«Rater notre préparation ne nous a jamais empêché d’être prêt pour la reprise»

«Vous voulez un joueur qui puisse vraiment vous parler d’Echallens Région? nous a demandé Stéphan Cornu. Appelez Damien Germanier! Il connaît parfaitement l’équipe, on est sur la même longueur d’onde et je sais qu’il ne dira pas de bêtises. Et puis, il est plus optimiste que moi. Il en faut, de l’optimisme, pendant nos préparations…» Bien reçu, coach! C’est un fait, les préparations du club phare du Gros-de-Vaud ne se passent que très rarement de manière optimale. Ce ne sont que des matches amicaux et tout le monde le vit bien aux Trois-Sapins, mais certains mieux que d’autres, malgré tout, à l’image de Damien Germanier. Le Contheysan en est à sa sixième saison sous le maillot jaune et vert («celui qui est là depuis le plus longtemps sans interruption»), il a tout vu, tout vécu et, forcément, les préparations en dents de scie, il connaît mieux que quiconque.

«Ces confrontations d’entre-saison ne nous permettent pas de nous situer»

Car, même si on se garde bien d’en conclure quoi que ce soit, Echallens s’est tout de même incliné 5-0 face au Stade Payerne (2e inter), puis 4-2 contre Portalban/Gletterens (2e inter), le tout en une dizaine de jours avec, entre deux, une défaite supplémentaire, certes nettement plus honorable, face à Bavois. «Je ne vous cache pas que ça m’arrangerait si l’on pouvait éviter de trop reparler de ces rencontres, se marre le capitaine challensois, pas franchement perturbé par ces résultats. Non, plus sérieusement, on vit chaque année, ou presque, la même chose. La saison dernière, on s’est aussi fait marcher dessus par des formations de 2e ligue inter avant de s’enflammer dès la reprise (quatre victoires de suite). Alors on aime bien se cacher derrière des excuses qui expliqueraient ce genre de baisse de forme avant de recommencer le championnat, mais la vérité c’est que, peu importe le résultat, ces confrontations d’entre-saison ne nous permettent absolument pas de nous situer.»

L’effectif est resté le même

Une baisse de régime qui ne risque, donc, pas d’empêcher l’actuel 6e de 1ère ligue d’arriver en pleine possession de ses moyens ce samedi, à 17h, pour la reprise, lors de la venue de Guin. Echallens a réalisé un bon premier tour et n’a perdu personne durant la trêve, à l’exception d’Axel Saunier, parti quelques mois à l’étranger. Il n’y a donc aucune raison pour que les choses ne se passent pas aussi bien ce printemps. «Il ne faut pas oublier que tout va très vite dans ce groupe, précise le Valaisan. On l’a vu l’an passé. On remporte nos quatre premières rencontres, on se retrouve mêlé à la course pour les finales. On enchaîne les défaites derrière et nous voilà onzième. On s’attend à pouvoir vivre la même chose durant ce second tour. Donc sortir un objectif comptable, par exemple, c’est extrêmement compliqué.»

L’épisode de Carouge est resté gravé dans les esprits

Pour bien faire, et les Challensois en sont conscients, il faudra rééditer les performances d’un bon tour initial, lors duquel il n’a pas manqué grand-chose pour que celui-ci deviennent excellent. «C’est vrai, confirme l’ancien joueur du Stade Nyonnais, notamment. Sur le plan du jeu, en tout cas, je pense qu’on a beaucoup de bonnes choses à tirer de ces 14 parties. Mais… je ne peux m’empêcher de repenser à ce dernier match, à Carouge. On mène encore 2-0 à la 88e. On prend l’égalisation à la 91e… Toute ma famille était là, des anciens du club aussi. Ce soir-là, je suis arrivé devant eux, je n’ai pas trouvé les mots, j’étais incapable d’expliquer ce qu’il venait de se passer. C’est seulement deux points de perdus, mais c’est bien pire que n’importe quelle défaite.»

Battre Naters pour accéder au tableau principal de la Coupe de Suisse

Une désillusion qui a empêché les hommes de Stéphan Cornu de passer l’hiver à la 4e place, là où ils auraient pu saliver à l’idée de venir déloger Stade-Lausanne-Ouchy de sa place de finaliste. Une finale, en quelque sorte, ils en joueront d’ailleurs une tout prochainement, le 18 mars, face à Naters, pour une place dans le tableau principal de Coupe de Suisse. «On ne peut pas dire que c’est un objectif en soi, mais ça trotte quand même dans un coin de la tête. Ce genre d’événements, ça marque une carrière. Depuis que je suis là, on a eu la chance de vivre deux de ces matches de Coupe, face à Zurich et Thoune. Tous deux m’ont laissé des souvenirs inoubliables. Cette tension, ce monde autour du terrain… C’est mythique!»

