Rien ne semble relier Champvent, Bursins-Rolle-Perroy, Lausanne Nord Academy et Iliria Payerne. Pourtant, les 4 équipes de ce groupe 1 auront à coeur de renouer avec une 2ème ligue qu’elles ont toutes connue dans un passé plus moins récent.
FC Champvent I: Impossible n’est pas Chanvannais
Cela fera exactement 362 jours au moment du coup d’envoi du premier match de ces finales que le club du Battoir a officiellement retrouvé la 3ème ligue. Au terme d’une saison 2022/2023 assez pâlichonne, les Chanvannais avaient été privés d’une année supplémentaire en 2ème ligue en s’inclinant au Parc des Sports face au futur finaliste déchu, Forward-Morges.

Un tout petit peu moins d’une année plus tard, voilà les Nord-vaudois de retour au tout premier plan, après un exercice presque parfait. Le groupe en place s’est étoffé grâce aux arrivées de joueurs talentueux et expérimentés comme Florian Gudit (ex YS II), Michaël Zippo (venu du FC La Sarraz-Eclepens), ou Makicha Bouzoba. Soutenu par la belle saison simultanée de sa deuxième phalange en 4ème ligue, le « FCC » est plus que jamais prêt à vivre une fin de printemps en apothéose. Longtemps invaincus, les coéquipiers du capitaine Axel Poncet (13 buts inscrits cette saison), n’ont finalement craqué que lors d’un derby mémorable face au FC Rances en mars dernier. Depuis, les hommes de Marco Malgioglio ont remis la machine en marche et ne se sont fait tenir en échec qu’à 3 reprises, pour 6 victoires.
Si le portier Andrea Guarino (ancien du FC Renens, notamment) semblait infranchissable cet automne, n’ayant dû aller chercher le cuir au fond de ses buts que 6 fois seulement au premier tour, ce fut moins le cas après la trêve. Les Chanvannais, moins impressionnants ce second tour, ont troqué leur costume imperméable et leur arsenal offensif au détriment de victoires cruciales dans des matchs plus serrés, à l’image du match retour face au FC Cheseaux, qu’ils avaient pourtant écrasé à l’aller. Attendus, les coéquipiers d’Alexandre Perret l’ont été tout au long du championnat et le seront d’autant plus dans les jours à venir.
FC Bursins-Rolle-Perroy: La croisière s’emballe
Ces huit dernières années ont eu une fâcheuse tendance à se suivre et à se ressembler pour le FC Bursins-Rolle-Perroy. Depuis 2016, année charnière, qui correspond à la dernière croisade du club de la Côte en 2ème ligue, jamais vraiment « BRP » n’aura été aussi proche de renouer avec sa gloire passée qu’aujourd’hui. Tristes septièmes la saison dernière, et troisièmes en 2021/2022, derrière un certain FC Italia Nyon, que beaucoup au club connaissent plutôt bien, les dernières campagnes ont laissé un goût amer aux pensionnaires de la Perrausaz.
De la dernière odyssée au plus haut échelon du football vaudois, peu font encore partie du paysage aujourd’hui. Le doyen de cette formation, le portier Pedro Da Silva et ses 42 ans sont toujours bien présents, même s’il alterne régulièrement avec le plus jeune Srdan Markovic dans les cages. Didier Almeida, l’ancien junior du FC Aubonne fait lui aussi encore partie de l’équipage de l’entraîneur José David Caballero. Le technicien, passé par…Italia Nyon, a convaincu certains ex-nyonnais de parcourir les kilomètres depuis le terrain de Marens. Parmi eux, l’attaquant Vigan Rexhaj (8 buts inscrits cette saison) ou le milieu de terrain Tony Cintrao Duarte. Tous deux espèrent bien connaître meilleure fortune que lors des finales disputées en 2022 avec le club transalpin.

