Patrick Duval était très fâché samedi soir, lorsqu’on l’a appelé après le 3-3 de son équipe face à Azzurri. « Fâché? Je suis furieux, oui! Franchement, j’oscille entre la colère et la déception, je n’ai pas encore pu décider quel sentiment était le plus fort. Ce qui est sûr, c’est que je vais passer une très mauvaise soirée! Comment pouvez-vous gagner 3-1 à la 85e et terminer à 3-3? Azzurri n’a joué que des longues balles pendant la fin de match, tout ce qu’on avait à faire c’était de rester en place et de les renvoyer. Et on a fait n’importe quoi », s’est irrité l’entraîneur de Terre Sainte. Et Ange Nsilu s’est régalé, inscrivant un doublé dans les cinq dernières minutes pour apporter un point à Azzurri.
Un problème en défense centrale pour l’USTS
« Franchement, c’est décevant. J’avais fait exprès de faire entrer un défenseur central supplémentaire pour finir à trois derrière dans l’axe, mais ce surnombre défensif s’est révélé catastrophique. Les entrants n’ont pas communiqué, n’ont pas appliqué des consignes pourtant basiques, et on a sombré. On a joué avec des muets! Personne ne se parle, on va à trois sur le même joueur et il n’y a aucune couverture. Une catastrophe. C’est bien la peine de marquer cinq buts, si on en prend le même nombre… La sortie sur blessure de Grégoire Bovet, notre défenseur central, nous a fait beaucoup de mal », continue Patrick Duval. Bovet, qui avait déjà dû sortir la semaine dernière à Guin, a de nouveau été touché au genou et son entraîneur redoute la grosse blessure: « Sincèrement, j’ai peur pour ses ligaments. Et ça, ce serait une sacrée tuile. » Déjà privée pour une longue durée de son chef de défense, Yann Fontolliet, l’USTS aurait en effet beaucoup à perdre de l’absence de Grégoire Bovet, surtout que les solutions ne sont pas nombreuses. « Devant et au milieu, je peux faire tourner et combler des absences, mais derrière, ça devient vraiment limite, là », continue l’entraîneur français de Terre Sainte.
« Les points perdus, on ne les rattrape pas »
Et ça, Patrick Duval n’aime pas. « Entre la blessure de Grégoire et le score, vous comprenez ma colère. Surtout que notre prestation d’ensemble a été bonne. On a mis cette équipe d’Azzurri sous l’éteignoir pendant une bonne partie du match et on ne revient qu’avec un point. » Au premier tour, déjà, l’USTS menait 0-1 à Chavannes avant que Renato Rocha égalise dans les arrêts de jeu. « On perd quatre points sur eux dans les dernières minutes. Et la semaine dernière, on mène 0-2 à Guin avant de concéder le match nul! Et les points perdus, on ne les rattrape pas! Vous imaginez où on serait avec quatre points de plus? On serait bien, tranquilles. Et là, on souffre, alors qu’on a les moyens d’être sereins. Ça me rend fou », continue Patrick Duval, la voix tremblante.
« Si mes joueurs pensent que ce sera facile, ils se trompent »
Patrick Muller, lui, était un peu plus calme au téléphone, forcément, même s’il avait aussi des choses à dire à ses joueurs. « Je comprends la déception de l’entraîneur de Terre Sainte, mais je peux vous dire que je ne suis pas satisfait non plus de ce que j’ai vu! Oui, on est revenus au score, mais on n’a de loin pas eu la bonne attitude ce samedi. On n’a été bons qu’à la fin. Quand on s’est retrouvés menés 3-1 dans les dernières minutes, et que Loïc Ombala s’est blessé, on est même passés en 2-3-4, ce qui a réveillé tout le monde! On a fini à dix, mais on leur a mis énormément de pression avec nos longs ballons. On ne pouvait pas jouer autrement, donc on a mis du poids devant et ça a fini par payer. » Un bon point quand même vu les circonstances, non? « Si vous voulez, mais ce que je constate surtout, c’est qu’ainsi, on ne va pas gagner un match de toute la saison! En fait, les joueurs pensent que ce sera facile, que sur leur talent seul ça va passer. Mais non, c’est faux! Ils ont du talent, mais s’ils ne vont pas au combat, s’ils ne veulent pas se salir, on ne va aller nulle part! Alors oui, on a un super-effectif, mais il faut que chacun soit à 100% de la première à la dernière minute. » L’entraîneur d’Azzurri n’a d’ailleurs pas hésité à pousser son premier coup de gueule depuis son arrivée. « A la mi-temps, les murs ont tremblé, je peux vous l’assurer », avoue-t-il.
