Daniel Monney: «Entrainer une équipe de filles, cela demande beaucoup d’énergie»

Daniel Monney est arrivé en octobre à Yverdon Féminin, en remplacement d’Antonio Maregrande. Sa mission? Sauver Yverdon Féminin de la relégation, ce qui est quasiment fait après la victoire de ce mercredi soir face à Aarau (5-3). YF jouera donc en LNA une saison de plus et Daniel Monney a accepté de répondre à nos questions dans la buvette du Stade Municipal, quelques dizaines de minutes après le succès de son équipe.

Coach, une bonne première mi-temps ce soir, mais après…

Oui, cela a été plus laborieux, je suis d’accord. Pourtant, on a parlé à la pause! J’ai dit aux joueuses que l’on ne pouvait pas se relâcher, et elles avaient l’air d’accord. Même à 4-1, rien n’était fait et tout le monde voulait éviter le 4-2. Résultat?

Vous vous êtes mis dans la mouise un peu tout seul en deuxième mi-temps…

Exactement. On a encaissé ce deuxième but, justement, et là les têtes ont commencé à se baisser et c’est un des problèmes que l’on a dans cette équipe. Quand les meilleures, les ténors, commencent à avoir le moral en bas, alors on se retrouve en grande difficulté. Cela ne date pas d’aujourd’hui, sinon on ne serait pas dans le tour de relégation.

Bon, vous avez gagné, quand même!

Oui, mais je vais vous dire: je craignais beaucoup ce match.

Ah oui?

SI on avait perdu aujourd’hui, on pouvait se retrouver avec trois équipes à six points. Le scénario-catastrophe, parce que dans ce cas-là, on aurait dû aller chercher notre maintien lors du dernier match à Aarau. Et là, ça aurait été encore différent, croyez-moi…

D’accord, mais en l’occurrence, vous avez gagné! Là, avec 9 points en 3 matches, vous êtes sauvés, non? Il vous manque un point, officiellement. Vous allez bien le faire, non?

On va même en faire plus que ça, je pense. On reçoit Saint-Gall, qu’on a battu 1-4 chez elles. Je ne pense pas qu’on va perdre ici. Oui, aujourd’hui, on peut le dire, le maintien est en bonne voie.

Vous venez d’enchaîner trois victoires, ce qui ne vous était jamais arrivé cette saison. Finalement, ce tour de relégation vous fait du bien au moral, non?

Mais complètement! Je ne devrais pas vous le dire, mais ça fait deux mois que je le pense et que je le dis à mon coach. On aurait fait quoi dans le tour final? Aller en prendre quatre à Zurich et Bâle? Ou faire un bon match à Lucerne, comme on l’a fait, mais repartir tout de même battu? Ce tour de relégation, on le mérite, mais je suis d’accord avec vous, il fait du bien au moral. Enfin, on gagne des matches. Mais je sens que mon groupe est fatigué.

Ah oui? On a vu une équipe conquérante ce soir, pourtant…

D’accord, mais les jambes sont lourdes. Audrey Riat l’a dit dans un récent interview, et je suis d’accord avec elle: notre contingent est un peu court en quantité, on a eu des joueuses blessées, qui souffrent de petites blessures. On arrive au bout de la saison, et tant mieux de ce point de vue. Et puis, il ne faut pas oublier notre très bon parcours en Coupe de Suisse, où nous avons atteint les demi-finales. Cela nous a coûté des forces et j’aimerais bien que l’on se souvienne de cette demi-finale à l’heure du bilan.

Justement, à titre personnel, que pensez-vous de cette année passée ici, à Yverdon Féminin?

Je n’ai pas fait une année entière, attention! Je suis arrivé en octobre, en remplacement de mon prédécesseur.

Oui, d’accord, vous êtes arrivé en cours de saison. Quel bilan tirez-vous, donc, de ce premier exercice à la tête d’une équipe de filles?

J’ai eu du plaisir, mais c’est très exigeant, vous savez. Très demandeur en termes d’énergie. C’est différent d’une équipe de garçons. Très différent.

Tout à l’heure, bien après le match, on vous a surpris en pleine conversation sous la pluie avec une joueuse pas contente d’être surnuméraire ce soir. Vous avez parlé pendant vingt minutes avec elle…

Oui, et?

Et c’est quelque chose que vous ne feriez pas avec un garçon, on se trompe?

Vous avez raison. Il faut plus dialoguer, plus expliquer, convaincre… C’est pour cela que je vous dis qu’entraîner une équipe de filles, c’est exigeant et cela demande de l’énergie. Je suis quelqu’un de bourru, je l’admets. J’ai dû forcer un peu ma nature, parce qu’ici, ça ne passe pas de ne pas montrer ses émotions ou de ne pas communiquer.

Vous allez rester l’année prochaine?

Je ne sais pas. On va discuter la semaine prochaine avec le comité.

Mais vous avez envie de rester?

Oui. Au fond de moi, oui. Si je m’écoute, j’ai envie de rester, de continuer ici.

Ce qui veut dire que si le comité vous demande de rester, vous dites oui?

Non, je n’ai pas dit ça. Il faut… il faut plusieurs choses. Disons que si vous me demandez si j’ai envie de rester, il y a une grande partie de moi qui répond oui, mais ça ne veut pas forcément dire que je vais dire oui. De toute façon, c’est avec le comité que je vais parler. On va mettre les choses sur la table, on va tout se dire et on verra bien ce qui en ressortira. Ma mission, c’était d’assurer le maintien, ce qui est quasiment fait. Donc maintenant, on va discuter.

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