«Ce match de Super League? C’est plus un prétexte pour me faire charrier dans le vestiaire»

Des souvenirs dans le monde du football, Damien Germanier en possède un nombre incalculable. À 28 ans, l’homme s’est établi à quasiment tous les niveaux en Suisse, de la Super League à la 2e ligue vaudoise, mais c’est à Echallens, en 1ère ligue, qu’il se sent le mieux. «C’est sympa de considérer mon unique match de Super League dans mes statistiques, sourit celui qui avait fait une apparition avec le FC Sion au plus haut échelon national. En fait, c’est plus un prétexte pour me faire charrier dans le vestiaire que tout autre chose. À l’entraînement, je peux vous assurer que j’ai meilleur temps de ne pas rater une passe… Plus sérieusement, c’est vrai que j’ai eu l’opportunité d’évoluer dans toutes les couches de football suisse. Mais mon moteur, encore davantage aujourd’hui, vu que je suis plus proche de la fin de ma carrière que du début, c’est le plaisir que je prends sur le terrain. Ce plaisir, je le retrouve à Echallens bien plus que n’importe où ailleurs, même à Sion.»

Echallens, l’atmosphère qui fait la différence

Arrivé il y a bientôt six ans dans le Gros-de-Vaud, le Valaisan s’y est vite et bien intégré. «Finalement, c’est une région qui ressemble pas mal au Valais. Alors je vous mentirais si je vous disais que c’est la plus belle ville du monde, hein, mais la culture y est presque la même, on ne se sent pas dépaysé. Echallens Région, ça risque de faire cliché, mais ça représente des valeurs familiales fortes. C’est aussi une des raisons pour laquelle je n’ai jamais eu envie d’aller voir ailleurs. Si c’est pour aller se prendre la tête avec un coéquipier différent à chaque entraînement, non merci! Cette atmosphère, c’est aussi ce qui nous a permis de passer une bonne soirée lors de notre dernier repas d’équipe… le soir après le 2-2 concédé à Carouge.»

«On a toujours notre quota d’émotions»

Durant ces cinq dernières saisons, Echallens n’a pourtant jamais vécu les grandes émotions d’une participation aux finales, ni les frissons de devoir se battre jusqu’à la dernière journée pour sauver sa peau en 1ère ligue. Il y a eu ces affiches en Coupe de Suisse, bien sûr, mais en championnat, les Challensois sont toujours restés dans le rang, se baladant des places d’honneur au ventre mou. «C’est tout nous, ça, résume Damien Germanier, mais nos saisons n’en ont pas été moins intéressantes pour autant. Si l’on regarde les chiffres, je vous l’accorde, on se retrouve systématiquement dans la même zone du classement. Mais, à chaque fois, il se passe quelque chose. L’an dernier à la pause, on s’y dirigeait également, puis il y a eu cette série de quatre victoires et tout le monde s’est enflammé. Parfois, cela a été l’inverse, et, à trois rencontres de la fin, on n’était pas certain de se maintenir. Ce qui est sûr, c’est qu’on a toujours notre quota d’émotions.»

Une victoire contre Guin pour tourner la page

Des émotions, il faudra être capable d’en mettre sur le terrain face à Guin, pour la reprise, même si l’affiche ne fait pas forcément trépigner d’impatience les Trois-Sapins, qui auraient, sans doute, préféré un bon vieux derby vaudois. À dix rencontres du terme, tout reste encore possible, aussi bien vers le haut que vers le bas, et il sera nécessaire de rapidement quitter cette fausse dynamique des matches amicaux. Trois points ce week-end et cela serait déjà, en bonne partie, oublié.

 

Un article rédigé par Florian Vaney

Articles récents

Coupe vaudoise

Le Calice jusqu’à la lie

Malgré 45 premières minutes de très bonne facture, les Champagnoux se sont heurtés à un SLO en pleine bourre. Les Nord-vaudois n’auront jamais digéré l’inspiration

Coupe vaudoise

A 180 minutes du paradis

Les huit quart de finalistes de la BCV Cup s’affronteront ce soir pour une place en demi-finale. Tour d‘horizon des 4 affiches qui s’annoncent d’ores