Azzurri a déposé protêt
Voilà pour le match, lequel pourrait cependant devoir… se rejouer! C’est en tout cas l’avis de Patrick Muller, qui indique qu’Azzurri a déposé protêt et va le confirmer dans les délais légaux. Pour quelle raison, en fait? « L’arbitre s’est trompé alors que le score était de 3-2, en toute fin de match. Il a sorti un deuxième carton jaune à leur numéro 8, et lui a même montré le carton rouge, avant de se raviser à la suite d’un conseil, bien mal avisé, de son assistant. Le carton a alors changé de destinataire et leur numéro 8 est resté sur le terrain. » Alors, le souci? « C’est que leur numéro 8 a bien reçu deux cartons jaunes et a terminé le match! Si ce n’est pas un souci, ça, je ne sais pas ce qu’il vous faut. En plus, l’arbitre a reconnu s’être trompé après le match et va l’indiquer dans son rapport. » Patrick Duval confirme: « Sur l’action, on était tous un peu loin, c’était au poteau de corner. J’ai entendu qu’Azzurri avait déposé protêt et j’ai entendu aussi que l’arbitre avait reconnu s’être trompé. Après, je ne suis pas à fond dans les règlements, mais, de prime abord, il m’étonnerait que ce match doive être rejoué. Le jeu n’avait pas repris, l’arbitre change de destinataire… Il s’est trompé, d’accord, mais je ne suis pas convaincu qu’il s’agisse d’une faute technique. » Patrick Muller, lui, a une autre version, estimant que l’arbitre avait déjà sifflé avant de changer d’avis. Bref, aux autorités compétentes de statuer désormais. « Quelle que soit la décision de la ligue, on s’y pliera », conclut Patrick Duval. Affaire à suivre, donc.
Les fameux exercices pompier de Patrick Muller
Une petite anecdote plus légère pour finir? Patrick Muller, c’est à souligner, a continué avec une de ses manies, laquelle nous fait bien sourire: il écrit systématiquement n’importe quoi sur les feuilles de match Clubcorner. Pour tromper l’ennemi? Il y a de ça. Clairement, l’entraîneur d’Azzurri, qui utilisait déjà cette stratégie à Thierrens, joue selon Clubcorner avec Juan Manuel Parapar en libéro, Enes Fermino en attaquant de pointe gauche et Flavio Cassara en ailier gauche, entre autres. Seul le gardien a le droit de conserver son poste sur le papier. Et les absents? Comme toujours avec Patrick Muller, ils ne sont pas bêtement « blessés », « suspendus » ou « non convoqués ». Ils sont en effet tous en… exercice pompier! Omar El Khatib, Vito Preite et Adam Waidi ont ainsi tous trois appris samedi qu’ils avaient été convoqués à un cours de préparation aux feux de cheminée plutôt que de venir à Coppet. On se permet de rire un peu de cette manie, Patrick Muller étant le premier à le faire: « Ça ne regarde personne où sont les joueurs qui ne sont pas là! », souligne-t-il d’ailleurs. Bref, on n’a sans doute pas fini de voir Ange Nsilu débuter un match en défenseur central ou latéral droit. Et on est d’accord avec Patrick Muller: tant qu’il sait où il doit jouer sur le terrain et qu’il met un doublé à la fin, peu importe où il se trouve sur le papier!
Les prochains rendez-vous
L’USTS s’apprête à affronter deux fois Stade-Lausanne-Ouchy! Le SLO se déplacera en effet le samedi 19 mars à Coppet, à 17h, pour le dernier tour qualificatif pour la Coupe de Suisse. Quatre jours après, le mercredi 23 à 20h30, c’est à Vidy que se jouera le match de championnat. Toujours en Coupe, Azzurri recevra Schötz le samedi 19, également à 17h. En championnat, Azzurri ira à Echallens, un ancien club de Patrick Muller, le mercredi 23, à 20h.
US Terre Sainte – FC Azzurri 90 LS 3-3 (2-1)
Buts: 14e Scalisi 0-1; 18e Golay, pen. 1-1; 33e et 79e A. Albii 3-1; 85e et 90e Nsilu 3-3.
USTS: Lacroix; Nikravesh, Bovet (28e Granjon), Amougou, Dos Santos (75e F. Albii); Golay, Ammar, Pilloud; Lucas (83e Pakutu), A. Albii, Vuzi.
Entraîneur: Patrick Duval
Azzurri: Quillet; Ombala, Cassara, Elefante, Iyeti (80e Gabriele); Scalisi, Fermino (71e Nsilu), Souni; Parapar, Ndiaye, Galokho (57e Bavueza).
Entraîneur: Patrick Muller.
Centre sportif des Rojalets.