Oui, je pense. Il va y avoir petit à petit un changement de génération et à un moment donné, ce sera le moment de dire stop, sans doute. Mais ce n’est pas pour aujourd’hui.

Tiens, au fait, comment vous êtes-vous retrouvé à Echallens?

Par Greg Mathey, le directeur sportif. On s’est connus à Nyon, il a fait le forcing et je n’ai jamais regretté. Quand je suis arrivé, il y avait aussi Dorian Zambaz, un bon copain. Bon, lui, il a fait pas mal d’autres étapes mais disons que quand je suis arrivé, il était là!

Il y a encore cinq ou six ans, Echallens était quasiment le seul club vaudois en 1re ligue. Depuis, de nombreux autres sont arrivés et la concurrence est devenue plus rude. Avez-vous l’impression que votre club a perdu de l’importance?

Pas un seul instant, non. C’est quoi l’importance?

Le statut du club…

Alors non. Echallens, c’est le doyen des clubs de 1re ligue. Cela fait combien de temps que le club est à ce niveau? Je ne sais jamais le chiffre exact, mais c’est plus de 30 ans, je crois, mis à part l’année passée en LNB. Alors oui, d’autres clubs sont arrivés, avec peut-être plus de moyens, mais le prestige ce n’est pas ça. Au contraire, je suis très content de voir ces clubs arriver, parce que cela veut dire qu’il y a plus de derbys! Si vous prenez la 1re ligue d’il y a cinq ans, plusieurs clubs romandes ont disparu et on a récupéré les Vaudois. Et pour nous, ça rend cette ligue encore plus excitante et sympa à jouer.

On revient un peu sur ce deuxième tour de fou? Quatre victoires pour commencer, sept défaites pour continuer et un nul pour terminer! Comment l’expliquer?

On est revenus de l’hiver le couteau entre les dents, avec la ferme volonté de faire les points nécessaires pour se sauver. On a tout gagné, mais avec le maximum de réussite possible! Franchement, si on fait le ratio tirs cadrés/buts, on a tout explosé lors de ces quatre matches (rires). Et là, tout d’un coup, alors qu’on voulait se sauver, on se retrouve à trois points des finales! Ca commence à cogiter et au moment où on peut passer devant, on perd une fois. Une deuxième. Une troisième.

Et les finales s’éloignent…

Exactement. Ca devient mort pour jouer le haut et comme on ne craignait plus rien en bas, il y a eu un relâchement… Quand tu aimes le foot, tu es un compétiteur. Tu ne commences jamais un match pour le perdre, mais quand tu vas à Guin, que tu ne joues plus rien, tu n’es pas dans les conditions psychologiques pour créer l’exploit, on va dire. Voilà, c’est humain.

Cette saison, vous en attendez quoi?

C’est tellement difficile à dire… On a envie de jouer le haut, bien sûr, c’est toujours plus sympa. Mais de là à vous dire qu’on va le faire, il y a une marge. La vérité, c’est qu’on en saura plus le 6 août, en accueillant Carouge. Ce sera l’occasion de se situer, pour eux comme pour nous. Je ne me fais pas trop de souci: on a toujours bien joué contre les bonnes équipes. On sera vite fixés sur notre vrai niveau ce jour-là.

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