Et maintenant, on fait quoi?

Ils ne se parlent plus que par communiqués de presse. D’un côté, le comité du Stade Nyonnais, esseulé. De l’autre, l’ensemble de la famille de Colovray, les joueurs de la première et de la deuxième équipe, les entraîneurs de juniors, des féminines, et les « historiques » du club. Ces deux parties-là ne peuvent plus se voir, ni se parler. La guerre des communiqués fait rage et le dernier en date, signé de la part du comité du club, ne réjouira évidemment pas les autres.

La demande de convoquer une assemblée est « non conforme »

En clair? Le comité refuse de convoquer une assemblée générale extraordinaire, laquelle avait été demandée par les « opposants » pour le 23 juillet. La démarche, « regroupant 57 personnes souhaitant convoquer une AGE est, soit non conforme aux statuts, soit non conforme au Code Civil », estime Philippe Mortgé, président du club. De quoi ulcérer les « historiques », qui souhaitaient obtenir la majorité lors de cette assemblée et forcer le comité en place à s’en aller.

Quel est le montant des impayés?

Que va-t-il se passer désormais? Le groupe des opposants au comité va se munir d’un conseiller juridique, afin de voir quelles suites donner à cette affaire, eux qui veulent reprendre le pouvoir le plus vite possible et ramener du calme à Colovray. Ont-ils les moyens suffisants pour reprendre le club et assurer son train de vie en Promotion League? Ils assurent que oui, en privé, mais ne veulent pas s’avancer sur ce point tant que la situation n’est pas éclaircie. En clair, ils veulent savoir le montant de la dette et des impayés. Ceux-ci semblent très conséquents. Bernardo Hernandez, ce n’est pas un secret, n’a de loin pas touché ce qu’il devait et, depuis avril, les joueurs de la première équipe n’ont rien reçu. Sans même parler des défraiements des entraîneurs des juniors, ni les repas, ni les frais d’arbitrage… Personne n’a aucune visibilité là-dessus et les sommes dues dépassent certainement la centaine de milliers de francs, au bas mot.

Le comité en place assure avoir une solution financière

Reste une question centrale: pourquoi le comité en place, composé désormais de Philippe Mortgé, Mirko Müller et Francisco Taboada, reste-t-il en fonction et refuse-t-il cette assemblée générale? Les trois hommes demandent du calme et assurent disposer d’une solution financière permettant d’assurer la pérennité du club. Le problème, c’est que personne n’y croit, « de l’autre côté ». En clair, les trois hommes veulent gagner du temps et s’activent pour trouver une solution qui leur permette de rester en place et… de retoucher leurs billes. Lors de l’assemblée générale de juillet 2014, qui avait intronisé le nouveau comité, la création d’une SA au capital de 200’000 francs avait été annoncée. Cet argent-là, qui n’est pas forcément le leur, les trois hommes ne veulent pas le perdre et veulent même le récupérer, ce qui semble légitime. Pour l’heure, ils n’arrivent manifestement pas à assumer le train de vie d’un club de Promotion League, mais clament leur bonne foi. Leur argument? « On ne se doutait pas de tous les cadavres qui traînaient dans les placards ». Cela se tient, bien sûr, et surtout c’est difficilement vérifiable.

Beaucoup de « pourquoi? », peu de « comment »

Mais alors pourquoi, bon Dieu, ne pas communiquer ouvertement et dire à tout le monde qu’ils sont incapables d’assumer les salaires et les défraiements? Pourquoi se murer dans le silence? Pourquoi ne pas aller vers les entraîneurs et les joueurs et leur dire qu’ils ont un peu de retard dans le versement de ce qu’ils doivent? Et aussi, pourquoi avoir licencié Bernardo Hernandez, puis Sébastien Bichard pour les remplacer par des professionnels, qui ont de la compétence mais un certain prix? Jean-Michel Aeby et Diego Sessolo ont d’énormes qualités, mais pas celle d’être bénévole.Le comité du club de Colovray a sous-estimé l’impact négatif qu’avaient ces nominations sur le moral des troupes. Comment des gens qui ne sont pas payés depuis des mois peuvent-ils accepter et comprendre que deux professionnels soient engagés et remplacent des gens qui travaillaient bien?

Et s’ils ont l’argent? Cela changera la donne… mais pas de beaucoup

Aujourd’hui, le lien de confiance est tellement rompu que même si les trois membres du comité arrivaient demain avec un million de francs sur la table, ils seraient mal reçus. Cela, ils l’ont sous-estimé. Même s’ils ont la solution financière à leurs problèmes, ce qu’eux seuls savent, ils ne pourront pas continuer. L’argent résout bien des problèmes, tout le monde est d’accord, mais là, la fracture est totale. Aucun entraîneur junior ne veut continuer et, même s’ils ont l’argent demain, ils devront recommencer à zéro. Construire la première équipe n’est pas le plus compliqué, avec des moyens. Construire un club, en se privant de tout ce qui a été fait avant, et Dieu sait que du travail de qualité a été accompli à Colovray, c’est tout simplement impossible en quelques semaines.

Le temps commence à presser

Car oui, le temps presse. On serait au mois de mai, on pourrait en sourire, mais là, les championnats vont recommencer. Et 250 juniors attendent de pouvoir tout simplement taper dans un ballon. Alors se pose une question, la seule finalement importante: et maintenant, messieurs, on fait quoi?

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