Entre le LS et Bottens, ça clashe!

« C’est tout simplement scandaleux. Cela fait 25 ans que nous organisons notre repas de soutien le dernier vendredi d’avril. En 2014, nous avons donc donné rendez-vous à tous nos convives le 24 avril 2015. La date était connue de tous, fixée. Et voilà que la semaine dernière, j’apprends que le LS a fixé son repas ce jour-là! C’est un manque de respect insensé et c’est peu dire que je suis furieux. » Christian Panchaud est un homme en colère. Le président du FC Bottens, dont le repas de soutien est une institution dans le Gros-de-Vaud (400 convives), en veut énormément au Lausanne-Sport, coupable, selon lui, de se moquer des petits clubs. « Notre repas est l’un des plus gros du canton et voilà que le club-phare, ou qui se prétend tel, vient se mettre en face. On va perdre du monde et eux aussi. C’est mal joué pour tout le monde. Notre sponsor principal, une entreprise de construction bien connue, fait une table chaque année au repas du LS. L’an dernier, nous étions 12 ou 14, plus tous ceux qui étaient ailleurs dans la salle. Cette année, nous n’y serons pas et des gens qui viennent habituellement chez nous iront au repas du LS. Bravo Lausanne et surtout merci ».

Le Swisstech est une salle très demandée

Le président du FCB, nouvellement promu en 2e ligue à l’été 2014, a donc demandé à un membre de son comité d’écrire un mail à Alain Joseph pour « trouver une solution ». Celui-ci en a accusé bonne réception et a appelé son homologue président de Bottens dans l’heure, ou presque. Mal lui en a pris, puisqu’une volée d’insultes l’attendait au bout du fil. « C’est vrai, j’ai appelé ce monsieur immédiatement, dès que j’ai pris connaissance du mail. En l’occurrence, ce n’est pas moi qui organise le repas de soutien, mais le Onze d’Or. Mais en tant que président du LS, je représente évidemment le club et je ne vais pas me défausser. J’ai donc demandé aux organisateurs de me préciser les raisons qui leur avaient fait choisir le 24 avril et j’ai appelé le président du FC Bottens. En fait, c’est très simple: la salle de l’EPFL, le Swisstech, nous donne entière satisfaction et accueille à merveille nos 900 ou 1000 invités. Nous voulions continuer dans cette salle, ce qui me semble légitime. Mais celle-ci est très demandée et très occupée. La seule date qui convenait est celle du 24 avril, c’est tout. C’est ce que j’ai essayé d’expliquer au téléphone à M. Panchaud. »

Une date bloquée depuis longtemps… ou pas?

Mais le président du FC Bottens n’a rien voulu savoir. « C’est une honte et c’est conforme à la manière dont le club est géré depuis des années. Réserve-t-on une salle pour son repas de soutien trois semaines à l’avance, quand on est un club professionnel? » Alain Joseph s’insurge: « C’est faux. J’en ai eu confirmation, la date avait été bloquée depuis longtemps. Sur le fond du problème, je dois quand même dire une chose : je regrette cette collision de dates, évidemment, mais si le LS devait faire attention à tous les repas de soutien des clubs du canton, on ne s’en sortirait pas!» Christian Panchaud insiste: « Du temps où Christian Michoud, malheureusement disparu, était président du Onze d’Or, cela ne se serait jamais passé. Il venait à notre repas de soutien, il nous comprenait. M. Joseph, lui, n’est jamais venu. » La réponse d’Alain Joseph? « Je suis désolé de décevoir M. Panchaud, mais la date du 24 avril a été bloquée lorsque M. Michoud était aux commandes. De nouveau, je ne sais pas d’où vient cette rumeur comme quoi on aurait décidé hier ou avant-hier d’organiser notre repas de soutien dans trois semaines. »

Des insultes reconnues et assumées

Cette histoire aurait pu rester sympathique, si le téléphone entre les deux présidents n’avait pas dérapé. « Qu’on me critique, qu’on critique le LS, ma foi… J’ai bien essayé de lui expliquer que j’ignorais complètement que le FC Bottens avait son repas ce jour-là et que j’étais désolé de la situation, mais là, c’est allé trop loin. Au bout de quelques minutes, il m’a insulté, avec des mots que je n’avais plus entendu depuis la cour de récréation. » En gros, ce n’était pas « topiaud », ni « pignoufle », voire « président de pacotille », qu’Alain Joseph a reçu dans les oreilles. « Je ne vais pas vous les répéter, mais il s’agissait de vraies insultes, très graves. De la part de quelqu’un que je ne connais pas! Ensuite, il a bouclé son téléphone. Enfin, il a essayé, car il est resté allumé… Et pendant 20 ou 30 secondes, il a continué à m’insulter dans le vide, à me dire que « mon club de merde » n’intéressait personne, et encore, et encore… Après 30 secondes, j’en avais plein la tête, j’ai bouclé. » Alors, Christian Panchaud a-t-il insulté Alain Joseph? La réponse du président du FC Bottens est claire: « Oui. Et si je l’avais en face de moi maintenant, je le referais. » Regrette-t-il les mots employés? « J’ai dit ce que je pensais et je le pense toujours. Il m’a pris de haut, m’a méprisé, a méprisé le FC Bottens. Alors, j’ai répondu, avec les mots qui me sont venus à ce moment-là. »

Alain Joseph a écrit à tous les membres du Onze d’Or

« Mais il s’attendait à quoi? A ce que je déplace la date de notre repas de soutien? Mais il ne faut pas rêver! Je respecte tout le monde, mais de nouveau, je ne peux pas faire comme je veux, tout le temps. Alors, je vais simplement vous répéter ce que j’ai écrit à tous les membres du Onze d’Or, dont certains sont des sympathisants du FC Bottens: le 24 avril, si vous allez à Bottens, vous passerez un très agréable moment, et si vous venez à Lausanne, je vous accueillerai avec plaisir. Voilà, c’est tout », termine Alain Joseph.

« Le derby dimanche? Vous pouvez vous brosser »

Du côté de Bottens, on s’attend à perdre plusieurs dizaines de personnes, mais Christian Panchaud ne veut pas dramatiser: « Le repas de soutien est très important pour nous, c’est une de nos seules ressources pour faire tourner notre club. Mais on ne part pas à la chasse aux records. On va continuer à vivre, même avec du monde en moins. Le club va continuer à exister, mais le LS a perdu énormément de crédit dans l’histoire. Je ne suis pas le seul à le dire. Si je vais aller voir le derby entre Lausanne et Le Mont ce dimanche? Vous pouvez vous brosser. »

Le LS ne fédère plus dans l’arrière-pays

Cette histoire, au fond, est révélatrice d’un certain désamour du club de la capitale dans les campagnes, et celui-ci ne date évidemment pas d’Alain Joseph. Le mal est plus profond et le LS, c’est un fait, n’arrive plus à fédérer dans un bassin de population, le Gros-de-Vaud, qui ne jurait que par lui il y a quelques années. « Je ne me reconnais pas dans l’équipe, pas dans les dirigeants », reconnaît Christian Panchaud. Alain Joseph, lui, calme le jeu: « De nouveau, on peut tout me dire sur la façon dont le club est géré. Mais ce n’est pas avec des insultes que l’on va avancer. »

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