La saison costaude des coéquipiers de Gérard Mathias, 18 ans et benjamin de ce 11 Bursinois, leur a permis de terminer en tête d’un groupe 1 compliqué, devant le solide FC Ecublens. C’est la première fois depuis la fusion des clubs de Bursins, Rolle et Perroy, en 2011, que l’équipe fanion termine en tête du championnat. Impossible de ne pas conclure cette présentation sans parler de Samir Malcuit. L’attaquant de 38 ans, passé notamment par la réserve de l’OM et le Raja Casablanca a inscrit 17 des 65 buts de son équipe. Celui qui évolue en compagnie de son petit frère Enzo Malcuit (23 ans) sera l’un des atouts majeurs de BRP dans ces finales.
Lausanne Nord Academy: Le renouveau des Lions
Après la satisfaction de l’ascension fêtée en 2021/2022, la saison 2022/2023 s’était soldée sur une importante déception pour le club Nord-lausannois. Les joueurs des quartiers de La Sallaz, Boveresses et Praz-Séchaud avaient terminé au 4ème rang d’un groupe 2 comme toujours très relevé, duquel d’ailleurs les finalistes sortants (SLO et Aigle) avaient tous deux célébré leur promotion dans la foulée. Coup d’arrêt.
Il a fallu ensuite à « LNA » se renouveler. L’entraîneur d’alors, David Santos s’en était allé chercher un autre challenge durant l’été du côté de Lonay, suivi de près par le capitaine emblématique de son équipe fanion Allison Mwanza. L’ancien portier Diego Perez est lui parti défendre les cages du FC Echandens et c’est toute une ossature qu’il a fallu repenser, reconstruire et remotiver à tutoyer à nouveau les sommets.
Mais Sadek Outemzabet, sans chercher à réinventer la roue, a su tirer le meilleur du groupe déjà en place, en y injectant l’expérience du fantasque portier de 36 ans Fadil Kosumi (ex Dardania Lausanne). Le meneur de jeu Burak Sentürk (10 buts marqués) et le demi Besmir Zeneli se partagent désormais le brassard de capitaine et s’occupent en plus de distiller des caviars à leur meilleur buteur Karwan Khoshekdaman (13 buts inscrits).
Mais la plus mauvaise défense des 8 finalistes soulève quelques interrogations. En plus d’avoir la 7ème attaque avec 55 réussites, juste devant Iliria Payerne et ses 52 buts marqués, les Lausannois ont encaissé en moyenne 1.9 buts par match. Une donnée plutôt inquiétante, qui va de pair avec une différence de buts minimaliste de +17, également la moins bonne des finalistes. Deux points d’ombre à gommer obligatoirement, si Lausanne Nord Academy veut faire vivre le rêve de retrouver la 2ème ligue, 6 ans après l’avoir laissée derrière lui.

Iliria Payerne: Un nouvel envol pour les Aigles
Replongeons-nous à présent à il y a un peu plus d’un an en arrière, au samedi 27 mai 2023 pour être exact. Ce soir-là, les Payernois croyaient bien avoir fait le plus dur. En étant accroché par ceux qui étaient au coup d’envoi leur poursuivant au classement et dans la lutte aux finales, le FC Donneloye, Iliria avait gagné le droit de conserver son destin au bout de ses crampons. Une victoire sur le terrain d’Epalinges allait suffire aux hommes de Patriot Gashi, entraîneur alors en place sur le banc, pour valider leur qualification en finales de promotion.
7 jours plus tard, le ciel tombe sur la tête de Granit Morinaj et des siens. En perdant de façon inattendue face à des Palinzards qui ne jouaient déjà plus rien, les Broyards laissaient filer Donneloye en finales. Ironie du sort, les Oies allaient même être promues quelques semaines plus tard.

Comme bien des échecs, celui-ci s’est accompagné de départs, dont celui de l’ancien capitaine Arben Zulfaj, qui a déposé ses valises en 2ème ligue du côté du FC Cugy-Aumont-Murist ou du défenseur central Shaban Duli qui s’en est allé au FC Centre-Broye. Mais cette contre-performance a aussi été l’occasion de renouveler un effectif qui semblait quelque peu en perte de vitesse. À l’image de l’arrivée de Bled Gjauri, l’ancien joueur du FC Avenches, qui a offert la qualification aux siens dimanche dernier face à Saint-Légier IA en étant le seul et unique buteur du match. Tout un symbole de la refonte entreprise par l’entraîneur-joueur Arbnor « Arbi » Ademaj à la tête d’Iliria depuis ses débuts.
La réussite d’Iliria dans sa quête de retrouver l’élite du football vaudois, 5 ans après la triste relégation de 2019, dépendra aussi et surtout de la forme d’Arton Ademaj. Le gaucher, qui allie à merveille puissance et élégance a déjà scoré 13 fois pour les Payernois et ne compte absolument pas s’arrêter en si bon chemin.
Rédacteur et photographe : Lucas Panchaud