Django Tabouret, un buteur en série au service du FC Gland

Django Tabouret, un nom qui claque, pour un joueur qui marque! Les défenseurs vaudois de 2e ligue le savent pertinemment: lorsqu’ils vont jouer face à Gland, ils vont souffrir durant nonante minutes face au grand attaquant. Avec sa taille et son physique, Django sait protéger son ballon et jouer avec ses partenaires, mais n’oublie jamais de marquer. Un buteur en série, qui tourne à 25 pions de moyenne par saison depuis son arrivée à Gland. Arrivé de France (Jura Sud) à Terre Sainte, il a tout de suite obtenu la promotion en 2e inter avec son premier club suisse. Il y est resté six mois supplémentaires, avant de venir du côté de Gland, qui lui a proposé un emploi. Sept ans après, il est toujours là, fidèle à un club qu’il aime, malgré deux saisons passées en 3e ligue (où il aura marqué près de septante buts!).

A 32 ans se pose la question de son avenir. Django va-t-il continuer à accumuler les buts la saison prochaine, lui qui en est à vingt en matches officiels cette année? Lui ne se pose pas la question pour l’instant, mais va continuer à scorer, quoi qu’il arrive. Entretien avec un attaquant humble, fidèle à ses couleurs, apprécié de tous dans son club. Django Tabouret est un homme qui préfère faire parler de lui par ses buts et par ses performances plutôt que de se mettre en avant. La marque des grands.

Django Tabouret, comment expliquer que vous soyez resté fidèle au FC Gland durant toutes ces années? Avec vos statistiques, on imagine que vous avez eu l’occasion d’aller plus haut à de nombreuses reprises…

Mais parce que je suis très bien ici! Bien sûr que j’aurais pu partir, mais je n’y ai jamais vraiment pensé. Je suis arrivé à la trêve hivernale lorsque le club était en 2e ligue, en grande difficulté. On a entamé le second tour avec neuf points, et on a terminé avec 28. On ne s’est pas sauvés, mais d’un rien… Je me suis dit: "Il faut qu’on remonte tout de suite" et il était clair que j’allais rester, même en 3e ligue. J’aurais pu rester conserver mon boulot et partir, mais je n’aurais pas été fier de moi. La première année en 3e ligue, on fait une très belle saison, mais on tombe dans le groupe de Champvent, qui fait une saison parfaite. Imaginez, on marque 125 buts en 26 matches, et on ne monte pas! On a réussi l’année suivante, heureusement.

Avez-vous un regret? On insiste un peu, mais avec vos qualités, on vous aurait volontiers vu en 1re ligue ou dans une bonne équipe de 2e inter, au minimum…

Non, avoir des regrets, ce n’est pas la bonne expression, vraiment pas. Peut-être avais-je trop d’ambitions en venant ici? Sincèrement, en arrivant à Gland, je pensais qu’il était possible de monter en 2e inter. Ce n’est pas le cas, mais ce serait malhonnête de se plaindre. On a tout ce qu’il faut ici. Et on a eu de belles équipes, attention! Avec Fabien Sordet, Mickaël Martinez, Jérémy Delatour, on a eu les joueurs pour faire mieux. Après le départ de Dominique Montangero, beaucoup de joueurs sont partis et là, ça devenait difficile. Il a fallu reconstruire, ce qu’on fait actuellement, et je trouve qu’on le fait plutôt bien. Mais non, je ne regrette absolument rien. Enfin si, une chose…

Laquelle? 

J’aurais aimé gagner la Coupe vaudoise, vraiment. On se fait sortir par Aigle en quarts de finale et ça, ça m’a profondément déçu. J’étais hyper-motivé. Celle-là, elle fait mal.

Que manque-t-il au FC Gland pour rivaliser avec les meilleurs en 2e ligue? Vous êtes parfois bien placés, mais jamais près du podium…

Des moyens financiers, tout simplement. L’ambition ici n’est pas de monter à tout prix en 2e ligue inter, je crois que dans l’esprit du comité les choses sont claires. On fait confiance aux jeunes, regardez l’effectif de cette année. Nous n’avons pas les mêmes prétentions que d’autres, ici, les joueurs savent qu’ils ne toucheront rien. Mais nous avons autre chose à proposer. Regardez nos installations, elles sont magnifiques. Qui n’a pas envie de jouer ici? Et il y a une bonne ambiance. Ici, après les matches, on reste boire une bière, il y a les grillades… C’est très sympa.

Vous définiriez-vous plutôt comme un pur buteur ou comme un attaquant, au sens large du terme?

Plutôt comme un attaquant. Si j’ai une qualité, c’est celle d’être un joueur d’équipe. Ma force, c’est le gabarit, ma protection de balle. Je joue pour gagner, pas pour marquer des buts!

C’est vrai qu’à Gland, en tout cas, vous avez toujours été associé à un autre attaquant, et que cela a plutôt bien fonctionné…

C’est exactement ça. A Terre Sainte, je jouais avant-centre dans un 4-3-3, bon, j’étais plus jeune et sûrement plus rapide (rires), mais à Gland, j’ai été associé à Patrick Müller, à Michaël Martinez, à Mohamed Rabhi. J’ai toujours eu un partenaire d’attaque, qui pouvait se servir de moi comme point d’appui. Je me suis toujours bien entendu, avec tous. Et après, on finit par se connaître. Avec moi, il y a une règle d’or, c’est tout pour le premier poteau. Vous savez ce qu’on dit: premier poteau, premier servi!

Cette année au FC Gland, vous êtes un peu plus qu’un simple joueur, d’ailleurs…

C’est vrai, j’occupe la fonction d’assistant, en plus de celle d’attaquant. Avec Antonio Lopes, l’entraîneur principal, on échange beaucoup. On se consulte pour la composition d’équipe, notamment, et je fais office de relation entre les joueurs et lui.

Vous voyez-vous devenir entraîneur, une fois votre carrière terminée?

Non, pas tout de suite en tout cas. Peut-être lorsque mon fils jouera au foot, mais pour l’instant, je n’y pense pas.

Avez-vous toujours joué attaquant?

Plus jeune, j’ai joué à tous les postes, un peu comme tous les gamins. A 13 ans, je me suis positionné devant et depuis, je n’ai plus bougé.

Comment compareriez-vous le football français avec celui pratiqué en Suisse, vous qui avez connu les deux?

On me pose souvent la question du niveau, mais je trouve qu’il est compliqué de répondre. Ce qui est sûr, c’est qu’on a plus le temps de jouer en Suisse. La France, c’est plus physique, ça rentre dedans. Pour l’anecdote, je n’avais jamais pris de carton en France, alors que dans les duels, j’y allais comme il faut. Là-bas, tu es obligé si tu veux toucher un ballon, tu n’as pas le choix. Résultat, en Suisse, lors de mes deux premiers matches, j’ai pris deux jaunes… J’ai dû m’habituer, mais là c’est bon (sourire).

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